Nous avons le plaisir de vous inviter à la quatrième séance du séminaire « La culture des fans étrangers : entre imitation et glocalisation », qui se tiendra :
- Date et heure : vendredi 25 avril 2025 de 13h30 à 15h30
- Lien de visioconférence Zoom : https://univ-tlse2.zoom.us/j/94899794714?pwd=Dk2iCLwaqd5kdoS8je6cOOZr30hLoq.1
ID de réunion: 948 9979 4714 ; Code secret: 299616
- Langue : Français (avec session de questions-réponses)
Cette séance mettra à l’honneur deux interventions autour de la K-pop fandom et de ses dynamiques culturelles et économiques transnationales :
Mathieu Berbiguier (Carnegie Mellon University)
La vague coréenne est-elle terminée ? Coup de projecteur sur le(s) K-pop fandom(s)
Ces vingt dernières années, le discours académique sur la « vague coréenne » (ou Hallyu) a cherché avec insistance et non sans succès à justifier l’intérêt grandissant pour la culture populaire coréenne à l’international. À terme, ce discours s’est avéré être plutôt autocongratulant que critique vis-à-vis du phénomène (Hong, 2013). De plus, par sa visée globale, il a malencontreusement conduit au regroupement de différents types de médias sous une même étiquette réductrice. Pourtant, la K-pop, par exemple, se démarque des autres éléments de la vague coréenne, car elle encourage particulièrement les interactions entre les audiences locales et internationales. Dans cette présentation, je considère la vague coréenne comme terminée, me focalisant sur les fans de K-pop (en Corée et à l’étranger) comme entité subissant les répercussions de la vague.
Les fans de K-pop forment une communauté très paradoxale. D’un côté, elle est si diverse qu’elle ne peut que perpétuer un discours déjà existant dans les études de culture populaire qui la décrit comme un modèle d’audience « globale » et « transnationale. » De l’autre, elle renferme une binarité intérieur/extérieur créée par les fans coréens, qui se rendent petit à petit compte qu’ils ne sont plus le centre de l’attention en ce qui concerne l’industrie de la K-pop. Les efforts des fans internationaux pour imiter les pratiques des fans coréens dans l’espoir de gagner leur respect sont toujours insuffisants, et les fans coréens utilisent leur nationalité comme outil de légitimité afin de rappeler aux fans internationaux leur supériorité dans cette hiérarchie autoproclamée. Cette présentation a pour but d’expliquer comment la culture des fans de K-pop, en se propageant de la Corée vers le reste du monde, s’est « glocalisée ».
Woojin NA (Université Paris 8)
L’économie hybride des « fans-intermédiaires culturels » à l’ère numérique : une étude de cas des fans de K-pop en France
Dans l’ère numérique actuelle, les fans de K-pop en France ne sont pas de simples consommateurs passifs de contenu culturel, mais jouent un rôle actif en tant que « fans-intermédiaires culturels » en comblant les lacunes de médiation verticale de l’industrie de la K-pop. Cette communication se propose d’explorer l’économie hybride développée par ces fans-intermédiaires, en mettant en lumière leurs pratiques culturelles et économiques. Des entretiens semi-directifs avec ces fans-intermédiaires clés au sein du fandom de K-pop en France révèlent qu’ils utilisent et établissent des systèmes de production et de financement régis par leurs propres règles. Et l’« économie hybride » est déjà en place dans la culture des fans, offrant diverses récompenses sociales et économiques basées sur la réputation acquise sur les plateformes numériques. Ces récompenses incluent le financement participatif, les invitations à des événements culturels asiatiques, des contrats de visibilité avec des boutiques de K-pop, et la prestation de cours de danse. Cette étude offrira des perspectives sur la manière dont les fans de K-pop en France naviguent et transforment l’économie culturelle à l’ère numérique. En redéfinissant les frontières entre consommateurs et producteurs, les fans de K-pop en France créent une économie hybride qui transforme l’industrie musicale et culturelle à l’ère numérique.
Nous espérons vous y voir nombreuses et nombreux pour échanger ensemble sur ces perspectives passionnantes à la croisée des études culturelles, médiatiques et économiques.
Merci de confirmer votre présence à l’adresse suivante : woojin.na15@gmail.com
Nous nous réjouissons de pouvoir vous accueillir nombreux.
L’équipe organisatrice du séminaire« Les paysages culturels et médiatiques en Asie »
Chiharu Chujo, Mélanie le Forestier, Sujin Kim et Woojin NA