[Appel à contributions] numéro spécial de la revue Extrême-Orient, Extrême Occident « Vies des morts en Asie »

La revue Extrême-Orient, Extrême-Occident lance un deuxième appel à contribution pour un prochain numéro ayant pour thème «  Vies des morts en Asie   », coordonné par Florence Galmiche.

Argumentaire

Les morts habitent le monde d’une manière qui leur est particulière. En Asie, où la vie suppose que matière, esprits et flux de force vitale soient réunis et tenus ensemble, le moment de la mort est celui d’une disjonction, voire d’une dispersion. Face à ce phénomène, de nombreuses techniques (appels des âmes lors de cérémonies chamaniques, rédactions de généalogies ou enquêtes médico-légales) ainsi que des objets de nature diverse (tablettes funéraires, portraits ou logiciels de réalité virtuelle) permettent aux vivants d’entrer en relation avec les morts.

L’anthropologie comme l’histoire ont décrit et souligné la vivacité avec laquelle les morts sont présents parmi les vivants et cette thématique de recherche est en plein renouvellement. Citons ainsi les quelques titres suivants : Ghosts of War in Vietnam de Kwon Heonik en 2008, Au bonheur des morts de Vinciane Despret en 2015, ou encore le numéro « Fantômes » de la revue Terrain dirigé par Grégory Delaplace en 2018. Ce numéro d’Extrême-Orient, Extrême-Occident souhaite prolonger ces approches en les faisant dialoguer avec des travaux récents qui portent sur la place de la matérialité et des techniques dans les relations avec l’invisible, notamment le numéro « Matérialiser les désirs. Techniques votives » de Techniques et culture, dirigé par Pierre-Olivier Dittmar et al. en 2018, ou le livre Mediums and Magical Things : Statues, Paintings, and Masks in Asian Places de Laurel Kendall en 2021.

Face à la profusion d’objets et de techniques qui permettent aux morts d’évoluer dans le monde des vivants, ce numéro « Vies des morts en Asie » propose ainsi de réfléchir aux manières dont sont produits et utilisés les différents supports d’existence des morts. Le concept de « support d’existence » permet ici d’analyser ensemble des phénomènes généralement étudiés de manière séparée —des tablettes ancestrales à la réalité virtuelle— quel que soit le contexte historique et sans se limiter à des objets d’analyse relevant du religieux ou du rituel.

Les contributions attendues, en anthropologie, histoire, histoire de l’art, sociologie ou littérature, pourront porter sur une ou des sociétés de l’Asie orientale à différentes époques et s’inscrire de manière privilégiée dans l’une des thématiques suivantes :

– La place de la matérialité dans les supports d’existence des morts. Quelles procédures permettent de développer la capacité qu’ont ces supports d’intensifier la présence des morts ? Quelle place occupe l’évolution technologique dans les techniques mises en jeu ? Comment intervient ici la sensorialité ? Jusqu’à quel point recourt-on à la matérialité pour interagir avec les morts ?

– L’emploi et la finalité des objets et techniques. Quelles relations permettent-ils d’établir et de cultiver avec les morts ? Par quoi les morts sont-ils reliés à ces supports ? Et pour combien de temps ?

– Les réaménagements et crises concernant ces supports d’existence. Qu’implique une éventuelle disparition des supports existants pour des morts (perte, destruction, inaccessibilité) ? Quelles sont les conséquences de leur possible dispersion ou encore de leur multiplication ? 

Procédure

Les propositions d’articles, en anglais ou en français, seront adressées aux deux rédacteurs en chef de la revue : matthias.hayek[at]ephe.psl.eu et pierre-emmanuel.roux[at]u-paris.fr,ainsi qu’à la coordinatrice du numéro, Florence Galmiche : florence.galmiche[at]u-paris.fr

Les personnes qui envisagent de proposer une contribution sont invitées à se manifester en donnant un titre provisoire et un résumé, avant le 15 juillet 2022

Les manuscrits complets sont attendus au plus tard le 30 octobre 2022 et doivent suivre les consignes indiquées ici : https://journals.openedition.org/extremeorient/738.

Appel à télécharger en PDF

[Appel à contributions] numéro spécial de la revue Extrême-Orient, Extrême Occident « Les pauvres dans les cultures est-asiatiques »

Appel à contributions
Numéro spéciale de la revue Extrême-Orient, Extrême Occident « Les pauvres dans les cultures est-asiatiques »

La revue Extrême-Orient, Extrême-Occident lance un appel à contribution pour un prochain numéro ayant pour thème « Les pauvres dans les cultures est-asiatiques », coordonné par Stéphane Feuillas et Christian Lamouroux.

Argumentaire

À l’heure où la Chine affirme triomphalement avoir vaincu l’extrême pauvreté (le 25 février 2021), peut-être est-il temps de s’interroger à nouveaux frais sur les définitions, les représentations et le statut des pauvres dans les pays d’Asie orientale. Face à une telle question et à l’ampleur de ce programme, nous partirons d’une définition minimale due à Georg Simmel (1858-1918) : « Est pauvre celui dont les moyens ne suffisent pas aux fins qu’il poursuit » (Le Pauvre, Éditions Allia, 2009). Si cette définition est, dans la pensée de Simmel et dans son approche sociologique de l’argent, opératoire dans la sphère économique et sociale, elle peut aussi, et c’est le choix que nous ferons ici, quitte à lui être infidèle, être déclinée dans d’autres champs, et en particulier peut servir à décrire a contrario son envers, la pauvreté volontaire à la recherche de la richesse spirituelle.

L’objectif de ce numéro thématique d’Extrême-Orient, Extrême-Occident serait ainsi d’étudier sans restriction de corpus les caractérisations de la pauvreté dans les cultures est-asiatiques à partir des représentations du « pauvre ». Seront mobilisées des analyses littéraires, historiques, picturales, cinématographiques aussi bien qu’économiques ou sociologiques pour tenter de cerner des évolutions, des changements de regard et de perception du pauvre et des engagements pour sa défense, en se gardant de les saisir à partir de la seule visée institutionnelle de réduction de la pauvreté.

Les littératures au sens large et les arts est-asiatiques, passés comme présents, regorgent en effet d’évocations très précises du pauvre, l’inscrivant dans des lieux (urbains ou ruraux), des statuts et des métiers, des formes de vie (érémitisme, monachisme) ou des stratégies de prise en charge. Ils mettent aussi en scène différentes approches selon que l’on considère la pauvreté comme un état, un stigmate, un passage dans une vie d’homme ou comme une part inaliénable, voire inévitable de la condition humaine, liée à une certaine idée du destin.

On sera particulièrement attentif tout d’abord au vocabulaire (désignations synonymes et connotations) qui désigne dans les langues asiatiques, la pauvreté et le pauvre, aux textes, œuvres et documents qui qualifient et interrogent les couples riche/pauvre ou puissant/pauvre. On s’efforcera par exemple de comprendre comment sont perçus les glissements de la pauvreté à la misère, les formes de solidarité visant à éviter ces glissements. On analysera tout autant la qualification négative de ces glissements dans de nouveaux contextes du fait, par exemple, du passage de la campagne à la ville, et donc de nouvelles formes de sédentarité ou de vagabondage des pauvres.

Procédure

Les propositions d’articles, en anglais ou en français, seront adressées aux deux rédacteurs en chef de la revue : matthias.hayek[at]ephe.psl.eu et pierre-emmanuel.roux[at]u-paris.fr, ainsi qu’aux coordinateurs du numéro : Stéphane Feuillas stephane.feuillas[at]gmail.com et Christian Lamouroux christianlamouroux[at]gmail.com.

Les personnes qui envisagent de proposer une contribution sont invitées à se manifester en donnant un titre provisoire et un résumé, avant le 15 juillet 2022

Les manuscrits complets sont attendus au plus tard le 30 octobre 2022 et doivent suivre les consignes indiquées ici : https://journals.openedition.org/extremeorient/738.

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[Appel à communications] « Resurgent Authoritarianism: The Sociology of New Entanglements of Religions, Politics, and Economies »(Panel pour le congrès de l’International Sociological Association 2023 – date limite 31 mai 2022)

XX ISA World Congress of Sociology

Melbourne, Australia, June 25-July 1, 2023

ISA Congress Theme: Resurgent Authoritarianism: The Sociology of New Entanglements of Religions, Politics, and Economies

CALL FOR SESSIONS
RC18 Theme: Authoritarianism and democratic resistance: boundaries, contexts, appropriations

Programme Coordinators:
Maricel RODRIGUEZ BLANCO, maricel.rblanco[at]gmail.com 
Naoko TOKUMITSU-PARTIOT, Naoko.tokumitsu[at]gmail.com

Since the beginning of the 21st century, we have observed the rise of authoritarian regimes in several countries but also the development of authoritarian modalities within formal democracies. In what contexts and by what means is this authoritarianism being implemented? From the questioning of individual freedoms, restrictions on pluralism, the non-respect of the rule of law, arbitrary power, to the repressive or even totalitarian forms adopted by certain States, the concrete conditions of these authoritarianisms vary according to the context and invite us to reopen the question of the definition of the phenomenon and the identification of its criteria. What issues distinguish these contemporary authoritarianisms from older ones? How do authoritarian regimes differ according to their context of emergence? In Latin America, for example, authoritarian regimes are established against a backdrop of increased socio-economic inequalities and are spreading, leading to a regression in social, sexual and reproductive rights, even going so far as to call into question the question of the separation of church and state, as in Jair Bolsonaro’s Brazil. In Europe, the authoritarian drifts of certain governments, such as that of Mateusz Morawiecki in Poland or Viktor Orbán in Hungary, bear witness to forms of state centralization and arbitrary control of the media and the population, pushing back the boundaries of the rule of law. The recent management of the pandemic was in some cases a context conducive to the concentration of power in the hands of the state, whether through the use of digital techniques or emergency measures. In addition, contemporary authoritarian forms are finding increasingly important relays in certain non-state actors such as religious institutions, neighborhood associations, social movements, citizens’ groups, or mobilized collectives, which participate in the implementation of repression and control.

Yet authoritarianism also meets resistance in many states, such as the anti-corruption and anti- authoritarianism movements in Brazil, the feminist movements in Argentina, Chile and South Korea, or the political mobilizations of students and young people challenging the legislation on the protection of state secrets. What can political sociology say about these reconfigurations? How can we analyze these authoritarian forms and their resistance? What obstacles and limits do anti-authoritarian mobilizations in these contexts face? This call therefore invites colleagues from different backgrounds to rethink the definitions of authoritarianism, their boundaries and their contexts, in order to account for the conditions of implementation of these regimes, the social and political environment of these forms of government, the resistance they produce, and the circulation of these notions at the international level.

With this call, we invite proposals for international panels presenting approaches to political sociology in the broadest sense, whether theoretical or based on empirical investigations. A comparative dimension between several regions of the world is welcome. The main axes to which the proposals may respond are the following:

1) Authoritarian drifts and relations with economic regimes (effects and dynamics of globalization, demobilizing effects of neoliberalism, etc.)

2) Forms of surveillance and control of populations (justice, police authorities, media, technological tools, etc.)

3) Citizen participation in authoritarian regimes and in the defense of public morality (voting, abstention, defense of religious ideas, etc.)

4) Resistances to authoritarianisms and democratic experiences (participation and protest powers, feminist social movements, climate movements, etc.)

Submit your session proposal by May 31, 2022 24:00 GMT through the online platform:https://isaconf.confex.com/isaconf/wc2023/rc/cfs.cgi?
Details on how to set up your ISA user account can be found here: https://www.isa-sociology.org/en/conferences/world-congress/melbourne-2023/deadlines-2023

Call for paper in English

[Poste] Recrutement d’un.e enseignant.e contractuel.le en langue japonaise à l’Université d’Orléans pour l’année 2022-2023 (date limite : 22 juin 2022)

L’université d’Orléans recrute un.e contractuel.le à 100% (384h/an) en langue japonaise, pour la période du 01 septembre 2022 au 30 août 2023.

La date limite de dépôt de candidature est le 22 juin : merci d’envoyer un CV et une lettre de motivation à : aline.henninger[at]univ-orleans.fr et mayumi.shimosakai[at]univ-orleans.fr.

Vous trouverez plus d’informations sur cette page : https://www.univ-orleans.fr/fr/univ/universite/travailler-luniversite/personnels-enseignants-et-chercheurs/enseignants

[Colloque] « The Future of Liberalism Japan, France and Germany in Global Context » (7-8 juin 2022)

The Future of Liberalism Japan, France and Germany in Global Context
June 7th, 8th, 9th, 2022

Présentation

The evolution of human societies can be seen to be supported by the rise of dominant narratives – religions or political ideologies, which in turn reflect the technological regimes of the times (Y. N. Harari in Homo Deus, T. Piketty in Capital and Ideology). Technology changes not only our means of production; it influences how we interact with our environment, how we perceive ourselves and our place in the world and what we consider as “good” or “bad”. The present revolutions in information technology and bioscience seem to contradict the basic assumptions of liberalism. Platform monopolies, fake news and surveillance capitalism equally undermine liberal institutions.The present pandemic has also dramatically questioned the liberal foundations of public policies and governance in democratic regimes. The restrictive policy measures adopted in the fight against Covid-19 have produced “illiberal” outcomes similar to the stances taken by populist political parties. High-level constraints impact individual liberties, responsibility, social cohesion and/or social control, but also free trade, competitiveness and market regulation. How far are citizens prepared to accept trade-offs between civil liberties and public guarantees regarding health, environment, and safety? How are these constraints dealt with in so-called “liberal” or neoliberal” democratic countries?The above issue is of central and essential concern for Japan and Europe and their relationships with neighbors and major partners. Taking into consideration growing pressure from a more competitive environment, Japan and Europe need to redefine their understanding of core values with regard to economic, social and individual rights to redirect their relationships not only at an intellectual and discursive level, e.g. science and “soft-power”, but also in practical terms such as national and international policies.Rather than falling into the trap of cultural and civilizational determinism, this symposium aims to stress sociopolitical, philosophical and economic logics at work in the process of changes in production and exchange caused by the transformation of technological regimes and the ongoing global crisis. In doing so, we also intend to shed renewed light on the reception and the evolution of the liberal ideology in Asia and Europe, especially in Japan, France and Germany.

Programme

Day One: Tuesday, June 7th, 2022
9h30– 12h45 (CET) / 16h30– 19h45 (JST) 

Moderators: Gilles Campagnolo (IFRJ-MFJ), Adrienne Sala (IFRJ-MFJ)
9:30-9:45 Opening remarks Philippe Setton (Ambassador of the French Republic to Japan)Clemens von Goetze (Ambassador of the Federal Republic of Germany to Japan)
9:45-9:50  Introduction by Bernard Thomann, Director of the French Institute of Research on Japan, MFJ
9:50-10:00  Presentation of the symposium by its initiators Gilles Campagnolo and Adrienne Sala (IFRJ-MFJ) 
10:00-10:45 Keynote speech: A Brief History of Equality, Thomas Piketty (EHESS) 
10:45-11:30 Round table, Thomas Piketty (EHESS), Lisa Herzog (University of Groningen), and Shigeki Uno (University of Tokyo)
11:30-12:40 General discussion 
12:40-12:45 Concluding remarks by Franz Waldenberger, Director of the German Institute for Japanese Studies
For more information:   https://www.mfj.gr.jp/agenda/2022/06/07/new_liberalism_day1/
Click here to register: https://us06web.zoom.us/webinar/register/WN_cE0sIvsEShOytikLHM8sdQ

Day Two: Wednesday, June 8th, 2022
 8h – 13h30 (CET) / 15h – 20h30 (JST) 

Discussant: Bernard Sinclair-Desgagné (Skema Business School, GREDEG)
Moderators: Gilles Campagnolo (IFRJ-MFJ), Adrienne Sala (IFRJ-MFJ) 

8:00-9:30 Liberalism and Uncertainty Facing Future Developments
Miriam Teschl (EHESS), Richard Sturn (University of Graz), Naoki Yoshihara (University of Massachusetts Amherst)
9:30-9:45 Break
9:45-11:15  Liberalism and Neo-liberalism as Basic Sustainable Values

Serge Audier (University Paris-Sorbonne), Tsutomu Hashimoto (Hokkaido University), Yufei Zhou (Teikyo University)
11:15-11:30 Break
11:30-12:45  Liberalism and Capitalism in Historical and Philosophical Perspective
Valérie Charolles (Institut Mines-Télécom Business School, EHESS/CNRS), Nikita Dhawan (TU Dresden), Shinji Nohara (The University of Tokyo)
12:45-13:30 Discussion
For more information:  https://www.mfj.gr.jp/agenda/2022/06/08/new_liberalism_day2/index.php
Click here to register: https://us02web.zoom.us/webinar/register/WN_p156Qv14S-GOTXpcAU_Tuw

Day Three: Thirsday, June 9th, 2022
9h – 13h (CET) / 16h – 20h (JST) 

Moderators: Sébastien Lechevalier (IFRJ-MFJ), Franz Waldenberger (German Institute for Japanese Studies) 

9:00-10:30 Technology and Capitalism
Franz Waldenberger (German Institute for Japanese Studies), Cedric Durand (Univ. deGenève), Saori Shibata (Sheffield University)
10:30-10:45 Break
10:45-12:15  Technology, Digitalization and Ethics of Responsibility
Yuko Harayama (Tohoku University), Joanna Bryson (Hertie School), Mario Ionut Marosan (Univ. Laval)
12:15-13:00  Discussion and concluding remarks
For more information:  https://www.mfj.gr.jp/agenda/2022/06/09/new_liberalism_day3/index.php12:15-13:00
Click here to register: https://us06web.zoom.us/webinar/register/WN_QOBxFVjDScKudrPz1CyWW

Version PDF du programme

[Conférence] « Furusato Nōzei: Objective, Ideology and Effect » (Séminaire du GEPJ, mercredi 25 mai 2022, 10h-12h)

Le Groupe d’Étude sur le Politique au Japon vous invite à la séance de mai de son séminaire qui aura lieu 

mercredi 25 mai, de 10h à 12h,

autour de la présentation suivante :

“Furusato Nōzei: Objective, Ideology and Effect”

par Anthony Scott Rausch (professeur à l’université de Hirosaki)

Cette séance se tiendra uniquement en ligne (via ZOOM). Veuillez contacter Xavier Mellet ( mellet[at]aoni.waseda.jp) pour le lien d’accès.

Lien vers le poster de la conférence

[Conférence] « La constitutionnalité de la peine de mort au Japon. Une comparaison avec la France quarante ans après son abolition » (24 mai 2022, 14h)

La constitutionnalité de la peine de mort au Japon. 
Une comparaison avec la France quarante ans après son abolition

par Haruna IKEDA,
professeure de droit constitutionnel à l’Université Kindaï (Osaka, Japon)

Conférence organisée par la Section Japon Société de législation comparée.

Date : Mardi 24 mai 2022 à 14h

Lieu : Société de législation comparée, Amphithéâtre (1er étage) 28 rue Saint-Guillaume
75007 Paris

La conférence est gratuite et accessible à tous, avec inscription préalable obligatoire auprès de Madame Emmanuelle Bouvier avant le 23 mai : emmanuelle.bouvier[at]legiscompare.com
Un lien de connexion sera transmis après inscription.

Poster de l’événement

[Conférence] « Last Resort: Hospitality and Survival in Rural Japan » (Rendez-vous du Japon contemporain de l’EHESS, 18 mai 2022, 11h-13)

Dans le cadre des Rendez-vous du Japon Contemporain, le Centre de recherches sur le Japon a le plaisir de vous inviter à la conférence :

« Last Resort: Hospitality and Survival in Rural Japan« 
Chris McMORRAN (National University of Singapore)


Mercredi 18 mai 2022 11h -13h
Salle 3.01, Centre de Colloques du Campus Condorcet, Aubervilliers.

La séance aura lieu uniquement en présentiel.

Inscription

[Conférence] « Escaping from Haole Domination: Japanese Migrants from Hawai’i to Nan’yo »(Global Japon, 19 mai 2022, 13h-15h)

Dans le cadre du Global Japon(s), le Centre de recherches sur le Japon a le plaisir de vous inviter à la conférence :

Escaping from Haole Domination: Japanese Migrants from Hawai’i to Nan’yo

Mariko IIJIMA (Sophia University)

Jeudi 19 mai 2022, 13h-15h
Salle AS1_24, EHESS, 54 boulevard Raspail 75006 Paris

La séance aura lieu uniquement en présentiel. Merci de vous inscrire par email afin de recevoir les documents préalables à la discussion.

Inscription

[Appel à communications] « Gēmu : qu’est-ce qu’un jeu vidéo “japonais” ? (date limite des candidatures 15 décembre 2022)

Appel à communications

Gēmu : quest-ce quun jeu vidéo japonais” ?

Appel à communication pour une journée d’étude organisée à Lyon le 11 mai 2023

Organisateurs : Julien Bouvard (IETT, Université Jean Moulin – Lyon 3) et Grégoire Sastre (CRJ-Ehess, Université Cergy Paris)

 Informations pratiques

  • La journée d’étude se tiendra à Lyon le jeudi 11 mai 2023
  • Les communications (30 minutes) seront en français.
  • Les abstracts (nom, affiliation, titre et résumé de 15 lignes environ) devront être envoyés avant le 15 décembre 2022 aux adresses mail des organisateurs : gregoire.sastre[at]cyu.frjulien.bouvard[at]univ-lyon3.fr 

Argumentaire

Depuis les années 1970, le Japon tient une place majeure dans la production vidéoludique mondiale. Tout le monde connaît les noms de Nintendo, Sega, Taito, Namco et plus récemment Sony, acteurs d’un vaste marché qui commence dans le jeu d’arcade et s’étend aujourd’hui jusqu’au jeu mobile. Leur incontestable succès international a largement contribué à associer le pays à ces objets vidéoludiques, au point que le Japon a longtemps été perçu comme un eldorado du jeu vidéo, en avance sur le reste du monde. Paradoxalement, c’est au moment où le Japon entrait dans une période de récession économique – l’ère Heisei 1989-2019 – que sa culture populaire, dont la production vidéoludique, devenait l’un des emblèmes contemporains du pays, ce qui a nourri quelques espoirs en matière de Soft Power dans les années 2000 (Iwabuchi 2002).

Or, il nous semble nécessaire de nous interroger sur ce qu’est un jeu vidéo japonais. Nous nous demanderons ainsi ce qu’est un gēmu, en reprenant le terme proposé par Martin Picard (Picard 2013) pour le différencier de la production mondiale.

Cette journée d’étude a pour objectif de discuter les spécificités d’un jeu vidéo “japonais” ou “à la japonaise” en tentant d’en définir des balises dans plusieurs domaines, correspondant à plusieurs approches méthodologiques. 

En tant qu’objet, d’abord, celui-ci est défini par son historicité. Des premiers jeux produits par des entreprises japonaises, tels que les clones de Pong par Taitō dans les années 1970, jusqu’aux sorties actuelles telles que Elden Ring(2022), le medium a considérablement évolué, autant dans sa forme que dans ses processus de production ou dans son ampleur économique. L’une des particularités de l’industrie vidéoludique tient, sans doute davantage que pour toute autre industrie culturelle, à sa nature profondément globale. Dans le cas du Japon, le lien très puissant avec les États-Unis se retrouve dans la création de sociétés transnationales comme Sega, ou dans les accords internationaux de développement ou de distribution qui constituent des étapes importantes dans l’histoire du jeu vidéo japonais.

Comme tout produit culturel, le jeu vidéo (japonais) est d’abord une industrie. La question est triple : il s’agit ici de savoir quelle est la place de cette économie dans le contexte japonais, quelle relation s’établit entre cet objet et l’industrie des loisirs, et quelle est son histoire particulière (Hendry, Raveri 2001). 

On sait à quel point les franchises transmédiatiques japonaises se sont développées grâce à un astucieux media mix (Steinberg 2012). Les jeux vidéo s’intègrent parfaitement à ce cocktail médiatique mêlant jeu vidéo, film, manga, dessin animé ou produit dérivé, une synergie qui capitalise sur la popularité d’une série pour en assurer le succès commercial en dépassant les frontières médiatiques. Au-delà des aspects économiques du phénomène, on peut s’interroger sur les transferts esthétiques et narratifs entre ces médias, à la manière d’Azuma Hiroki qui évoque le “réalisme vidéoludique” comme l’une des pierres angulaires de la culture otaku contemporaine (Azuma 2007). Les formes de narration propres du jeu vidéo se seraient ainsi déplacées vers d’autres médias, engendrant des récits à narration éclatée, comparables à des “run” de jeu vidéo.

S’interroger sur le jeu vidéo japonais nécessite également de réfléchir aux lieux relatifs aux pratiques du jeu vidéo au Japon. Il faut ainsi examiner la place des salles d’arcade (Pelletier-Gagnon 2019) et les modes de consommation du jeu vidéo qui y sont mis en place avec leurs sociabilités propres, mais aussi les manières originales de se réapproprier les personnages issus de cet écosystème médiatique dans l’espace public japonais (Ernest dit Alban 2019).

Il s’agit également d’aborder les jeux japonais en tant que productions de l’esprit, proposant des grammaires vidéoludiques originales, qui sont pour certaines nées au Japon et qui définissent parfois des genres considérés comme spécifiquement japonais (JRPG, jeux de combat, Tactical RPG, Shmup, Visual Novel, etc.). Dans cette logique, quelles sont les influences croisées entre productions japonaises et productions étrangères ? À l’inverse, existe-t-il des jeux “trop” japonais pour franchir les frontières de l’archipel ?

Aborder le sujet du jeu vidéo japonais, c’est aussi se confronter à des représentations du monde qui ne correspondent pas toujours aux préconceptions occidentales du domaine. La “masculinité militarisée” (Kline 2003), concept souvent mobilisé dans les Game studies pour définir une représentation paradigmatique dans le jeu vidéo apparaît, à plusieurs égards insuffisant, voire erroné, quand il s’agit de définir le prototype du jeu vidéo à la japonaise. Les joueurs PC masculins au Japon préfèrent manifestement les histoires d’amour (Bouvard, Triclot, 2019) aux récits militaires héroïques d’un Call of Duty.

En dehors du cadre universitaire, le jeu vidéo japonais est souvent l’objet d’articles dans la presse vidéoludique occidentale. Il est donc identifié comme tel, par des journalistes, mais aussi par des joueurs qui ont eux-mêmes une idée de ce que doit être un jeu vidéo “japonais”. Il est donc nécessaire de comprendre comment ce discours s’est constitué et dans quelle mesure il entretient notamment des clichés orientalistes.

Enfin, il faut aborder la place du Japon dans les jeux vidéo, c’est-à-dire des représentations du Japon à l’intérieur du medium. Qu’ils soient japonais ou étrangers, nombre de jeux utilisent le Japon comme toile de fond. On pense à Ghost of Tsushima (2020) dont la volonté d’authenticité, malgré de nombreux raccourcis, a été un argument de vente. De tels questionnements ne doivent pas se limiter aux jeux non japonais, mais également s’emparer des jeux japonais qui, en miroir, même lorsqu’ils sont ancrés dans des espaces imaginaires ou des représentations que l’on pourrait juger “occidentales”, comme ceux réalisés par Miyazaki Hidetaka (Dark SoulsElden Ring, etc.) ou par Miyamoto Shigeru (MarioZelda, etc.) participent tout autant à la création d’une image du Japon que d’un « jeu vidéo japonais ».

C’est à travers ces différentes entrées que nous souhaitons traiter le sujet du jeu vidéo japonais, en réunissant des universitaires de tous horizons, afin d’établir des ponts entre les études japonaises, les Game studies, et d’autres champs ou disciplines comme l’histoire, la littérature, la sociologie ou l’anthropologie.

Julien Bouvard et Grégoire Sastre

Bibliographie indicative

AZUMA Hiroki, Gêmu teki riarizumu no tanjô – dôbutsuka suru posutomodan 2 (la naissance du réalisme vidéoludique – la postmodernité animalisante 2), Tôkyô, Kôdansha, 2007.

BOUVARD Julien, TRICLOT Mathieu,  « « Les 17 ans éternels » : apprendre à jouer à Clannad », in BERRY Vincent, ANDLAUER Leticia, Jeu vidéo et adolescence, Presses de l’Université de Laval, 2019, p.149-176.

ERNEST DIT ALBAN Edmond, Le recyclage comme moteur de la fabrique de lespace social (et piéton) du sanctuaire féminin otaku dOtome-Road à Ikebukuro, thèse de doctorat, Université Paris 8 – Université Concordia, 2019.

HENDRY J. & RAVERI M. (dir.), Japan at Play, Londres, Routledge, 2001.

HUTCHINSON Rachael, Japanese Culture Through Videogames, Londres, Routledge, 2019.

HUTCHINSON Rachael, PELLETIER GAGNON Jérémie, Japanese Role-Playing Games: Genre, Representation, and Liminality in the Jrpg, Lexington, Lexington Books, 2022.

STEINBERG Marc, Animes Media Mix: Franchising Toys and Characters in Japan, Minneapolis, University of Minnesota Press, 2012.

KLINE Stephen (dir.),, Digital Play, Montreal & Kingston, McGill-Queen’s University Press, 2003.

PELLETIER GAGNON Jérémie, Playing in Public: Technological Trajectories and Gamers’ Strategies in Japanese Game Centers, thèse de doctorat, University of Alberta, 2019.

PICARD Martin, « The Foundation of Geemu: A Brief History of Early Japanese video games », Game Studies, volume 13, issue 2, décembre 2013. http://gamestudies.org/1302/articles/picard