Conférence / « L’Empereur des ombres : Vies et légendes japonaises de Napoléon (1800-1900) » (MFJ – 6 décembre 2021, 18h-20h, HdT)

François Lachaud (EFEO)

« L’Empereur des ombres : Vies et légendes japonaises de Napoléon (1800-1900) »

lundi 06 décembre 2021 / 18 h – 20 h

Cette conférence se tiendra sur la plateforme Zoom. Merci de bien vouloir les entrer dans l’application Zoom afin de participer à l’événement.

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Résumé de la présentation

L’année 2021 coïncide avec celle de la mort de Napoléon, le plus célèbre des Français. Depuis son sépulcre des Invalides, sa présence réelle se fait partout sentir : héros de guerre, génie de l’administration, créateur d’une nouvelle Europe. Si le terme grands hommes a perdu de son prestige dans une France soucieuse de relire les héritages de son passé à la lumières des modes du présent, malgré toutes les légendes noires, le nom de Napoléon a franchi les frontières jusqu’à l’Archipel japonais ou son nom fut connu au Japon dès 1812. Il devint le conquérant universel dans un poème de Rai Sanyō (1780-1832), le héros d’une génération désenchantée à la fin du bakufu, un des symboles universels de la grandeur française enfin. Seul Pierre le Grand (1672-1825) qui, le premier prit, voici 300 ans, le titre d’Empereur de toutes les Russies en 1721 voici trois cents ans – lui disputa cet honneur. À travers un choix de textes et d’images méconnues ou ignorées, F. Lachaud étudie le passage de la biographie à la légende de Napoléon au Japon à travers le souverain des sources officielles et des recherches hollandistes (rangakusha 蘭学者), le conquérant imaginaire des poètes et des lettrés, les « Napoléon du peuple ». L’Empereur aura été un modèle pour le Japon moderne qui naissait alors. Faute d’avoir connu ce pays vivant, Son ombre y conquit les imaginaires et dicta d’outre-tombe une page singulière de sa légende. 


Modérateur : Bernard THOMANN (IFRJ-MFJ)

Organisation : IFRJ-MFJ

Annonce / prix Flora Blanchon (Académie des Inscriptions et Belles-Lettres) Lauréat 2021

Le Prix Flora Blanchon couronne une thèse se distinguant dans les domaines d’études portant sur l’Extrême-Orient en vue d’en aider la publication.

Mme Delphine Vomscheid, spécialiste de l’histoire de la ville et de l’architecture du Japon, a soutenu en 2019 sa thèse de doctorat à l’Université PSL au sein de l’École pratique des Hautes Études (UMR CRCAO), intitulée : « L’héritage spatial des guerriers de la ville de Kanazawa. Histoire architecturale, urbaine et paysagère d’une ville-sous-château japonaise (XVIIe – XXIe siècles) ». 

Capitale du fief de la riche et puissante famille Maeda, Kanazawa est une ville-sous-château représentative de l’époque d’Edo (1603-1868). L’espace urbain, occupé à plus de 50% par les résidences des guerriers, se développe au pied d’un site castral fortifié, où réside et gouverne le seigneur. Par son rôle structurant, tant dans l’espace urbain que dans l’espace social, l’architecture des guerriers apparaît comme une manifestation matérielle et spatiale de la société féodale prémoderne japonaise. Elle deviendra, à l’époque moderne (1868-1945), la matrice de la modernisation urbaine de Kanazawa. Si les édifices mêmes sont détruits en grande partie, les parcelles des grands vassaux, de taille importante, serviront à accueillir les infrastructures, industries et institutions nécessaires à la modernisation. Les pratiques de l’habiter des guerriers seront quant à elles transmises en partie à la nouvelle classe moyenne urbaine. Tandis que la valorisation et la protection du château s’opèrent depuis le début du XXe siècle, ce n’est que depuis les années 1960 que l’on observe un intérêt patrimonial pour l’habitat guerrier. L’analyse des politiques urbaines confrontée à la réalité du terrain montre toutefois que les intérêts économiques, publics et privés, rendent difficile la conservation de ce bâti ancien ordinaire. À l’opposé, le projet de reconstruction des édifices castraux disparus engagé depuis les années 2000, illustre les enjeux touristiques et économiques de ces espaces monumentaux et caractéristiques de l’histoire féodale du Japon.

L’approche chronologique globale adoptée dans ce travail, sur le cas d’étude spécifique de Kanazawa, a permis de faire émerger les processus de développement urbain d’une ville japonaise, révélant les mécanismes d’héritage et de mutations des formes urbaines, architecturales et paysagères.

Conférence / « Five Things You’d Want to Know in Explaining Japan’s Surrender in 1945 », conférence de Sheldon Garon (vendredi 10 décembre 2021, 18h-19h30)

Sheldon Garon (Princeton/2021-2022 Paris Institute for Advanced Study Research Fellow)

« Five Things You’d Want to Know in Explaining Japan’s Surrender in 1945 »

La conférence se tiendra vendredi 10 décembre de 18h à 19h30 dans le cadre du cycle de conférences de professeurs invités étrangers, Current Researches on Contemporary Asia, mis en place en 2021-2022 pour notre École Universitaire de Recherche (EUR) en Études sur l’Asie Orientale.

Si vous souhaitez suivre la conférence en ligne, merci de contacter : ken.daimaru[at]u-paris.fr


RÉSUMÉ :
 

To most Americans, it is obvious that the two atomic bombs ended World War II. Yet at least four other developments helped persuade Japanese leaders to surrender. In addition to the Soviet Union’s entry into the war, the Allied blockade starved the Japanese home front of food and fuel; the expanding U.S. firebombing campaign devastated 64 cities; and Japanese elites closely followed the recent defeat of Nazi Germany, which had fought to the finish, and few wished to continue the war to the point of national annihilation. Understanding the Japanese side of the story advances us well beyond the existing American-centered analyses.


BIO : 
Sheldon Garon est professeur d’histoire et d’études est-asiatiques à l’université de Princeton. Spécialiste de l’histoire du Japon moderne, il écrit également des ouvrages d’histoire transnationale/globale qui mettent en lumière la circulation des idées et des institutions entre l’Asie, l’Europe et les États-Unis. Ses travaux sur l’histoire du Japon portent sur les relations entre l’État et la société dans les domaines du travail, des mouvements en faveur des femmes, de la prostitution, des politiques sociales, de la religion et des campagnes de « persuasion morale ». Il a reçu le Humboldt Research Award et a été boursier de la Harry Frank Guggenheim Foundation, du Leverhulme Trust, du Woodrow Wilson International Center et du National Endowment for the Humanities.


INFOS PRATIQUES: 

Vendredi 10 décembre 2021 (18h-19h30)

La présentation et les échanges auront lieu en anglais.


Lieu.

Salle 479C Grands Moulins Université de Paris 5 rue Thomas Mann, 75013 Paris UFR LCAO

Parution / « Diplomatie japonaise, la voie étroite: S’assumer comme « puissance moyenne » ? »

Titre de l’ouvrage

Diplomatie japonaise, la voie étroite: S’assumer comme « puissance moyenne » ?

Auteur

SOEYA Yoshihide (professeur émérite à l’université Keiō)

Traduction

Frank Ackerer

Maison d’édition

Maisonneuve & Larose – Hémisphères Éditions (collection Asie en perspective)

Date de publication 

Novembre 2021

Nombre de pages

192 p. 

Présentation

Dans l’immédiat après-guerre, le Japon est divisé entre une droite qui appelle la remilitarisation de ses vœux, et une
gauche désireuse d’ancrer le pays dans le rejet de la guerre. L’une comme l’autre en tiennent pour l’autonomie
stratégique du Japon, mais selon des modalités divergentes : la droite en révisant la Constitution, la gauche par le désarmement et la neutralité. Cette dualité apparue au sein du nationalisme nippon va conduire le Premier
ministre, Yoshida Shigeru, à instaurer la doctrine qui porte son nom : adopter une position de compromis en développant l’économie, tout en externalisant la défense nationale, laissée aux mains des États-Unis.
Que reste-il de ces contraintes politiques aujourd’hui, que signifie l’« autonomie stratégique » pour le Japon contemporain ? Se conçoit-elle indépendamment des États-Unis ? la doctrine Yoshida est-elle toujours d’actualité, ou le Japon s’est-il affranchi du pacifisme constitutionnel ? Autant de questions abordées dans ce livre. L’auteur y montre que la politique de défense japonaise est née d’une double contrainte normative, imposée par le traité de sécurité nippo-américain d’une part, par la Constitution de l’autre, et que cette double contrainte subsiste, en dépit des tentatives de la droite, dans le contexte de la Guerre du Golfe (1990), pour obtenir une révision de la Constitution au nom d’un idéal internationaliste de coopération.
C’est à la lumière de cette grille d’analyse que Soeya Yoshihide explore la diplomatie japonaise, mettant au jour des clivages dont on avait jusqu’alors tu l’existence. Il préconise que le Japon s’accepte comme une « puissance moyenne » semblable à la France ou au Royaume-Uni, dans un moyen terme entre l’idéalisme de gauche et le réalisme de droite, en empruntant la voie étroite tracée par la doctrine Yoshida entre Constitution et traité. Une voie qui s’imposera aux diplomates et décideurs japonais comme la seule possible, aussi longtemps que subsistera cette double contrainte.

L’AUTEUR

Historien, spécialiste des questions diplomatiques et de sécurité en Asie, Soeya Yoshihide est professeur émérite de l’université Keiô, la grande université privée de Tokyo, où il a enseigné jusqu’en 2020. Il est notamment l’auteur de Japan’s Economic Diplomacy with China, 1945-1978 (Oxford, Clarendon Press, 1998), Japan-China Relations in the Modern Era (avec Kokubun Ryôsei, Takahara Akio and Kawashima Shin, Londres, Routledge, 2017) [trad. de Keith Krulak], United Nations Peace-Keeping Operations: A Guide to Japanese Policies (avec L. Williams Heinrich et Shibata Akiho, Tokyo, United Nations University Press, 1999), et a codirigé avec Tadokoro Masayuki et David A. Welch, Japan as a “Normal Country”? A Country in Search of its Place in the World (Toronto, University of Toronto Press, 2011).

Conférence / « Chine, Corée, Japon : les féministes en lutte contre le modèle familial » (Inalco, cycle « L’Asie en conférences », mercredi 15 décembre 2021 – 18h30-20h30)

Dans le cadre du cycle de débats consacré aux questions d’actualité en Asie, l’Inalco et Asialyst proposent la conférence Chine, Corée, Japon : les féministes en lutte contre le modèle familial pour mieux comprendre les mouvements féministes en Chine, au Japon et en Corée du Sud. Le débat sera aussi diffusé en direct sur YouTube Live.

Inscription et pass sanitaire obligatoires pour assister à l’événement en présentiel.

Mercredi 15 décembre 2021 – 18.30-20.30 – PLC (Paris 13e) – Auditorium

Plus d’information sur le site de l’Inalco ici.

Parution / « Rousseau et la première philosophie de la liberté en Asie – Nakae Chōmin, traducteur du républicanisme français (1874-1890) »

Titre

Rousseau et la première philosophie de la liberté en Asie – Nakae Chōmin, traducteur du républicanisme français (1874-1890)

Auteur de l’ouvrage

Eddy Dufourmont

Maison d’éditions

Le Bord de l’eau

Date de publication

décembre 2021

Nombre de pages

384 p. 

Présentation

Qu’est-ce que la liberté, l’égalité et la démocratie ? Pourquoi faut-il être libre ?

En Asie, les Japonais des années 1870-1880 ont été les premiers à se poser ces questions. L’établissement d’un régime impérial autoritaire n’était pas une fatalité et le Mouvement pour la liberté et les droits du peuple animait les premières revendications démocratiques, dans un contexte de découverte enthousiaste de la culture et des institutions européennes. L’une des grandes figures de ce mouvement, Nakae Chômin (1847-1901), fut surnommé le « Rousseau de l’Orient » par son introduction de Rousseau et ses écrits défendant la liberté et la démocratie, le pacifisme ou encore l’abolition de la peine de mort. Mais il fut aussi le traducteur et l’introduction du républicanisme français, entreprise peu connue, qui visa à formuler une version japonaise du socialisme libéral. Cette tentative fut sous-tendue par une introduction de la philosophie européenne dont Chômin fut le pionnier.

Dans la perspective de l’histoire intellectuelle et du transfert culturel, à travers une démarche nouvelle, l’examen de l’œuvre de traduction de Chômin et de ses élèves, le présent ouvrage se propose d’analyser les modalités de cette introduction, le rôle de la traduction des républicains français, et d’inscrire celle-ci dans son contexte politique, philosophique et social. C’est toute la complexité de l’invention de la démocratie en Asie qui se révèle ainsi, puisque les débats qui animèrent le Japon des années 1870-1880 furent la matrice de toute la culture politique moderne du continent.

Eddy Dufourmont est maître de conférences HDR à l’Université Bordeaux Montaigne. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages et traductions portant sur les idées politiques du Japon moderne et contemporain.

Lien vers le livre sur le site de l’éditeur ici.

Appel à communications / « Terrains japonais – Rencontres de l’Association interdisciplinaire des ethnographies japonaises 2022 – (date limite 15 janvier 2021)

Appel à communications

Terrains japonais

– Rencontres de l’Association interdisciplinaire des ethnographies japonaises 2022 – 

Dates : Jeudi 24 et vendredi 25 mars 2022

Lieu : Inalco / Université de Paris

Date limite d’envoi des propositions : 15 janvier 2022

Présentation : 

Au-delà des disciplines et des objets, la pratique ethnographique constitue une approche efficace et spécifique permettant d’approfondir l’analyse du Japon contemporain. L’Association interdisciplinaire des ethnographies japonaises se veutun espace d’échange pour les chercheurs en japonologie utilisant une pratique de terrain dans le cadre de leur recherche (https://terrainjapon.hypotheses.org). Elle suscite des Rencontres dont les objectifs sont multiples : effectuer un état des lieux de résultats d’enquête récents et de projets à venir ; initier des collaborations nouvelles ; ouvrir une fenêtre aux étudiants intéressés par l’ethnographie appliquée au Japon ; approfondir des questionnements sur la méthode ethnographique et partager des « trucs de terrain ». 

Les deux journées prévues en 2022, dont Fujita Yuiko, professeure de sociologie à l’Université Meiji sera l’invitée d’honneur, seront structurées autour d’un atelier de présentation des travaux des participants. Elles accueilleront également un espace de discussion sur les publications récentes, ainsi que la présentation de films documentaires. 

Format : 

Elles sont ouvertes à tous, jeunes chercheurs comme vétérans, dès lors que l’ethnographie – comprises ici dans le sens d’un recours à des observations participantes ou non participantes, au Japon, sur une période régulière de plusieurs semaines – joue un rôle central dans leur recherche. 

Chaque intervenant disposera de 20 minutes pour présenter ses travaux, suivies de 10 minutes de discussion avec les autres participants. 

Les propositions d’intervention devront être transmises avant le 15 janvier 2022. Elles devront présenter un titre, un résumé de l’intervention d’une dizaine de lignes, des mots-clés, ainsi que les informations administratives de la personne candidate. 

Les propositions sont à envoyer à : jean-michel.butel[at]inalco.fr ; cesar.castellvi[at]u-paris.fr ; anne-lise.mithout[at]u-paris.fr.

Planning : 

– 30 novembre 2021 : diffusion de l’appel

– 15 janvier 2022 : fin de la réception des propositions d’intervention

– 30 janvier 2022 : réponse aux propositions

Comité d’organisation : 

Jean-Michel Butel (Inalco)
César Castellvi (UP)
Anne-Lise Mithout (UP)

Pour le moment, les Rencontres 2022 sont prévues en présentiel. L’organisation reste susceptible d’évoluer en fonction du contexte sanitaire. 

Contacts : jean-michel.butel[at]inalco.fr ; cesar.castellvi[at]u-paris.fr ; anne-lise.mithout[at]u-paris.fr

14e colloque de la SFEJ / Université d’Orléans 9-10-11 décembre 2021

Le dernier colloque de la SFEJ a été organisé à l’EHESS, en décembre 2018 à Paris. Pour la première fois, l’édition 2021 de ce moment incontournable de la japonologie française se tiendra à l’Université d’Orléans. 

Le colloque, initialement prévu pour 2020, est reporté à décembre 2021 en raison de la crise sanitaire. De ce fait, l’Atelier doctoral des études japonaises (ADEJ) ne se tiendra donc pas à cette même période, tel que prévu initialement. De ce fait, le comité d’organisation a décidé de mettre exceptionnellement en place pour cette année 2021 une session posters consacrée au thème choisi pour le colloque : « Périphéries et centres ».

Lieu: Université d’Orléans (10 rue de Tours 45 000 Orléans)

Date: 09-11 décembre 2021

Lien vers le programme complet du colloque

Lien vers le résumé des présentation ici.

Informations pratiques pour accéder au colloque ici.

Le comité d’organisation :
Aline Henninger, maîtresse de conférences, université d’Orléans Mayumi Shimosakai, maîtresse de conférences, université d’Orléans

Contact: colloquesfej2020[at]gmail.com

Site internet : https://sfejcolloque2020orleans.msh-vdl.fr/

Université d’Orléans, UFR LLSH

Périphéries et centres

Argumentaire et appel

Le dernier colloque de la SFEJ a été organisé à Paris, à l’EHESS, en décembre 2018. L’édition 2021 (initialement 2020) de ce moment incontournable de la japonologie française se tiendra, pour la première fois, à l’Université d’Orléans et consacrera trois décennies de relations fructueuses entre cette ville et sa région et le Japon.

Les liens entre Orléans et le Japon se développent dès la fin des années 1980 grâce à l’installation d’entreprises japonaises dans le Loiret. Cinq lycées ouvrent alors des cours de japonais en LV3, et un cours d’initiation se met en place à l’université d’Orléans en 1988. L’enseignement du japonais ne cesse par la suite de se développer jusqu’à la situation actuelle qui voit cette langue proposée en licence et master LEA. Le trentième anniversaire du jumelage entre Utsunomiya et Orléans en mai 2019 a été l’occasion de constater l’attachement de la métropole et des associations de la région Centre-Val de Loire à leurs relations avec l’archipel et leur volonté commune de promouvoir la culture japonaise.

Le thème choisi en 2018 – « Résistances, conflits et réconciliations » – a permis d’éclairer de façon remarquable les dynamiques à l’œuvre dans l’histoire japonaise. Nous nous proposons, pour l’édition 2020, de poursuivre dans cette voie en mettant cette fois en avant le thème des « Périphéries et centres »

 S’interroger sur les centres et les périphéries permet en effet de prendre en considération les aspects moins connus de l’histoire japonaise, que ceux-ci aient été marginalisés pour des raisons méthodologiques ou qu’ils aient été passés sous silence pour des raisons politiques. On pourra ainsi revenir notamment sur la définition de quelques concepts clés : quels territoires considérer comme japonais ? Qu’est-ce que la littérature japonaise ? Que recouvre la langue japonaise ? Quelle est/serait l’identité japonaise ? Qui – quels groupes, quels individus – constituent les marges de la population japonaise ? Etc.

Les contributeur·rice·s sont également invité·e·s à présenter, à partir de leurs disciplines respectives – droit, science politique, anthropologie, géographie, histoire, pensée, linguistique, sociologie, littérature, art, économie –, les objets d’étude qui relèvent selon eux du « périphérique » ou du « central », à l’intérieur même du territoire japonais ou dans une perspective transnationale. Ce thème – « périphéries et centres » – devrait permettre d’analyser et de mieux comprendre les transformations sociales, politiques, urbaines, économiques et culturelles à l’œuvre dans l’histoire japonaise, quelle que soit l’époque considérée – l’éclairage historique permettant de remettre en perspective les tentatives de définition d’un unique « centre » japonais souvent indéfini et parfois brandi pour instrumentaliser les « périphéries ».

 La mission principale de ce colloque – rendre compte de l’actualité et du dynamisme de la recherche en étude japonaise en France – autorise toutefois toutes les propositions de communication qui sortiraient de cette thématique principale. Nous souhaitons notamment, pour cette édition 2020, accorder une place particulière aux contributions relevant de la didactique du japonais, afin de mettre à l’honneur l’enseignement du japonais en contexte francophone, indissociable de nos pratiques de chercheur·e·s.

Les colloques de la SFEJ étant un espace d’échanges et de rencontres avec le monde de la japonologie, nous encourageons plus particulièrement les doctorant·e·s et post-doctorant·e·s à participer à cet évènement qui leur permettra de faire connaître leurs travaux.

Vous êtes invité·e·s à nous faire parvenir vos propositions de panels comprenant plusieurs communications ou de communications individuelles. Dans les deux cas, veuillez indiquer dans votre message vos nom, prénom, institution de rattachement / laboratoire, statut, et adresse de contact.

Les propositions, d’une quinzaine de lignes maximum, doivent être envoyées à l’adresse sfej2020@gmail.com avant le 30 avril 2020.

Les personnes dont les communications seront retenues seront contactées par email courant juin.

Comité d’organisation : Aline Henninger, maîtresse de conférences, Université d’Orléans et Mayumi Shimosakai, maîtresse de conférences, Université d’Orléans

Contact : sfej2020@gmail.com

Site internet : https://sfejcolloque2020orleans.msh-vdl.fr/

Tous les courriers sont à adresser à : secretariat@sfej.asso.fr

Parution / « Une idéologie pour survivre – Débats féministes sur violence et genre au Japon »

Titre de l’ouvrage

Une idéologie pour survivre – Débats féministes sur violence et genre au Japon

Auteure

Ueno Chizuko (Professeure émérite à l’Université de Tokyo)

Edition du livre

Christine Lévy

Traduction

Claude Michel-Lesne et Marion Saucier

Maison d’édition

Les presses du réel

Date de publication 

Novembre 2021

Nombre de pages

288 p.

Présentation

Première traduction en français d’une œuvre de la sociologue et féministe japonaise Chizuko Ueno, qui interroge le rapport des femmes aux tragédies historiques, à la violence, à la guerre et terrorisme, refusant toute forme de violence, étatique comme domestique, en même temps que de domination.

En interrogeant les rôles de genre dans le regain de violence consécutif aux attentats du 11 septembre 2001, Ueno Chizuko s’efforce de répondre à la question : le féminisme doit-il revendiquer l’égalité des sexes jusque dans la participation à la guerre ou à la lutte armée ? Reprenant le débat qui déchira les féministes américaines, elle propose ici un réexamen du rôle des femmes à travers l’historique des luttes d’émancipation nationale (Algérie, Vietnam, Chine), des mouvements terroristes japonais (Armée rouge unifiée, Armée rouge japonaise), ainsi que du soutien à l’arrière de féministes japonaises à la guerre expansionniste des années 1930-1940. Quelle place les femmes ont-elles occupé dans ces processus ? Quel bénéfice en auraient-elles tiré ? Aucune promesse d’émancipation n’a été tenue. Parce qu’être prêt(e) à sacrifier sa vie pour une cause entraîne le plus souvent un culte mortifère de la force. Or, le féminisme est une idéologie permettant aux êtres de survivre aux tragédies de ce monde. Tant que la violence entre États ne sera pas criminalisée et que les violences domestiques seront réduites à une affaire privée, ces drames ne pourront cesser. Le rôle du féminisme est de rompre ce cercle infernal : refusant aussi bien la violence que la domination, il est porteur d’Une idéologie pour survivre.

Lien vers la page de l’ouvrage sur le site de la maison d’édition ici.

Parution / « Les mutations du yin et du yang : divination, société et représentations au Japon, du VIe au XIXe siècle »

Titre

Les mutations du yin et du yang : divination, société et représentations au Japon, du VIe au XIXe siècle

Auteur de l’ouvrage

Matthias Hayek

Maison d’éditions

Éditions du Collège de France (Bibliothèque de l’Institut des hautes études japonaises)

Date de publication

Octobre 2021

Nombre de pages

384 p.

Présentation

Première synthèse sur lʼhistoire de la divination au Japon, ce livre expose, en étudiant les rapports réciproques dʼinformation entre divination, société et représentations, de quelle façon lʼévolution des pratiques et des conceptions mantiques sʼest fait lʼécho, à toutes les époques, dʼun effort stratégique (visant à la résolution de problèmes) de rationalisation des relations de lʼhomme au monde. La première partie de cette étude consiste en une présentation historique de lʼévolution de la divination systématisée dʼorigine continentale (Chine, Inde etc.), depuis son introduction au Japon au VIe siècle jusquʼau XVIe siècle. Par l’exposition de la nature des pratiques mantiques importées, et de leurs systèmes de référence corrélatifs, les enjeux de la divination au sein dʼune culture des élites sont mis en lumière. La seconde partie, consacrée à lʼépoque moderne (XVIIe-XIXe siècle), explore les modalités du processus dʼ« exotérisation » des connaissances mantiques par le biais des livres. À travers lʼétude dʼun corpus composé dʼune centaine de manuels de divination, imprimés et manuscrits, produits tout au long de la période, l’auteur montre comment, par la rencontre des intérêts de différents acteurs (auteurs, éditeurs, clients), la divination se transforme parallèlement au développement dʼune pensée critique issue du néo-confucianisme. Ces ouvrages, sur lesquels s’appuyait la pratique quotidienne des devins, sont autant de portes ouvertes sur les représentations que se faisaient les Japonais de lʼépoque dʼEdo du destin, des forces ou des systèmes qui y président, voire même du cosmos en  général. 

Lien vers la couverture de l’ouvrage ici.