Workshop 2 :
Les îles Kyūshū comme carrefour de commerce, de contrebandes, de savoir-faire et de productions
Dans le cadre du programme « Le Kyūshū et ses environs à l’époque prémoderne (XVIe-XIXe siècles) : carrefour des hommes, des biens, des savoirs et des techniques », un deuxième workshop, faisant suite au workshop organisé les 25 mars et 1er avril 2022 est prévu les 9 et 10 septembre 2022. Le thème en sera : « Le Kyūshū comme carrefour du commerce, de contrebandes, de savoir-faire et de productions (XVIe-XIXesiècles) ». Vous en trouverez les descriptifs en français et en anglais ci-dessous.
De courtes propositions d’intervention d’une dizaine de lignes sont attendues pour le 15 juin 2022. Les propositions portant sur des périodes antérieures au XVIe siècle seront accueillies favorablement.
Argumentaire
L’histoire économique du Kyūshū a mis l’accent jusqu’à présent sur les formes de commerce les plus réglementées et les plus stables, à savoir celles qui se déroulèrent dans le cadre officiel établi par le bakufu à Nagasaki. Ainsi, disposons-nous d’études consacrées au commerce extérieur du Japon à l’époque des navires à sceau vermillon (shuinsen) ou encore au commerce entretenu, sous le régime des Tokugawa, avec les marchands « chinois » (Tōjin) [c’est-à-dire des Chinois et des Asiatiques du Sud-Est] et la Compagnie néerlandaise des Indes orientales. On connaît moins les échanges qui se déroulaient à l’abri des regards, ou sous des formes moins réglementées, avec des interlocuteurs variables. Que sait-on des activités commerciales des domaines du Kyūshū (Hirado, Fukuoka, Saga) qui disposaient de contacts à Nagasaki, et qui tiraient profit de leur proximité géographique avec les acteurs du commerce officiel ? Que sait-on des activités commerciales du fief de Satsuma, qui pouvait se procurer des biens chinois par l’intermédiaire du royaume des Ryūkyū, ou encore du fief de Tsushima qui disposait d’un comptoir à Pusan ? Que sait-on du commerce de contrebande dont l’existence à Nagasaki est bien attestée ? Se déroulait-il également en d’autres lieux ? Un deuxième sujet que nous voudrions aborder est celui des modes et voies de circulation des livres, des savoirs, des techniques, des pratiques, des objets, des médicaments, des graines, ou encore d’animaux, à l’intérieur du Kyūshū ou entre le Kyūshū et d’autres régions proches. On abordera en dernier lieu le Kyūshū comme lieu de fabrications. L’environnement privilégié du Kyūshū, l’accès à des connaissances de pointe, son éloignement de la capitale, ont favorisé des productions locales qui, pour certaines, étaient de nature à défier le pouvoir central. Le présent workshop pourrait être l’occasion de lever le voile sur ces productions et les compétences acquises par les habitants de cette région.
Workshop 2:
Kyūshū as a Crossroads of Trade, Smuggling, skills and Productions
The economic history of Kyūshū has so far focused on the most visible trade conducted within the official framework, under the patronage of the bakufu. Many studies have thus been devoted to the foreign trade during the period of the vermilion seal ships (shuinsen)and to the trade carried out under the Tokugawa regime with the so-called « Chinese » merchants (Tōjin) — a category encompassing Chinese and Southeast Asians — and the Dutch East India Company. Less known are the exchanges that occurred out of sight or on the fringe of official trade. What were the commercial activities of the Kyūshū domains (like Hirado, Fukuoka, and Saga) that had warehouses in Nagasaki? How did these domains benefit from their proximity to this port and to the actors of the official trade? Also, it is well acknowledged that the Satsuma domain obtained Chinese goods from the Ryūkyū kingdom, and that the Tsushima domain had a trading post in Pusan. But what was the impact of the Ryūkyū and Tsushima trade on Kyūshū? What do we know about the smuggling trade that the bakufu seemingly fought against without success in Nagasaki? Did it also occur in other places? A second topic we would like to address in this workshop is the circulation patterns of books, knowledge, techniques, practices, goods, medicines, seeds, or even animals, within Kyūshū or between Kyūshū and its nearby regions. Lastly, we also welcome papers focusing on Kyūshū as a place of manufacturing. The particular environment of Kyūshū as well as its access to cutting-edge knowledge and its long distance from the capital all favored local productions that, in some cases, could challenge the central power. This workshop could be the occasion to lift the veil on these productions and skills developed in Kyūshū.