Conférence / Interventions de KUWAYAMA Yukiko et de Raphaël PIERRES dans le cadre des activités du Groupe d’étude de philosophie japonaise (samedi 29 mai 2021, 9h30-12h00)

Groupe d’étude de philosophie japonaise 

(Institut français de recherche sur l’Asie de l’Est, Inalco / Université de Paris / CNRS, F-75013 Paris)

Communications
Samedi 29 mai 2021, vidéoconférences sur Zoom 
9h30 -12h00 l’heure de Paris, 4h30 – 7h00 PM l’heure de Tôkyô

Programme

9h30-10h10 

KUWAYAMA Yukiko  (Université Hildesheim, Inalco)

« Ki, perception, sentiment – une phénoménologie linguistique de l’expérience antéprédicative »

10h10-10h25 questions – réponses 
10h25-10h35  pause

10h35-11h15 

Raphaël PIERRES (Université Paris I-Panthéon Sorbonne )

« Grammaire du kokoro (心) »

11h15-11h30 questions – réponses 
11h30-12h   discussion générale 

12h00  (7h00 PM l’heure de Tôkyô) la fin de séance 

Pour le lien Zoom, prière de contacter : takako.saito@inalco.fr
contact courriel : takako.saito@inalco.frakinobukuroda@gmail.comarthur.mitteau@univ-amu.fr, simon.ebersolt@gmail.com

Résumé (KUWAYAMA Y.)

   Dans cet exposé, nous allons présenter un résumé de notre thèse qui s’intitule à l’origine, en allemand, « Ki, fühlen, empfinden – eine linguistische Phänomenologie vorprädikativer Erfahrungsformen ». Elle est caractérisée par une méthodologie linguistique phénoménologique. Pour approcher la dimension antéprédicative de l’expérience qu’on peut désigner comme « perception et sentiment », nous posons quelques étapes : dans un premier temps, nous allons contextualiser la thèse du discours phénoménologique confronté directement à la diversité des langages naturels, notamment concernant la description de phénomènes ; dans un deuxième temps, nous introduirons le mot ki à l’aide des traductions processuelles d’expressions en utilisant un lexique ; dans un troisième temps, nous ferons le parallèle entre les deux domaines ki et Gefühl dans la langue allemande. Partant d’un repérage des similarités entre ces deux champs notionnels avec un focus sur l’approche de Yuho Hisayama basée sur la « nouvelle phénoménologie » chez Hermann Schmitz et Gernot Böhme, nous analyserons la différenciation des deux domaines.

        Le mot ki a beaucoup de sens différents. On le remarque notamment quand on compare ses traductions possibles entre le japonais et les autres langages naturels. Le domaine ou le champ notionnel ki (comme l’ensemble des sens de l’expression, ce que J.L. Austin désigne comme word meanings) peut apparaître plus vaste que celui du mot Gefühl en allemand. Le sens d’« attention » (par exemple ki o tsukeru – faire attention) est un bon exemple. Les traductions comme « en un souffle » (in einem Atemzug, , 一気に, ikki ni), « l’air » (Luft, 空気, kūki), « l’intention » (Intention, 気になる, ki ni naru1, 気にする ki ni suru 2), « le courage » (Mut, Mutig-Sein, 勇気 yūki), ou « le mode de vouloir et l’être énergétique » (Wollen und Kraftvoll-Sein, 志気 shiki ou 意気 iki) peuvent clairement souligner la diversité des sens du mot. Le mot ki peut exprimer différents caractères de l’homme et du monde comme la matérialité, la corporalité, la spiritualité, l’affectivité ou l’émotionnalité. Ainsi, le mot ki peut paraître complexe à traduire. En comparaison, le mot kokoro ( 心 , Herz ou Herzgeist,3 cœur) a son noyau sémantique à la dimension d’expérience plus privée des sentiments, même s’il peut toucher également des dimensions de sentir, comme le mot ki.4 Outre une introduction historique à propos de la distinction de kokoro et ki de néoconfucianisme, nous travaillons à trouver un axe entre une approche orientée spatialement (phénoménologie de l’atmosphère et ki comme l’approche de Hisayama, Schmitz et Böhme) et de la perspective de la première personne, qui sent et parle de son cœur (心の内を打ち明ける kokoro no uchi o uchiakeru).

        De cette manière, nous arrivons à toucher la frontière entre dimension de l’expérience antéprédicative et prédicative au moyen des expressions verbales et concrètes. Dans le cadre de l’exposé, nous avons choisi de nous concentrer sur la dimension antéprédicative au moyen d’idées merleau-pontiennes comme la « pensée sauvage » ou l’« existence brute et préalable ». Il apparait que même cette étape puisse tourner autour du cœur (心) qui change (心変わり kokorogawari) comme la météorologie (天気, tenki), mais qui prend des décision (決心する) de temps en temps et qui trouve sa paix (穏やかな心) également de temps à autres.

 1. L’expression « ki ni naru » (気になる) peut être traduit comme « quelque chose me concerne » en français.
2. L’expression « ki ni suru » (気にする) peut être traduite comme « s’inquiéter de quelque chose » ou « se préoccuper de quelque chose ». J’ai hâte de poser de telles questions ouvertes dans le cadre de mon exposé concernant les traductions des expressions en français.
3.  Wohlfahrt (2001): p. 17.
4.  c.f. Yamaguchi (1997): p. 61., Kimura (1995): p. 126f., Hisayama (2014): p. 89.

Résumé (R. PIERRES)

Nous mobilisons ici la notion japonaise de 心 comme outil pour dépasser – ou problématiser –le partage entre intérieur et extérieur. 心 (kokoro) est l’un des termes les plus couramment utilisés en japonais pour désigner le mental, quoiqu’il englobe une dimension affective : en ce sens, il renvoie à la fois au coeur et à l’esprit, et semble subsumer la séparation entre pensée et corps (de fait, nous le retrouvons également comme clé dans le verbe 思う, omou, penser). Nous cherchons ici à en déployer les implications. Les coordonnées de notre interrogation peuvent être posées en situant la notion de 心 à l’aide des outils proposés par Ricoeur dans le quatrième chapitre de L’homme faillible, en particulier vis-à-vis des notions de sentiment et de θυμός (thumos).
Dans ce cadre conceptuel, nous nous attachons plus spécifiquement à analyser la portée et les limites de la notion de 心 en regard du problème de la localisation du mental. Ce problème trouve une première traduction remarquable dans la philosophie de Nishida autour de l’idée que l’esprit doit et ne peut pas être localisé dans le monde. C’est sous cet angle que nous commençons à saisir en quoi la notion de 心 ouvre à une forme de dépassement de l’intériorité, en tant que notion mixte. Comme Nishida l’indique dans un article de jeunesse, 心の内と外, il n’y a pas d’un côté le monde intérieur, de l’autre, le monde extérieur : en ce sens, le 心 n’est ni intérieur ni extérieur. En s’appuyant sur ce caractère mixte du 心, il est possible de tendre vers une forme de monisme. Au début de son travail, dans 善の研究, Nishida accorde une grande importance à l’expérience pure (純粋経験) où la distinction entre intérieur et extérieur n’a pas cours, à la manière du mouvement instinctif de l’animal, ou de la perception du nouveau-né. Le paradoxe tient à ce que si pensée et étendue ne sont pas deux ordres logiques ou ontologiques strictement distincts, alors la question du lieu de la pensée doit être reposée.
D’un deuxième point de vue, la notion de 心 signale en effet l’ancrage du soi dans la chair : elle joue à la fois comme point d’application des catégories spatiales à l’esprit, en tant qu’il est associé à un corps particulier, situé dans un espace déterminé. Pour aborder cette tension d’une manière plus aisément compréhensible, nous ouvrirons ici une étude de cas, que nous désignons provisoirement comme grammaire du 心. L’enjeu de cette enquête lexicologique est de rendre plus concrète la question théorique de l’incarnation de l’esprit. Si son premier objet est bien l’observation d’expressions courantes en japonais afin d’en mesurer la portée, il faut toutefois faire un pas de plus. En effet, la mention par Nishida de l’éthique et de l’esthétique comme chemins pour retrouver cette indistinction nous invite à étudier des usages remarquables dans les textes poétiques, mais aussi dans certains textes bouddhiques classiques. Ces analyses ponctuelles ont pour horizon une conception non-naturaliste de l’incarnation, dans le fil de ce que Merleau-Ponty désigne, en particulier dans ses cours de 1954 au collège de France, comme « l’institution des sentiments ».

Ce caractère institué du sentiment permet enfin de remettre en question le caractère privé que semblait d’abord impliquer la notion de 心. L’influence de la polémique analytique contre l’intériorité conduit ainsi Ōmori à souligner que les sentiments ne sont pas indépendants des situations, contre la tendance à les renfermer dans le coeur. La critique de l’intériorité dans 物と心 engage à la fois une dimension épistémologique, en tant qu’il s’agit de dépasser la distinction entre la chose et sa représentation. C’est bien l’intériorité du coeur qui se trouve battue en brèche (「心」には「中」がないのである。) Ce qui était tenu pour le plus intime, l’au-dedans radical, est projeté d’un même mouvement dans la dimension d’un environnement et d’une atmosphère. Faisant retour vers notre point de départ, il faut bien, à la fin, poser à nouveau la question, afin de mesurer apports et apories de cette proposition singulière : la philosophie du 心 est-elle enfin la « philosophie du coeur » que Ricoeur appelait de ses voeux, pour dépasser un certain partage entre intériorité et extériorité ?

Poste / Recrutement d’un demi-contratuel en langue et civilisation japonaises à Cergy Paris Université pour l’année 2021-2022 (date limite : 1er juin 2021)

CY Cergy Paris Université recrute un demi-contractuel (192 heures + heures supplémentaires possibles) pour assurer des cours de civilisation et de langue japonaises au niveau Licence et dans les différents Masters proposés par l’UFR LEI (Langues et Études Internationales) pour l’année universitaire 2021-2022. 

Pour retrouver l’annonce de recrutement et la fiche de poste (CY LEI recrute !) :https://www.cyu.fr/cy-langues-et-etudes-internationales-1


Conditions de recrutement :
– titulaire d’un Master 2 
– très bon niveau de japonais (équivalent du N1 du JLPT)
– autorisation de travail (pour les candidats n’ayant pas la nationalité française)

Pour candidater, merci d’envoyer les pièces demandées à Mme Kayoko Iwauchi (kayoko.iwauchi(at)cyu.fr)avant le 1er juin 2021.

Séminaire / « Opium’s Long Shadow: From Asian Revolt to Global Drug Control » par Steffen Rimner, Séminaire de CECILLE, Université de Lille (18 mai 2021, 17h30-19h)

La troisième séance du séminaire « Histoire globale, politiques et sociétés » de l’axe 3 de CECILLE (Université de Lille), aura lieu par visio-conférence mardi 18 mai de 17h30 à 19h

Steffen Rimner (University College Dublin) y présentera son ouvrage Opium’s Long Shadow: From Asian Revolt to Global Drug Control (Harvard University Press, 2018). 

Si vous souhaitez assister à la séance, merci de contacter l’un des organisateurs du séminaire.

Vanessa Alayrac-Fielding, Noriko Berlinguez-Kono, Lu Shi et Philippe Vervaecke

Contact : noriko.berlinguez-kono(at)univ-lille.fr

Séminaire / « Who Trusts the Government to Handle COVID-19? Evidence from Panel Surveys in Japan » par Kenneth McElwain, MFJ Lunch seminar (21 mai 2021, 12h30-14h00 Heure de Tokyo)

Who Trusts the Government to Handle COVID-19? Evidence from Panel Surveys in Japan

Date : vendredi 21 mai 2021 / 12:30-14:00

Lieu : en ligne

Conférencier : Kenneth MCELWAIN (University of Tokyo)

Inscription sur le site de la MFJ =>ici.

Résumé :
While Japan has recorded fewer casualties from COVID-19 than many other democracies, the government’s handling of the pandemic has been routinely criticized. In this presentation, I explore results from six public opinion surveys that our research team has conducted since March 2020. Themes that will be examined include: 1) differences in the evaluations of central versus local government performance; 2) how views about the relative merits of prioritizing public health versus the economy have evolved over the past year; 3) differences in protective measures, such as social distancing, taken by population subgroups, including differences by gender, educational attainment, SNS usage, and trust in scientific experts. 

Biographie du conférencier :
Kenneth Mori McElwain is Professor of Comparative Politics at the Institute of Social Science, University of Tokyo. His research focuses on comparative political institutions, most recently on differences in constitutional content across countries. He received his BA from Princeton University and PhD in political science from Stanford University, and previously taught at the University of Michigan, before moving to his current post in 2015. His work has been published in a number of journals and edited volumes, including American Journal of Political ScienceJournal of East Asian Studies, Social Science Japan, Chuō Kōron, and the Journal of Japanese Studies. He was the co-editor of Political Change in Japan: Electoral Behavior, Party Realignment, and the Koizumi Reforms, APARC/Brookings Institutions Press.

Organisation: FRIJ-MFJ
Co-organisation: CCI France Japon
Support: French Embassy in Japan

Lien vers le poster de l’événement ici.

Séminaire / Aux origines de la mondialisation et de la ‘grande divergence’ (EHESS) « Le domaine (shôen) salicole de Yugenoshima: étude de cas de changements structurels au sein du régime domanial dans la première moitié du Moyen Âge japonais (XIII-XIVe siècle) » par Dimitri Tatoyan (18 mari 2021, 11h-13h)

Dans le cadre du séminaire « Aux origines de la mondialisation et de la ‘grande divergence’  » nous avons le plaisir de vous inviter à la vidéoconférence suivante:


Le domaine (shôen) salicole de Yugenoshima: étude de cas de changements structurels au sein du régime domanial dans la première moitié du Moyen Âge japonais (XIII-XIVe siècle).  

par Dimitri Tatoyan (EPHE -CRCAO)

Mardi, 18 mai 2021 11h-13h
Inscription obligatoire

Organisé par François Gipouloux (CNRS-CECMC) et Aleksandra Kobilijski (CNRS-CRJ).

Journée d’étude / Journée des jeunes chercheurs du CCJ (Lundi 17 mai 2021, 9h15-17h15)

Journée des jeunes chercheurs du CCJ

Le laboratoire Chine, Corée, Japon vous invite à assister à sa Journée des jeunes chercheurs.
Cette journée est l’occasion pour nos jeunes chercheurs de présenter leurs travaux, dans une démarche d’échange et de convivialité.

Rendez-vous le lundi 17 mai, de 9h15 à 17h15

La journée est organisée par les représentants des doctorants du CCJ (Eléonore Caro, Marion Casala, Marion Delarche, Akane Nishii, Yukiko Oshima, Zhang Yu).

Pour accéder au lien Zoom de l’événement, merci de contacter l’une des personnes organisatrices.

Poster à télécharger ici.

Programme

9h15Café d’accueil
MATIN
9h30Mot de bienvenue par les représentants des doctorantes et doctorants (Eleonore Caro, Marion Casala, Marion Delarche, Akane Nishii, Yukiko Oshima, Zhang Yu)
9h40Laurent Chircop-Reyes (Jeune Docteur, CECMC)
La question de la sécurité et de ses limites sur les routes caravanières et migratoires Chine du Nord, XVIIIe-XXe siècles.
Mathieu Fauré (Doctorant, CRJ)
La régie du fief de Kaga : guerriers et paysans producteurs de sel du Japon prémoderne, XVIIe-XIXe siècles.
Théo Clément (Post-doctorant, CRC)
Collecter des données de recherche dans un contexte contraint : l’exemple de la conurbation Sinuiju-Dandong.
Discutant : François Gipouloux (EHESS, CECMC)
11h30Cyrian Pitteloud (Post-doctorant, CRJ)
Pollution des cours d’eau dans le Japon moderne (XIXe – XXe siècles) : enjeux et approches.
Adeline Martinez (Post-doctorante, CCJ)
Vers une anthropologie générale des hommes et des volcans : enjeux théoriques, pistes exploratoires, méthodologies.
Discutante : Sandrine Ruhlmann (CNRS, CCJ)
APRÈS-MIDI
14h30Bryan Sauvadet (Doctorant, CRC)
Quand l’image bouddhique coréenne est un art de cour : adapta-tion, circulation et féminisation (1270-1598).
Florence Adrover (Doctorante, CECMC)
A la recherche du Lob Nor ou comment photographier la disparition ? La perte du Tarim photographiée par le prince Henri d’Orléans le 6 novembre 1889.
Discutante : Anne Kerlan (EHESS, CECMC)
15h50Xiao Wu (Doctorante, CRC)
Transfert culturel et adaptation du real-variety show sud-coréen en Chine : étude du cas de l’émission de zhenrenxiu Wo Xiang He Ni Chang (我想和你唱) (Saison 3).
Aurélia Desplain (Post-doctorante, CECMC)
Données patrimoniales et humanités numériques.
Discutante : Julie Erismann (CNRS)

Parution / « Le Japon, culture globale ? » Revue Critique (Éditions de minuit)

Critique n° 888 : Le japon, culture globale
2021 
96 pages 
ISBN : 9782707347039 
12.00 € 

Présentation

Le rapport du Japon à l’Occident est singulier : dès son « ouverture » de 1868, il a préféré la rivalité à la soumission et l’identification à l’assimilation.
D’où d’étonnantes circulations et réappropriations : « rêve grec » de nombreux intellectuels japonais à la fin du xixsiècle et, à la même époque, réception confucéenne d’un Rousseau façon IIIRépublique. En sens inverse et près d’un siècle plus tard : acclimatation occidentale d’un Mishima qui a lui-même contribué à forger, pour l’étranger, une certaine image de son œuvre. Ou encore, en 2020, épopée « nippone » écrite par un helléniste français.
À l’heure où émerge un nouveau Japon littéraire, à la fois « transnational » et « transfrontalier », il est temps d’en finir avec le cliché de l’absolue différence japonaise. C’est à quoi nous invitent les textes ici réunis par Thierry Hoquet.

Sommaire

Thierry HOQUET : À qui appartiennent les Grecs ?

Simon EBERSOLT : La philosophie à l’épreuve de l’histoire. La rencontre de Rousseau et du Japon

Cyril LE MEUR : De Troie à Fukushima, via Berlin

Thomas GARCIN : Par-delà l’exotisme. Lire et traduire Mishima en France


ENTRETIEN

Anne BAYARD-SAKAI : La littérature japonaise. Transnationale et transfrontalière

*

Jean-Paul SIMON : Medieval Whodunit. La saga d’un sous-genre

Ninon GRANGÉ : Ambiguïtés du genre weste

Pierre-Mong LIM : Le dernier sinologue

Articles disponibles sur le portail CAIRN

Événement / Festival de l’histoire de l’art de Fontainebleau (4-6 juin 2021)

Le programme du Festival de l’histoire de l’art est en ligne avec près de 200 évènements organisés sur le thème du Plaisir et autour du Japon, le pays invité. Jeanne Balibar, Annette Messager, Gérard Garouste, Kiyoshi Kurosawa, Michael Lucken et quelques 300 autres invités accueilleront les festivaliers pour célébrer l’histoire de l’art le temps d’un week-end. Faite de rencontres, conférences, débats, mais aussi d’expositions, de projections et d’installations, la programmation est à retrouver sur le nouveau site internet du Festival et les 4, 5 et 6 juin prochains à Fontainebleau.

Il est un des tout premiers Festival à rouvrir ses portes au public après une édition 2020 reportée. Ce rendez-vous unique en Europe s’adresse tant aux professionnels qu’au grand public et réunit pendant trois jours historiens de l’art, (qu’ils viennent de l’université ou des musées), historiens, artistes, critiques, éditeurs, spécialistes venus d’autres disciplines et de toutes générations. Gratuit et ouvert à tous, l’évènement adoptera cette année un format hybride et se tiendra en présentiel et en distanciel. Des duplex avec des intervenants du Japon seront retransmis en direct ainsi que les temps forts de cette 10eédition. Une cérémonie du thé, une exposition de bonsaïs, des installations d’art contemporain, un pavillon de thé, des projections de films, une exposition d’objets jamais dévoilés sont à découvrir lors du prochain Festival de l’histoire de l’art.

Afin de mieux répondre aux attentes de la communauté des historiens de l’art comme du grand public, le site internet du Festival de l’histoire de l’art a été entièrement repensé. Il permettra désormais aux internautes d’élaborer leur propre programme. Grâce à une rubrique dédiée, le futur festivalier pourra préparer sa visite et sélectionner parmi les 200 événements de la programmation ce qu’il souhaite découvrir. Parce que le Festival ne se vit pas seulement 3 jours par an, l’objectif de ce nouveau site est d’offrir un contenu riche tout au long de l’année. En plus de la newsletter, mise en place en juin 2020, ce site proposera aux internautes des actualités régulières sur l’édition à venir : interviews d’artistes ou de chercheurs, focus sur des œuvres, entretiens et débats… Conçu comme une vitrine de l’histoire de l’art, le site poursuit l’objectif du Festival : sensibiliser le grand public à l’histoire de l’art et s’adresser à tous les publics : professionnels, étudiants, familles, etc. Toutes les archives des éditions précédentes sont désormais disponibles (captations audio et vidéo). Très régulièrement des actualités permettront de revenir sur l’édition passée et d’offrir des contenus inédits sur l’édition 2022.

Lien vers le programme ici.

Conférences / Agenda de l’EFEO (mai 2021)

L’EFEO/ISEAS Kyoto organise régulièrement des événements académiques (conférences, journées d’étude). Les activités du centre figurent sur l’agenda de l’EFEO qui est consultable en ligne (https://www.efeo.fr/), sur notre page Facebook (https://www.facebook.com/efeokyoto/) ou sur le site de la Scuola italiana di studi sull’asia orientale (ISEAS ; https://iseas-kyoto.org/). Deux conférences sont au programme en mai. Elles se tiendront uniquement en ligne. Nos événements sont ouverts à tous. N’hésitez pas à transmettre l’information à vos étudiants ou collègues. 

Agenda EFEO Kyoto (mai 2021)

– Le 21 mai, de 17h à 19h (heure du Japon), le centre EFEO-ISEAS organise un événement (en japonais) autour de la parution du livre de Lawrence MARCEAU (ISEAS) sur l’unique rouleau illustré complet des fables d’Esope (Rinsen shoten, 2021, 絵入巻子本 伊曽保物語 ―臨川書店 (rinsen.com)). Kishimoto Emi (université d’Osaka), Hyôdô Toshiki (université de Wakayama) et Lawrence Marceau feront des présentations en rapport avec le rouleau et les fables d’Esope dans le Japon d’Edo. Araki Hiroshi (International Research Center for Japanese Studies) sera discutant. L’événement se tiendra en ligne sur la plateforme Zoom. Pour s’inscrire utiliser le code QR du poster ou écrire au centre EFEO-ISEAS. 

– SAKA Chihiro (université Ryûkoku) présente la conférence : Datsueba’s Role in Structuring the Religious Landscapes: An Examination of the Precinct of Risshakuji and the Pilgrimage Route to Atsuta Shrine. Vendredi 28 mai à 18h (heure du Japon) en format hybride ou uniquement sur la plateforme Zoom. 

Conférence / « Traduire la littérature humoristique française au Japon – le cas des oeuvres de Cami » par Gérald Peloux (séminaire transversal du CRCAO, 7 mai 2021, 11h-13h)

Titre de la conférence et informations

« Traduire la littérature humoristique française au Japon : le cas des œuvres de Cami« 

Gérald Peloux, CY Cergy Paris Université, UMR Héritages, CRCAO

Date : 7 mai 2021 11h-13h

Info pour lien zoom :
– lara.maconi(at)college-de-france.fr
– xiangyun.zhang(at)u-paris.fr

Résumé

À partir des années 1920, le Japon est pris d’une frénésie de traductions d’œuvres des grands auteurshumoristiques occidentaux : Mark Twain, P.G. Wodehouse, Stephen Leacock, Jerome K. Jerome, etc. chez les anglophones, les frères Fischer, Alphonse Allais, Georges Courteline, Tristan Bernard, Cami, etc. chez les

francophones. Durant les mêmes années, de nombreuses anthologies de l’humour paraissent tandis que le mot-valise, ero-guro-nansensu, vient affirmer l’importance du nonsense (nansensu) à côté de l’érotisme et du grotesque. À travers l’exemple de Cami, un des chantres de l’humour loufoque à la française, nous voudrions présenter durant cette séance le contexte dans lequel ce phénomène d’introduction de l’humour occidental se produit et comment l’humour – réputé souvent intraduisible – a pu être transmis. Nous voudrions aussi présenter l’évolution ultérieure des traductions de cet auteur.

Biographie du conférencier

Gérald Peloux est maître de conférences à CY Cergy Paris Université. Il est spécialiste de littérature populaire japonaise de l’entre-deux-guerres. Il travaille actuellement sur l’œuvre de Tani Jōji dont il a traduit en 2019 un recueil de nouvelles aux Belles Lettres, Chroniques d’un trimardeur japonais en Amérique qui a obtenu en 2021 le prix d’encouragement de la traduction littéraire décernée chaque année par la fondation japonaise Konishi

Lien vers le poster de l’événement ici.