– La grande famille de Koreeda Hirokazu
Le cinéma comme force de changement social au Japon –
Raphaëlle Yokota (Inalco)
La soutenance aura lieu le mardi 28 juin, 9h30 en salle 4.23, à l’Inalco, 65 Rue des Grands Moulins, 75013 Paris.
Le jury sera composé de :
Madame Diane ARNAUD, Maîtresse de conférences HDR, Université de Paris
Monsieur Mathieu CAPEL, Maître de conférences, Université de Tokyo
Madame Élise DOMENACH, Maîtresse de conférences HDR, ENS de Lyon (rapporteure)
Monsieur Kristian FEIGELSON, Professeur des universités, Université Sorbonne Nouvelle (rapporteur)
Madame Isabelle KONUMA, Professeure des universités, INALCO
Monsieur Michael LUCKEN, Professeur des universités, INALCO (directeur de thèse)
Afin de faciliter l’organisation de la soutenance et du pot, merci de bien vouloir confirmer votre présence par mail.
Résumé
Le cinéaste japonais Koreeda Hirokazu travaille la fiction depuis plus de vingt ans, offrant un regard multiple sur des thèmes d’actualité. Actif sur tous les tableaux de la création audiovisuelle, Koreeda a traversé les années 1990, 2000 et 2010 avec une régularité exemplaire, jusqu’à la Palme d’or remportée par Une affaire de famille en 2018.
Cinéaste commercial mais indépendant, indépendant mais commercial, Koreeda continue à faire des films comme à ses débuts dans les années 1990, avant le tournant numérique. En tension entre une industrie cinématographique japonaise dominée par une production de divertissement visant un marché local, et les contraintes des circuits internationaux que sont notamment les festivals, cette position entre deux pôles ménage cependant une marge de manœuvre permettant un renouvellement des modèles théoriques et esthétiques.
C’est en explorant les possibilités du médium filmique que ses films sont en mesure d’agir sur les réalités sociales de leur époque, en particulier grâce à la mise en place de points de vue alternatifs. Koreeda, au moyen d’un ensemble de dispositifs visuels et sonores, favorise à travers son œuvre l’ouverture d’un espace intermédiaire entre le film et le public, espace propice à une réappropriation des questions sociales et à un réagencement de notre rapport au réel et à autrui, comme le ferait la famille idéale – entité fondamentale de nos sociétés qui connaît de profondes mutations.
Cette thèse montre le pouvoir de ces films, non pas en tant que réponses aux angoisses sociales contemporaines mais comme outils. Sa contribution à la redéfinition des représentations fait ainsi de Koreeda Hirokazu un cinéaste majeur de l’histoire du cinéma japonais mais également mondial.