Titre

L’e-politesse dans les courrielsen français et en japonais

Auteure

Chantal CLAUDEL

Maison d’édition

Sorbonne-Nouvelle Presses

Date de publication

Juin 2021

Nombre de pages

270 pages

Présentation

Cet ouvrage, unique en son genre, traite des rituels de politesse privilégiés en français et en japonais en contexte électronique. Il apporte un éclairage inédit sur l’évolution des pratiques communicatives mises en œuvre par les cyberscripteurs dans leurs e-mails, qu’il met en regard avec des paramètres culturels, relationnels et générationnels. En ce sens, il déconstruit l’illusion d’uniformité des pratiques communicatives que peut générer l’usage quotidien et partagé d’une même technologie, le courrier électronique.

Il constitue ainsi une aide précieuse pour qui désire mieux comprendre les règles de bonne gouvernance des relations interpersonnelles en français et en japonais. Cet effort d’explicitation compréhensive est d’autant plus nécessaire que les pratiques communicatives japonaises sont bien souvent opaques aux yeux des Français – et inversement. 

La clarté et l’accessibilité de l’ouvrage en rendent la lecture agréable et aisée pour toute personne – experte ou profane – confrontée aux rencontres interculturelles dans le cadre de son travail, de ses déplacements ou d’une expatriation. La richesse et l’exigence des développements plus théoriques seront, eux, appréciés des lecteurs engagés dans une recherche académique touchant à la comparaison de langues et de cultures distantes.

Chantal Claudel est professeure de Sciences du Langage à l’Université Paris Nanterre où elle est rattachée à l’UMR 7114 MoDyCo. Ses recherches se situent notamment dans le champ de l’analyse de discours contrastive (français/japonais).

Lien sur le site de l’éditeur ici.

Sommaire

Sommaire (texte): 

Remerciements

Avertissement

Introduction

Objectifs poursuivis
Public visé
Organisation du volume

Chapitre 1 – La politesse : trois facettes d’un même objet

1. Les mots pour le dire

2. De la pratique ordinaire aux études linguistiques
2.1. Étiquette (echiketto, reigi), esthétique et distance hiérarchique
2.2. Honorifiques (keigo) et politesse (poraitonesu)
2.2.1. Les honorifiques ou keigo (敬語)
2.2.2. De l’influence des travaux anglo-saxons
2.3. Bonnes manières, courtoisie, urbanité et autres civilités
2.4. Côté français, la perspective linguistico-pragmatique

3. Un comportement universel et situé
3.1. Une conception aux propriétés partagées
3.2. Des comportements situés
3.2.1. Valeurs et normes
3.2.2. Les conséquences sur la bonne tenue des échanges
3.3. Nouveaux médias et politesse

Chapitre 2 – Cadres de référence et positionnement théorique

1. Théories de la politesse : quelques travaux fondateurs
1.1. Les principes de clarté et de politesse de Lakoff
1.2. Le principe de politesse et les maximes de Leech
1.3. La théorie de Brown et Levinson (B&L)
1.3.1. La notion de face
1.3.2. Articulation entre face et politesse
1.3.3. Face négative vs face positive
1.3.4. Politesse positive, politesse négative et politesse « off-record »
1.3.5. Portée universelle de la face
1.3.6. Les variables sociologiques
1.4. Des actes valorisants pour la face ou Face Flattening Acts (FFAs)
1.5. La politesse du discernement ou wakimae
1.5.1. De la nécessité d’accorder son comportement aux attentes sociales
1.5.2. Une prise de parole réglée sur des données socio-relationnelles
1.5.3. Les niveaux micro et macro du wakimae
1.6. La théorie du territoire de l’information de Kamio
1.6.1. Deux notions clés : « territoire » et « information »
1.6.2. Arrière-plan de la théorie
1.6.3. En guise d’illustration

2. Le tournant discursif ou post-moderne
2.1. Mise en discussion de l’outillage proposé par B&L
2.1.1. Quel statut accorder à la théorie des actes de langage ?
2.1.2. La dimension individuelle de la politesse
2.1.3. Une conception idéalisée de la communication
2.1.4. Retour sur une définition de la politesse ancrée sur la face
2.1.5. Des instruments de mesure contestés
2.1.6. La portée universelle du modèle
2.2. Une approche critique du discernement (wakimae)
2.3. Une troisième voie : l’analyse située

Chapitre 3 – Approche contrastive d’un genre relevant des discours médiatisés par ordinateur

1. Le discours médiatisé par ordinateur
1.1. Des pratiques scripturales composites
1.2. Le courrier électronique2. La démarche contrastive

2.1. La notion de genre en analyse de discours
2.2. Le genre comme tertium comparationis
2.3. Les catégories d’analyse retenues
2.3.1. Des actes rituels relevant des aisastu
2.3.2. L’entrée en contact
2.3.3. La prise de congé
2.4. Les rituels d’ouverture et de clôture dans des genres antérieurs au courriel
2.4.1. Le modèle de la lettre
2.4.2. Le modèle de la conversation téléphonique
2.4.3. Éléments de synthèse

3. Identification des données à contraster
3.1. Constitution des corpus
3.1.1. Des critères de sélection réglés sur des objectifs comparatifs
3.1.2. Prise en compte de différents niveaux de comparaison
3.2. Modes de traitement du corpus japonais
3.2.1. La transcription du japonais au français
3.2.2. La translittération des caractères du japonais en alphabet romain
3.2.3. Le choix de la traduction

Chapitre 4 – Les rituels d’ouverture

1. La formule d’appel
1.1. Procédés relationnellement et générationnellement marqués en français
1.1.1. Étanchéité des procédures entre niveaux relationnels
1.1.2. Des formules générationnellement marquées
1.2. Un éventail de procédures en japonais
1.2.1. L’impact du dispositif sur les choix opérés
1.2.2. Des tournures porteuses d’une note d’individualité
1.2.3. Une configuration dominante : NOM + san
1.2.4. Une pratique exclusive de la jeune génération : le recours au prénom
1.2.5. Un révélateur générationnel : le choix du système d’écriture

2. Des formules d’entrée en contact partagées
2.1. Les principales tournures post-formule d’appel en français et en japonais
2.2. La requête relative à la santé de l’interlocuteur
2.2.1. Une assertion de salutation : « J’espère que tu vas bien »
2.2.2. De l’usuel « Comment ça va ? » à l’inhabituel « Ça gaze petite ? »
2.2.3. De « genki ka » à « o-genki de irasshaimasu ka »
2.2.4. Un enchaînement de formules rituelles
2.3. Le rappel d’une longue période sans contact
2.3.1. Les tournures japonaises
2.3.2. Les occurrences françaises

3. Des séquences représentatives d’une seule des deux langues et cultures
3.1. Des tournures spécifiques au français
3.1.1. La description du décor
3.1.2. La formule de jonction
3.2. Des tournures spécifiques au japonais
3.2.1. Les salutations saisonnières
3.2.2. L’auto-présentation
3.2.3. Le « negirai » ou les formules de reconnaissance

Chapitre 5 – Les rituels de clôture

1. Principaux actes rituels privilégiés par les deux communautés

2. Un choix réglé sur l’âge et le niveau relationnel ?

3. Le projet : un acte commun aux deux communautés
3.1. Du mot à l’acte
3.2. Les formulations retenues par les cyber-correspondants
3.2.1. « À bientôt » et « à plus »
3.2.2. Sore dewa mata
3.2.3. Les formules d’espoir en français
3.2.4. Le rendez-vous en japonais

4. Salutations et demande de bienveillance
4.1. Une procédure bien française : les salutations
4.2. Un acte dominant en japonais : yoroshiku o-negai shimasu ou la demande de bienveillance

5. Les actes votifs
5.1. Un acte visant à transformer positivement l’avenir du destinataire
5.2. Un acte à deux facettes
5.3. Bonheur, bonne santé et autres formules votives
5.3.1. Des vœux attachés à un moment déterminé
5.3.2. L’appel à certaines valeurs
5.3.3. Des formules liées à des événements cycliques/calendaires
5.4. Le souhait

6. L’appel à prendre soin de soi/de sa santé, les encouragements
6.1. L’empathie
6.2. L’appel à prendre soin de soi/de sa santé
6.3. L’encouragement

7. L’appel à garder le contact ou l’appel à réponse

Chapitre 6 – Remerciement et excuse en ouverture ou en clôture

1. « Remercier » et « s’excuser » en français et en japonais
1.1. Une conception partagée de l’acte de remerciement
1.2. Formes de réalisation linguistique de l’acte de remerciement
1.3. Une conception partiellement partagée de l’acte d’excuse
1.4. Formes de réalisation linguistique de l’acte d’excuse
1.5. Matrice des deux actes

2. Le remerciement et l’excuse dans les corpus
2.1. Approche quantitative
2.2. Nature des formules retenues
2.3. Répartition selon le niveau relationnel
2.4. Une répartition des formules corrélée à la nature des liens interpersonnels
2.4.1. Le remerciement : un acte privilégié dans des relations distantes
2.4.2. Les excuses : un acte différemment mobilisé en français et en japonais

3. Fonctionnement linguistico-discursif des actes
3.1. Actes réactifs ou actes rituels ?
3.2. Un événement de félicité orienté vers le scripteur
3.3. « O-sewa ni narimasu » (Merci de tout ce que vous avez fait pour moi)
3.4. Des actes de gratitude par anticipation
3.4.1. « Merci d’avance » ou « par avance » en français
3.4.2. Une perception des enjeux interactionnels en lien avec l’embarras en japonais
3.5. Diversité des formules d’excuse en japonais
3.5.1. « Gomen nasai », une formule privilégiée par la jeune génération
3.5.2. « Sumimasen », une formule privilégiée par les trentenaires et plus
3.5.3. « Shitsurei » pour signifier de l’embarras
3.5.4. « Môshiwake arimasen » : l’expression de l’embarras en contexte formel
3.6. L’excuse en français : réparer un comportement ou éviter la sanction?

Conclusion

Références bibliographiques