Nous avons appris avec beaucoup de tristesse la disparition soudaine de notre collègue Jean-François Sabouret. Pierre-François Souyri a bien voulu rédiger le texte suivant en sa mémoire.
Jean-François Sabouret (1946-2023)
Sociologue et spécialiste du Japon, Jean-François Sabouret est mort soudainement le 31 janvier 2023 au Vietnam, victime d’un infarctus massif.
Né en 1946, sociologue et philosophe, Jean-François Sabouret était parti au Japon en 1974, poussé par la pratique de l’aïkido, comme lecteur de français à l’Université de Hokkaido à Sapporo. Avant son départ, il avait commencé à apprendre le japonais à l’Inalco sous la conduite de Jean-Jacques Origas. Après une thèse soutenue à l’EHESS en 1981 sur les burakumin (dont il tira un livre L’Autre Japon : les burakumin, La Découverte-Maspero, 1983) il s’était reconverti dans la sociologie de l’éducation et avait été recruté comme chercheur au CNRS après un passage comme pensionnaire de la Maison franco japonaise en 1984-1987. Pour ceux qui le connaissaient bien, Jean-François Sabouret était un conteur magnifique, un passeur d’idées, un pourfendeur de clichés – notamment dans une chronique qu’il avait tenue sur France Inter dans les années 1990- , un éditeur (il dirigeait une collection sur l’Extrême-Orient aux éditions du CNRS). Il avait lancé de nombreux ouvrages collectifs, créé le Réseau Asie soutenu par la Fondation de la Maison des Sciences de l’Homme. C’était un homme généreux et il avait su aider, d’une manière ou d’une autre, bon nombre de jeunes chercheurs.Jean-François Sabouret était tombé amoureux du Japon, où il passa une bonne partie de sa vie. Dans un curieux essai, peu académique mais plein de poésie, intitulé Besoin de Japon publié au Seuil en 2004, il avait subtilement déclaré sa flamme pour un pays dans lequel il devait se rendre encore tout prochainement.
P.-F. Souyri.
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Un site Internet dédié a été créé, qui permet notamment d’adresser des messages à ses proches : https://www.jfsabouret.com/