Julien Bouvard a le plaisir de vous annoncer la récente parution d’un ouvrage qu’il a co-dirigé avec Norbert Danysz et Marie Laureillard intitulé La Bande dessinée en Asie orientale un art en mouvement, il fait suite à deux colloques organisés entre Paris et Lyon en 2021 et 2022. Il va sans dire qu’un part conséquente du livre concerne le Japon.
En voici le texte de présentation :
Manga japonais, manhua chinois, manhwa coréen: cet ouvrage porte sur un espace géographique que caractérisent une certaine homogénéité culturelle et linguistique ainsi qu’une cohésion narrative. Mais si le Japon est mieux connu aujourd’hui que d’autres pays pour sa production foisonnante, d’autres traditions de littérature dessinée ont existé, et existent toujours, dans les mondes chinois et coréen ; et l’objectif de cet ouvrage n’est pas d’étudier la bande dessinée asiatique à l’aune du manga, mais de proposer, selon un axe à la fois historique et formel, une analyse des différentes formes de bande dessinée qui ont émergé et évolué en Asie orientale de la fin du XIXe siècle à nos jours.
Histoire de la bande dessinée au Japon, en Corée, en Chine, à Taïwan et à Hong Kong, points de rencontre entre les traditions nationales et hybridations nées de ces rencontres, classifications génériques – pour enfant, d’humour, de propagande, érotique, fantastique… – et leur intrication ; étude de leurs acteurs – vaste champ qui englobe les auteurs, dessinateurs, scénaristes, maisons d’édition, etc. – et de son lectorat ; caractéristiques formelles de la bande dessinée, supports de publication – presse, album, numérique… –, enfin processus de patrimonialisation à l’œuvre et analyse de la place et du rôle de la BD dans les différents champs médiatiques nationaux : voici une étude très complète de la bande dessinée est-asiatique et une exploration originale de ses hybridations et métissages entre différents pays et, plus largement, à l’échelle de l’Asie orientale tout entière.
Le secrétariat de la SFEJ est en train de préparer le Bulletin 2024 de la SFEJ qui sera diffusé, sauf contretemps, au cours du printemps 2025.
Le Bulletin contiendra comme chaque année l’annuaire de notre association.
Pour que ce Bulletin joue pleinement son rôle informatif, il est important que chacun de vous nous signale les modifications intervenues dans vos coordonnées (adresse professionnelle ou personnelle, courriel, téléphone, etc.).
Vous trouverez en bas de ce message les informations demandées (à éventuellement corriger).
Nous vous serions reconnaissants de nous faire parvenir vos modifications d’ici le 1er mars 2025, après vérification de votre notice dans le Bulletin 2023 qui vous a été envoyé par courriel.
Passée cette date, il nous sera très difficile de reporter les modifications que vous nous auriez indiquées.
Nous vous rappelons d’autre part que vous pouvez à tout moment vous mettre à jour de votre cotisation en utilisant le paiement en ligne sécurisé (http://sfej.asso.fr/?p=64). Si vous n’apparaissez pas dans le Bulletin 2023, cela signifie que, sauf erreur de notre part, vous n’avez pas réglé votre cotisation depuis plusieurs années.
Pour rappel : les notices de l’annuaire se décomposent comme suit.
NOM, Prénom 1. Statut, profession [2. Adresse postale de contact (obligatoire mais ne sera pas publiée)] 2. Adresse électronique 3. Adresse postale professionnelle (le cas échéant) 4. Domaines d’intérêt ou de recherche 5. Lien vers une page personnelle 6. Laboratoire de rattachement (le cas échéant)
Nous vous serions très reconnaissants de nous faire parvenir pour la même date que les mises à jour des notices (le 01 mars 2024 au plus tard) la liste de vos publications datées de 2024 (les publications « à paraître » sont donc à exclure). Le dernier Japon Pluriel (14) étant paru en 2024, les articles qui y ont été publiés sont concernés.
Elles seront indiquées dans le Bulletin 2024 dans la rubrique « Publication des membres de la SFEJ ».
Nous nous proposons également, comme l’an passé, de faire figurer le cas échéant les prix reçus par les membres de l’association durant l’année.
Quelques indications concernant le format de présentation (dans un fichier Word ou assimilé) que nous vous demandons de respecter scrupuleusement pour faciliter le travail d’édition :
– Police : Arial 11 :
– Pour une monographie : NOM Prénom, Titre, Lieu, Maison d’édition, année, nombre de p.
– Pour un ouvrage collectif : NOM Prénom et NOM Prénom (dir.), Titre, Lieu, Maison d’édition, année, nombre de p.
– Pour un article : NOM Prénom, « Titre de l’article », Titre de la revue, numéro, année, p. x-x
NB : Pour les publications en japonais, donner la version originale suivie de sa traduction entre parenthèses, et les noms propres suivis directement de leur transcription. Par exemple : BERLINGUEZ-KONO Noriko, 「コロナ禍の情報リテラシーから見える国家と社会」 (L’État et la société vus au travers de la littéracie médiatique au temps du covid) in 長谷川信次編 HASEGAWA Shinji (dir.), 『コロナ下の世界における経済・社会を描く』(Économie et société dans le monde du covid), 同文舘出版 (Dōbunkan shuppan), 2021, p. 195-213.
Réinventions croisées des yôkai 妖怪/ yaoguai 妖怪 / yogoe 妖怪 요괴 en Asie orientale de 1900 à aujourd’hui : art et illustration au-delà des stéréotypes graphiques et narratifs
Journées d’étude organisées par Mary Picone (EHESS), Marie Laureillard (Université Paris Nanterre), Vincent Durand-Dastès (Inalco), Michael Lucken (Inalco).
Les yôkai/yaoguai/yogoe sont des êtres étranges, mystérieux, changeants, parfois mystificateurs qui ne peuvent être définis de façon satisfaisante à l’écrit, d’autant plus lorsqu’on tente des analyses comparées. Le Japon est le pays où la représentation de ces êtres a eu le plus de succès sur la scène internationale. Dans l’archipel, la qualité ainsi que l’abondance des illustrations figurant des yôkai ont marqué l’époque d’Edo, mais aujourd’hui, ces facteurs positifs tendent à figer l’iconographie choisie pour d’innombrables expositions, livres illustrés ou colloques. On y reprend souvent un schéma fixe où les matériaux prémodernes sont suivis par la production de trois ou quatre auteurs de mangas et d’anime – toujours les mêmes –, grosso modo actifs à partir des années soixante-dix. Cet engouement s’est récemment propagé dans les pays voisins. A Taiwan, on note un intérêt récent, à la fois académique et artistique, pour ces créatures ambiguës, qui a donné lieu à des colloques, des expositions, des publications sur ce thème, dont aucune n’a été traduite. Certains écrivains ou auteurs de mangas/manhuas y puisent une grande partie de leur inspiration. En Chine, on s’interroge sur leurs origines chinoises.
Ces journées visent en premier lieu à rendre visible trois aspects méconnus des yôkai. Elles consisteront à :
– analyser des thématiques nouvelles, parfois à partir de supports non exploités (tels que les objets votifs modernes), des œuvres d’artistes inspirés par ces êtres, d’illustrations et de mangas au style différent des clichés graphiques ultra répandus et dominants, ainsi que des réinterprétations fantastiques d’éléments découverts par la recherche en biologie.
– examiner, outre les productions contemporaines, des matériaux remontant à la période moins étudiée des premières années du vingtième siècle jusqu’au début de la Seconde Guerre mondiale
– montrer le développement parallèle ou indiquer l’origine des entités yôkai dans les mondes sinophones (y compris Taiwan) sous l’appellation de yaoguai et esquisser un début de comparaison avec les yogoe coréens.
Bien que les images soient le point de départ des analyses pour situer les matériaux, on présentera aussi certains éléments des théories d’ethnologues japonais jamais traduits en langues occidentales – un oubli incompréhensible dans ce domaine. Et on mettra en lumière quelques convergences avec les « monster studies » des anthropologues anglo-américains.
Que faudrait-il inclure dans la catégorie mouvante des yôkai ? Leur caractère terrifiant s’est-il déplacé surtout vers les kaijû 怪獣 (bêtes étranges) nées dans les années 50 avec Godzilla puis adoptant d’autres formes par la suite ? On dit souvent que la plupart des yôkai (tels que les oni, les kappa) ont perdu leur caractère sauvage et dangereux de jadis, se transformant en compagnons de jeux mignons, mais tous gardent en fait une nature ambiguë à l’instar des divinités japonaises. Par ailleurs, le lien des yôkai à l’enfance est désormais incontournable.
Outre les films de monstres géants, la mondialisation de la culture populaire américaine est à l’origine de formes hybrides contemporaines, y compris de nombreux motifs graphiques présents dans les mangas/manhuas. Elle a créé aussi d’autres éléments dont on ne traitera pas au cours de ces journées, mais on pourra se demander si les anodines mascottes (yuru-kyara) ou les figurines Pokémon (les deux diffusées à la fin des années 1990) en tant que logos de marques, de localités touristiques ou de franchises de jeux n’en feraient pas également partie.
Programme
Vendredi 7 février matin
9h30 : Accueil
9h55 : Introduction (20 min) par Mary Picone (EHESS) & Marie Laureillard (Université Paris Nanterre)
Présidence de séance : à préciser
10h15 : Le monstre (鬼oni) et le charpentier par Isabelle Charrier (Université Paris 8)
10h45 : pause-café
11h : Les yôkai dans les ex-voto : examen d’une présence rare par Jean-Michel Butel (Inalco)
11h30 : Yôkai microscopiques et macroscopiques : l’influence des recherches scientifiques sur les représentations (1990-2024) par Mary Picone (EHESS)
12h : questions et discussion
12h30 : Déjeuner
Vendredi 7 février après-midi Présidence de séance : Christine Vial Kayser (Université de Cergy) (à confirmer)
14h30 : La Sorcière et les mangeurs de serpents par François Lachaud (EFEO)
15h : Les esprits non-humains décrits par eux-mêmes dans les cultes d’écriture inspirée, Chine, 19e-20e siècles par Vincent Goossaert (EPHE)
15h30 : questions et discussion
16h : pause-café
16h30 : De la montagne à la ville : des yamauba 山姥 médiévales aux yamanba gyaru ヤマンバ ャル contemporaines par Carina Roth (Université de Genève)
17h : Yôkai entre peinture et photographie par Michael Lucken (Inalco)
17h30 : Ambivalences multiples du génie coréen tokkaebi et son expression vitale dans la gravure d’O Yun (1946-1986) par Ju-yeon Hwang (Université Paris Cité)
18h : questions et discussion
Samedi 8 février matin
9h30 : accueil et café
Présidence de séance : Vincent Goossaert (EPHE) (à confirmer)
9h45 : Classer les prodiges : les catégories d’êtres prodigieux sous le regard des folkloristes de la Chine populaire par Vincent Durand-Dastès (Inalco)
10h15 : Etudier les yôkai : une histoire conceptuelle de la yokaiologie moderne par Matthias Hayek (EPHE)
10h45 : questions et discussion
11h : Représentations figurées de yôkai chez le peintre chinois Pu Ru (1893-1963) au regard du passé par Marie Laureillard (Université Paris Nanterre)
11h30 : Figures masculines de l’esprit-renard dans la littérature sur Internet en Chine par Xu Shuang (Université Paris Cité)
East Asian Civilizations Research Centre Paris Cité University – EPHE – CNRS – Collège de France Saikaku-Bakin Symposium, 20-22 March, 2025
PROGRAM
20 MARCH (THU): EDO NARRATIVE—Collège de France, Institut des Civilisations – Salle Françoise Héritier
Panel 1 5:30-7:00pm Q&A 7:00-7:30pm
David ATHERTON (Harvard University) What is fiction for? Ueda Akinari’s Kamakura tales and the bounds of narrative
Andrew GERSTLE (SOAS University of London) Reading jōruri narratives
21 MARCH (FRI): POPULAR LITERATURE—Paris Cité University – Amphithéâtre Alan Turing
Panel 2 10:00-11:30am Q&A 11:30am-12:00pm
Will FLEMING (UC Santa Barbara) Jippensha Ikku’s practice of serial publication and the emergence of an interactive readership
HATANAKA Chiaki (Keai University) Saikaku’s self-replication for the mass production of his works
Angelo WONG (Columbia University) Hyakumonogatari and setsuwa pastiche in Shokoku hyakumonogatari’s depictions of the return of dead wives
Panel 3 2:30-3:30pm Q&A 3:30-4:00pm
Cristian PALLONE (University of Bergamo) Yoshiwara goes to theatre: Some considerations regarding the evolution of sharebon in the Tenmei and Kansei eras
William HEDBERG (Arizona State University) Chikamatsu Monzaemon’s Latter Battles of Coxinga and the Edo-period discovery of Manchuria
Panel 4 4:30-5:30pm Q&A 5:30-6:00pm
Paola MASCHIO (University of Milan) The spoken language of women in Shikitei Sanba’s Ukiyo buro
David J. GUNDRY (UC Davis) The question of humor in Ihara Saikaku’s fiction
MARCH 22 (SAT): POPULARIZATION—Paris Cité University – Amphithéâtre Alan Turing
Panel 5 10-11:30am Q&A11:30am-12:00pm
Nicolas MOLLARD (Université Jean Moulin Lyon 3) When philological essays disguise as fiction: an analysis of Kyokutei Bakin’s Mukashigatari shichiya no kura (1811)
Ye YUAN (Oberlin College) Rewriting Japanese story into Chinese form: and the unruly woman in early modern Japan
Kevin MULHOLLAND (University of Montana) Humor, historical consciousness and Engi kyōgiden information culture in Kyokutei Bakin’s Musō Byōei kochō monogatari
Panel 6 2:30-4:00pm Q&A 4:00-4:30pm
Morgaine SETZER-MORI (Ruhr University Bochum) Historiographical elements and the construction of historical meaning in Takai Ranzan’s Atsumori gaiden: Kitan Aoba no fue (1813)
Jeffrey KNOTT (National Institute of Japanese Literature) Premodern Genji commentaries and Tanehiko’s Nise Murasaki
Shan REN (University of Oregon) The alluring poisonous woman: Oren in Kyokutei Bakin’s Shinpen kinpeibai
Roundtable Discussion 4:30-5:30pm
Jeffrey NEWMARK (University of Winnipeg), Glynne WALLEY (University of Oregon) Bringing Edo literature to new audiences: translation, pedagogy, digital tools
Fenêtres sur le Japon vous donne rendez-vous dimanche 2 février 2025 dans le cadre du cycle Cinéma social coréen (Chapitre 1) du 3e festival Regards Satellites (auparavant Journées cinématographiques dionysiennes) pour deux projections autour de la cinéaste documentaire KIM Mi-re [김미례]. À 18 h 45, projection de Nos nuits de grève (2009,VOST français, inédit) et à 20 h 15, projection du Front armé anti-japonais de l’Asie de l’Est (2019, VOST français), suivie d’une discussion avec Dimitri Ianni.
Le festival se tiendra du 29 janvier au 9 février & du 3 au 6 avril au cinéma L’Écran de Saint-Denis (14 Passage de l’Aqueduc, 93 200 Saint-Denis, métro : Basilique de Saint-Denis, ligne 13).
D’autres projections-débats auront lieu dans les mois qui viennent :
La séance sera suivie d’une discussion avec Mayumi Shimosakai, maîtresse de conférences en études japonaises à l’université d’Orléans et spécialiste de la question des Coréens zainichi. (Possibilité de réserver un bentō pour après la séance.)
La séance sera suivie d’une discussion avec Pauline Cherrier, enseignante-chercheuse spécialiste de la question migratoire au Japon.
À Bordeaux
– Tokyo Uber Blues[東京自転車節], d’AOYAGI Taku → mardi 8 avril à 17 h 30 au Cinéma Utopia. La séance sera suivie d’une discussion avec Fabienne Duteil-Ogata, ethnologue, maîtresse de conférences au Département d’études japonaises de l’université de Bordeaux-Montaigne. – Kurdes de Tokyo[東京クルド], de HYŪGA Fumiari → mardi 8 avril à 20 h 15 au Cinéma Utopia.
La séance sera suivie d’une discussion avec Fabienne Duteil-Ogata, ethnologue, maîtresse de conférences au Département d’études japonaises de l’université de Bordeaux-Montaigne.
→ Synopsis Le 30 juin 2007, à la veille de la promulgation de la loi controversée pour la protection des travailleurs irréguliers (35,9 % des actifs), des caissières et des vendeuses de l’hypermarché Homever (ancienne filiale de Carrefour) décident d’occuper le magasin du stade de la Coupe du monde à Séoul. Il s’agit de la première occupation de locaux d’un détaillant par des femmes qui jusqu’alors menaient une vie ordinaire. La grève de deux jours et une nuit initialement prévue dure 21 jours. Pendant l’occupation, ces femmes bénéficient d’une liberté et d’une joie éphémères, libérées des tâches domestiques et familiales. Leurs luttes sont énergiquement soutenues par des groupes progressistes et deviennent emblématiques de la lutte des travailleuses précaires. Cependant, il n’existe aucune issue facile à leur combat et leur grève se poursuit pendant 510 jours, devenant l’une des plus longues de l’histoire du pays.
– Le Front armé anti-japonais de l’Asie de l’Est(2009), de KIM Mi-re
→ Synopsis Le 30 août 1974, une explosion fait voler en éclats la façade vitrée du siège de Mitsubishi Heavy Industries en plein cœur de Tokyo, provoquant la mort de huit personnes et faisant près de 300 blessés. L’attentat est revendiqué par la brigade des « Loups », une cellule du Front armé anti-japonais de l’Asie de l’Est. Deux autres cellules du Front se livrent à une série d’attentats similaires et ciblent des groupes industriels ayant fait fortune avant la guerre grâce à l’expansionnisme colonial dans la zone Pacifique. En retraçant la trajectoire et le destin des membres de ces cellules, la réalisatrice KIM Mi-re signe un film à la fois émouvant, poétique et politique qui lève le voile sur un pan méconnu de l’histoire contemporaine du Japon.
→ Réalisatrice KIM Mi-re [김미례] est née en 1964 au nord de la province de Chungcheong, en Corée du Sud. Diplômée en langue allemande de l’université Hankuk des études étrangères (Séoul), elle est réalisatrice et productrice indépendante de documentaires. Ses films s’attachent à décrire les conditions de vie et les mouvements de lutte du monde ouvrier en Corée du Sud en dévoilant aussi les racines des mécanismes d’exploitation. En 2003, son documentaire Nous sommes des ouvriers, ou non? [Nodongjada Anida 노동자다아니다], qui donne la parole à quelques-uns des 20 000 chauffeurs de Remicon, ces camions-toupies qui approvisionnent en ciment les sites de BTP du pays, obtient le prix du documentaire au Festival international de films de Fribourg. En 2005, elle réalise Nogada [노가다] qui, partant de son père ouvrier maçon, dresse un état des lieux des conditions de vie des travailleurs journaliers du bâtiment en Corée du Sud et au Japon. Avec Weabak [외박] (2009), elle suit la grève massive de 2007-2008 des femmes intérimaires de la chaîne de grande distribution Homever pour la sauvegarde de leur emploi. En 2013, elle s’intéresse à des employés victimes de discrimination syndicale chez l’opérateur de télécommunication KT avec Sanda: Surviving [산다] qui obtient le prix du meilleur documentaire coréen au 5e Festival international du film documentaire DMZ. Puis elle tourne Le Front armé anti-japonais de l’Asie de l’Est, sélectionné lors de la première édition du Festival Fenêtres sur le Japon. En 2021, elle est récompensée du prix de la meilleure réalisatrice de documentaire lors des 8e Wildflower Film Awards qui récompensent le cinéma indépendant coréen. Son dernier film Ten Wells [Yeol gaeui umul 열 개의 우물] revient sur la mémoire collective de militantes en lutte contre la pauvreté dans les quartiers défavorisés d’Incheon dans les années 1970/1980.
La rédaction de la revue Ebisu. Études japonaises a le plaisir de vous annoncer la parution du n° 61 (2024) « Le Japon et ses doubles. Les territoires japonais et leur aménagement à travers les arts et la littérature », coordonné par Raphaël Languillon-Aussel.
En vous souhaitant une très bonne année 2025, Daniel Struve et Sumie Terada ont le plaisir de vous annoncer la parution de :
Genji monogatari : fikushon to rekishi — bungaku no itonami o tōshite (Fiction et histoire : Roman du Genji et pratiques littéraires du passé et du présent) Tokyo, Seikansha, novembre 2024, 632 pages TERADA Sumie, TABUCHI Kumiko, NIIMI Akihiko (dir.)
Ce sixième et dernier volume du Groupe de recherche sur le Genji monogatari de Paris (CRCAO/IFRAE) conclut vingt ans de réflexions sur et « autour du » Roman du Genji, chef-d’œuvre de la littérature japonaise, écrit par une femme au début du XIe siècle. Durant ces vingt années, nos réflexions ont notamment porté sur la naissance d’une nouvelle écriture en prose vernaculaire rendue possible par une intégration en profondeur du langage poétique qui avait alors déjà derrière lui plus de deux siècles de pratique.
La thématique « fiction et histoire » retenue pour le dernier cycle (2021-2023) du programme éclaire la nouveauté de ce roman aux prises avec le présent de l’écriture et le passé historique. Trente-deux chercheuses et chercheurs, jeunes ou confirmés, de divers pays abordent sous divers aspects les rapports entre fiction et histoire depuis la période ancienne jusqu’à la période contemporaine. On trouvera à la fin du recueil une brève rétrospective de vingt années de nos activités.
En vous souhaitant une très bonne année 2025, Marianne Simon-Oikawa et Cécile Sakai ont le plaisir de vous annoncer la parution de la revue numérique
Écriture et image n. 5 « Écritures japonaises : nouvelles perspectives », en accès libre. N’hésitez pas à y accéder et à faire circuler l’information autour de vous !
Présentation du numéro « Écritures japonaises : nouvelles perspectives »
Ce cinquième numéro de la revue écriture et image s’inscrit pour la première fois dans une dimension aréale. Il s’intéresse en effet au Japon et aux problématiques liées à son écriture. La singularité bien connue de ce système graphique, mixte dans son principe, a été maintes fois abordée, tant par les linguistes que par les historiens, les théoriciens de l’esthétique ou les sémioticiens. Anne-Marie Christin a fait de cette question l’un des points nodaux de sa réflexion, notamment dans son livre L’Image écrite ou la déraison graphique, publié chez Flammarion en 1995 (rééd. 2001, 2009). Plusieurs ouvrages collectifs du Centre d’étude de l’écriture et de l’image, parallèlement à des travaux publiés par certains de ses membres, ont été eux aussi consacrés en tout ou en partie à l’écriture japonaise.
À la fois notation de la langue et image à voir, l’écriture japonaise se construit aujourd’hui entre un héritage chinois plus que millénaire et une ouverture alphabétique récente, entre des pratiques quotidiennes profondément modifiées par le numérique et une activité calligraphique qui repose sur des outils anciens mais ne cesse de se transformer. Ce numéro rend compte de cette diversité et de la multiplicité des signes aujourd’hui en usage pour écrire au Japon, d’où l’acception plurielle d’« écritures japonaises ». Il propose des corpus nouveaux ou peu connus, choisis depuis les temps anciens jusqu’à l’époque contemporaine, et analysés à travers des approches variées mais toujours attentives au détail.
À côté des formes d’écriture les plus courantes, quels usages, notamment créatifs, non conventionnels voire disruptifs, peut-on repérer au cours de l’histoire ? Comment les codes et les contraintes ont-ils pu être, parfois, déjoués ? Quels sont les défis que pose aujourd’hui à l’écriture cette période de transition rapide et d’instabilité graphique ? Ce numéro d’écriture et image propose quelques éléments de réponse à des questions qui, in fine, échappent au cadre aréal pour traverser le monde.
Métadonnées
Titre : « Écritures japonaises : nouvelles perspectives » (écriture et image, no5)
Responsables scientifiques : Cécile Sakai (Université Paris Cité, CRCAO, CEEI) et Marianne Simon-Oikawa (Université Paris Cité, CRCAO, CEEI, Thalim)
Date de publication : décembre 2024
Nombre de pages : 307
Revue numérique fondée par le CEEI (Centre d’Etude de l’Ecriture et de l’Image) et soutenue par l’UMR Thalim (CNRS/Université Sorbonne Nouvelle/ENS)
Contributions de Yoko Watase (Calligraphie), pour les articles : Michelle Kuhn, Marianne Simon-Oikawa, Morita Naoko, Noya Dalem, Mathieu Capel, Blanche Delaborde, Nakata Kentarô ; pour le Cabinet de curiosités : Benedetta Pacini, Christophe Marquet, Laïli Dor, Terada Torahiko, Elena Giannoulis ; pour les archives, focus sur Vues de Kyôto, ouvrage d’Anne-Marie Christin ; pour l’entretien, une interview de Christian Galan ; des comptes rendus d’ouvrages par Marie Laureillard, Arthur Defrance, Michel Vieillard-Baron, Cécile Sakai, Hélène Trespeuch, Marine Le Bail, Cristina Paiva ; enfin des perspectives de recherche par Julien Bouvard et Jan Baetens.
Vous êtes toutes et tous cordialement invités à la conférence de Mme Kimura Saeko (professeure de littérature japonaise à l’Université Tsuda juku), organisée dans le cadre des activités du RELIJAM (Réseau français des études sur la littérature japonaise moderne). Cette conférence, donnée en japonais, s’intitule : 「現代日本文学は政治を語れるか」 (« La littérature contemporaine japonaise peut-elle dire le politique ? »). Elle aura lieu le samedi 18 janvier 2025, de 11h à 12h30, à l’Inalco (Rue des grands moulins, dans le 13e arrondissement), salle 5.20 (cinquième étage). Vous trouverez ci-dessous (en français et en japonais) un résumé de la conférence et une courte présentation de Mme Kimura.
Gérald Peloux *** La littérature japonaise est réputée ne pas savoir aborder les questions politiques. Pourquoi ? Si la « littérature post-catastrophe » a regroupé les œuvres écrites en réponse au Grand séisme du Japon de l’Est, quels sont depuis lors les sujets abordés par la littérature japonaise et comment les traite-t-elle ? On présentera quelques œuvres les plus récentes, notamment autour du féminisme dans le contexte international du # Me Too et des problématiques liées aux minorités sexuelles. KIMURA Seko, Professeure à l’Université Tsuda Juku (Tokyo), spécialiste de littérature classique japonaise et de la littérature post-catastrophe.
Parmi ses publications :Anne Bayard-Sakai, Kimura Saeko (dir.), La « littérature post-catastrophe » en tant que littérature mondiale, Akashi shoten, 2021.Kimura Saeko est également l’autrice de : Murasaki Shikibu et les hommes, Bunshun shinsho, 2023 ; Le roman du Genji à travers cent poèmes : les cinquante-quatre chapitres au fil des waka, Heibonsha shinsho, 2023 ; Sur la littérature post-catastrophe, Seidosha, 2013 ; A qui appartiennent les seins – Sexualité et violence dans la littérature médiévale au Japon, Shin.yôsha, 2009. *** 日本文学は政治的問題について語るのが苦手だと言われてきた。それはなぜか。東日本大震災を受けて書かれたいわゆる「震災後文学」以降、現代日本文学は何をどのように描いてきたのか。とくに世界的な#MeToo時代に至ってフェミニズム、性的マイノリティーの問題にとりくんだ文学作品を中心に最新の日本文学について紹介する。 木村朗子(津田塾大学教授)専門は、日本古典文学、震災後文学。 著書に、アンヌ・バヤール=坂井、木村朗子編著『世界文学としての〈震災後文学〉』(明石書店、2021年)木村朗子『紫式部と男たち』(文春新書、2023年)、『百首でよむ「源氏物語」―和歌でたどる五十四帖』(平凡社新書、2023年)、『震災後文学論』(青土社、2013年)、『乳房はだれのものか―日本中世物語にみる性と権力』(新曜社、2009年)
Dans le cadre des Kyoto Lectures, François Lachaud (EFEO) donne une conférence sur « Lafcadio Hearn at 120: Strange Tales, Folklore, and Cultural Resonances. Commemorating the 120th Anniversary of His Death ».
Événement organisé par l’EFEO, l’ISEAS et l’Institute for Research in Humanities, Kyoto University.