[Appel à communication] « Spectres de l’architecture, les voix négatives du projet », communications attendues pour le 15/12/2025

Nous avons le plaisir de vous transmettre l’appel à communication pour les journées d’étude internationales « Spectres de l’architecture, les voix négatives du projet », organisées par le LIAT et l’EVCAU auront lieu les 20 et 21 mai 2026, à l’ENSA Paris-Val de Seine et à l’ENSA Paris-Malaquais – PSL.

Conditions de soumission du résumé

Les réponses à l’appel à communication pourront émaner de diverses disciplines et se positionner de manière privilégiée dans l’une des quatre pistes proposées ci-dessous. Les réponses mentionneront les cas d’étude envisagés ainsi que les enjeux de l’intervention proposée. Elles pourront être en français ou en anglais. Sont attendus :

– le titre (100 caractères max) ;

– le sous-titre (150 caractères max) ;

– les informations sur l’auteur.ice (Prénom Nom, Structure d’affiliation, adresse email)

– une courte biographie (150 mots max) 

– un résumé (1 000 mots max)

– des mots clefs (3 max)

– des références bibliographiques (3 max)

Les propositions sont à envoyer à : spectres.architecture@gmail.com avant le 15 décembre 2025

APPEL À COMMUNICATION

L’architecture et l’infrastructure sont habitées par des spectres qui sont autant de traces de ce qu’elles ont été, mais aussi de ce qu’elles auraient pu être, ou de ce qu’elles seront peut-être un jour. Nous proposons de considérer l’architecture et l’infrastructure sous l’angle de leurs spectres, en portant l’attention sur les absences autant que sur les présences. Selon cette approche symptomale de l’architecture, il s’agirait de nous intéresser aux manifestations spectrales qui débordent de la place qu’on a donnée aux projets, imaginaires, bâtiments, infrastructures qui ont été mal oubliés.

Notre époque nous demande de penser à réparer avant de construire. Notre attention se porte sur ce qui est vulnérable pour prendre soin des blessures, celles des vivants, comme celles des édifices eux-mêmes. Nous acceptons la négativité des destructions et des abandons avant d’envisager l’acte positif du projet. Le principe d’obsolescence est désormais intégré ; notre sensibilité vis-à-vis des traces est plus que jamais aiguisée. Le risque de ce regard réparateur est de soigner les blessures sans les interroger, de recouvrir les traces sans les comprendre. Car au-delà des traces et des blessures visibles, il existe des infrastructures et des architectures négatives, invisibles et spectrales : un édifice disparu sans laisser de traces, mais dont persiste l’image fantôme ; un bâtiment qui contient les spectres d’autres édifices et vies disparus ; une architecture dont l’édification n’a jamais eu lieu, sinon dans l’imaginaire des architectes et de leur discipline.

Comment faire pour désigner ces architectures et infrastructures négatives quand elles ne sont pas visibles ou exprimées de manière aussi manifeste qu’un ouvrage détruit ? Comment soigner, réparer là où les symptômes n’ont pas été diagnostiqués, là où ils ont été étouffés ou oubliés ? Comment faire quand l’attention que nous portons à la vulnérabilité des édifices et à leurs habitants ne nous fournit pas de signes clairs, mais s’exprime avec des contenus ambigus, parfois contradictoires ?

On peut dire d’une architecture qu’elle est spectrale dans certaines conditions. Ces conditions impliquent différentes définitions de la notion de spectre en lien avec l’architecture. Nous choisissons d’en distinguer quatre, que nous proposons comme pistes de recherche pour ces journées d’étude : 

1. Hantologie : le registre esthétique et les médiums de la hantise

Là où l’architecture est le support d’un imaginaire collectif hanté par des spectres, fantômes et autres revenants, qu’elle constitue à cet égard un registre esthétique à l’égal d’autres arts comme la littérature, le cinéma ou la musique, et qu’elle sert de dispositif technique et culturel spectral, au même titre que la photographie spirite ou les liminal spaces sur internet, pour faire apparaître ou enregistrer les formes de revenances. Il s’agira ici de constituer un corpus de projets, d’architectures, d’infrastructures ou plus largement de lieux répondant aux dimensions esthétique et technique de l’hantologie, en lien avec d’autres champs de la production artistique.

2. Lieux hantés : l’architecture et l’infrastructure comme symptôme

Là où, en tant qu’édifices matériels, l’architecture et l’infrastructure contiennent les spectres d’événements (souvent traumatiques) dont elles ont été le cadre, parfois l’instrument, et qu’elles pourront à ce titre redevenir les supports de témoignages. Le corpus serait ici constitué par des lieux où se sont déroulés des événements qui ont marqué nos mémoires individuelles et collectives : là où des monuments ne sont pas intervenus pour identifier l’histoire que l’on doit retenir et faire perdurer, là où les symptômes inquiétants n’ont pas été entièrement effacés, ni recouverts par des symboles rassurants.

3. Deuil : hériter sans le patrimoine

Là où l’architecture et l’infrastructure héritées ne sont plus uniquement patrimonialisées, mais appellent à un processus de deuil et d’acceptation des spectres, ouvrant ainsi la voie à un nouveau rapport à l’héritage entendu notamment comme commun négatif. Le corpus qu’on souhaite constituer ici serait fait de vestiges qui engagent des récits et des relations aux choses ordinaires (architectures, infrastructures, territoires) qui disparaissent ou qui persistent malgré notre refus d’en hériter. Les récits convoqués permettront de partager des pratiques (rituelles, funéraires) qui cherchent à accompagner le devenir-spectre des choses.

4. Nostalgies réflexives : le spectre comme projet

Là où, en tant que métier et discipline à l’histoire chargée, l’architecture est hantée par son propre passé, dont celle de la modernité et ses multiples retours nostalgiques, et qu’elle persiste pourtant à vouloir faire projet à partir de ses spectres. Entre analyse historique, lecture esthétique et décryptage psychologique du processus créateur, le corpus de ce volet doit permettre de questionner la possibilité pour l’architecte de faire projet avec ses spectres, que ceux-ci proviennent de l’histoire de l’architecture, de l’histoire culturelle au sens large, ou de biographie de l’auteur.ices.

Pour une lecture plus complète de l’appel, téléchargez le document suivant (également en PJ) : Appel_Spectres_FR.pdf

Le Comité d’organisation

  • Gilles Delalex, professeur (ENSAPM – LIAT) ; 
  • Bérénice Gaussuin, maîtresse de Conférences (ENSAPM – LIAT) ; 
  • Can Onaner, professeur (ENSAPVS – EVCAU)

[Appel à contributions] Colloque « Tourisme, tours du monde et globe-trotteurs au Japon/du Japon depuis Meiji », contributions attendues pour le 14/12/2025

International conference co-organized by Sophia University Institute of Comparative Culture,
The University of Osaka, University of Geneva Geography Department, University of Turin
Department of Humanities

Call for Papers => Link
Japan, tourist world tours and globetrotters – from the Meiji
period (1868-1912) to 1970
Sophia University, Tokyo, 27 June 2026

Motion de la SFEJ – Contre la suppression des concours de japonais

Motion de la Société française des études japonaises (SFEJ)
Contre la suppression des concours de japonais

Supprimer les concours, c’est empêcher le renouvellement du corps enseignant et aggraver une situation déjà marquée par une pénurie de postes. C’est aussi condamner à la précarité les enseignants contractuels qui assurent, souvent seuls, la continuité des cours dans les collèges et lycées. Comment soutenir les vocations quand les étudiants les plus engagés se heurtent à une filière sans débouchés ni concours pour devenir enseignants et sans aucune visibilité sur l’ouverture de ces derniers? Comment attirer de nouveaux étudiants vers une discipline à laquelle l’État retire toute perspective de carrière ?

Cette décision est d’autant plus incompréhensible que la filière subit depuis des années une ouverture minimale des concours, souvent limitée à un unique poste au niveau national, sans aucune perspective d’amélioration. Poursuivre cette non-politique de recrutement revient à nier les efforts accomplis par les universités, les enseignants et les étudiants, et à rompre l’égalité entre les langues vivantes enseignées en France.

Au-delà du recrutement, ce choix fragilise tout l’écosystème académique : les départements de japonais à l’université vont voir leur attractivité chuter, les vocations s’éloigner, les inscriptions diminuer. À terme, c’est la recherche en études japonaises et la transmission des savoirs qui seront frappées.

Enfin, cette suppression contredit les engagements pris par la France dans ses coopérations culturelles et éducatives avec le Japon. Comment promouvoir une relation stratégique si l’on retire les moyens d’enseigner la langue et de former des spécialistes ?


Renoncer à ces concours, ce n’est pas seulement affaiblir une langue étrangère.
C’est affaiblir l’École de la République, en renonçant à la diversité linguistique et culturelle dans un monde où le Japon est un partenaire majeur, et le japonais est une langue de savoir, de culture et d’accès à une civilisation influente. C’est également affaiblir, avec l’absence de spécialistes confirmés dans l’enseignement du japonais, la place de la France dans un monde de plus en plus complexe.

[Appel à projets] Projets de recherche en résidence au BnF DataLab, candidatures à envoyer pour le 15/10/2025

La Bibliothèque nationale de France en partenariat avec l’IR* Huma-Num lance, pour la 5ème année consécutive, un appel à projets pour accueillir des équipes de recherche, afin d’accroître la connaissance mais aussi les possibilités d’analyse et de traitement de ses collections numériques. Les projets proposés devront faire appel à des méthodes et outils de traitement numérique.Découvrez l’article qui résume cet appel à projet :https://humanum.hypotheses.org/14710

L’appel à projet complet et détaillé est disponible sur le carnet de recherche de la BnF.
Les dossiers doivent être reçus par voie électronique au plus tard le 15 octobre 2025.

N’hésitez pas à diffuser dans vos réseaux.

[Appel à candidatures] Contrats postdoctoraux GPR PSL FAn (Les fabriques de l’antique), candidatures jusqu’au 16/10/2025

Le Grand Programme de Recherche PSL « Les fabriques de l’antique (FAn) » met au concours cinq contrats postdoctoraux :

  • 3 contrats postdoctoraux de douze mois

Lien vers la présentation du contrat / Lien vers la fiche de renseignements

  • 2 contrats postdoctoraux « musées » de six mois

Lien vers la présentation du contrat / Lien vers la fiche de renseignements

Les candidat(e)s ont jusqu’au 16 octobre 2025, 23h59 (heure de Paris) pour envoyer leurs dossiers sous format électronique (au format PDF) à l’adresse suivante : contact@fab-antique.fr

Pour tout question, merci de contacter Madame Clara Deshayes à la même adresse email.

[Appel à candidatures] Bourses de terrain EFEO 2026, date limite de candidature 10 octobre 2025

L’École française d’Extrême-Orient (EFEO) a le plaisir de vous informer de l’ouverture de son appel à candidatures pour les allocations de terrain EFEO du premier semestre 2026.

Ces allocations permettent aux étudiants inscrits en Master 2 ou en doctorat, dans un cursus en sciences humaines et sociales portant sur les civilisations d’Asie du Sud, du Sud-Est ou de l’Est, d’effectuer un séjour de recherche de 1 à 6 mois dans l’un des Centres de l’EFEO en Asie.

📅 Date limite de candidature : 10 octobre 2025, 23h59 (heure de Paris)

📌 Séjours prévus entre le 1er janvier et le 30 juin 2026.

Toutes les informations sont disponibles sur la page suivante : EFEO – Aide à la recherche – Conditions et procédures.

Nous vous serions reconnaissants de bien vouloir diffuser cet appel auprès des personnes susceptibles d’être intéressées.

[Programmes de subventions] Fondation du Japon, année fiscale 2026

La Maison de la culture du Japon à Paris a le plaisir de vous informer que la campagne de sélection des candidatures pour les programmes de subvention de la Fondation du Japon pour l’année fiscale 2026 est officiellement ouverte. 

Nous attirons votre attention sur les subventions destinées au soutien des études japonaises et des projets de traduction et publication qui pourraient potentiellement vous intéresser :

Support Program for Translation and Publication

date limite de candidature : le 2 décembre, 13h00 (heure japonaise), 5h00 (heure française)

Cette subvention permet de financer une partie des coûts liés à la traduction et à la publication de livres japonais en dehors du Japon.

EN https://www.jpf.go.jp/e/program/culture.html#cul_7

JP https://www.jpf.go.jp/j/program/culture.html#cul_7

Grant Program for Japanese Studies Projects

date limite de candidature : le 2 décembre, 13h00 (heure japonaise), 5h00 (heure française)

Cette subvention promeut les études japonaises par des institutions à l’extérieur du Japon.

EN https://www.jpf.go.jp/e/program/intel.html#intel_7

JP https://www.jpf.go.jp/j/program/intel.html#intel_7

Japan Foundation Japanese Studies Fellowship Program

date limite de candidature : le 2 décembre, 13h00 (heure japonaise), 5h00 (heure française)

Cette subvention permet aux doctorants et aux chercheurs en études japonaises d’effectuer des séjours au Japon dans le cadre de leur projet de recherche.

EN https://www.jpf.go.jp/e/program/intel.html#intel_5

JP https://www.jpf.go.jp/j/program/intel.html#intel_5

Il est obligatoire de candidater directement en ligne. Les candidatures sous format papier ne seront pas acceptées.

Vous pouvez déposer votre candidature via les liens suivants :

公募申請サイト https://www.apply.jpf.go.jp/ja/Identity/Account/Login

Online Application Portal https://www.apply.jpf.go.jp/en/Identity/Account/Login

Nous proposons également des subventions en collaboration avec d’autres institutions, comme ci-dessous.

JF-CIJS-EAJS Fellowship program(Collaboration avec Tohoku University’s Center for Integrated Japanese Studies (CIJS))

date limite de candidature : le 21 novembre, minuit (heure japonaise), le 21 novembre à 16h00 (heure française)

Cette subvention permet aux doctorants en sciences humaines et sociales effectuant des recherches en Europe sur le Japon de mener des recherches à l’Université du Tohoku.

EN https://cijs.oii.tohoku.ac.jp/en/news/detail—id-69.html

JP https://cijs.oii.tohoku.ac.jp/news/detail—id-68.html

※ Il est possible de candidater à la fois à la subvention « Japan Foundation Japanese Studies Fellowship Program » et à celle-ci.

JF-GJS Fellowship Program (Collaboration avec Institute for Advanced Studies on Asia, The University of Tokyo)

date limite de candidature : le 1er décembre, minuit (heure japonaise), le 1er décembre à 16h00 (heure française)

Cette subvention permet de soutenir les postdoctorants en leur offrant la possibilité de séjourner au Japon et de mener leurs recherches au sein de l’Institut des Etudes Avancées sur l’Asie de l’Université de Tokyo. 

EN/ JP https://gas.ioc.u-tokyo.ac.jp/networking/2026-jf-gjs-fellowship/

※ Il est possible de candidater à la fois à la subvention « Japan Foundation Japanese Studies Fellowship Program » et à celle-ci. (Cependant, il est impossible de cumuler cette candidature avec celle pour le “JF-Nichibunken Fellowship Program”)

JF-Nichibunken Fellowship Program (Collaboration avec International Research Center for Japanese Studies (Nichibunken))

date limite de candidature : le 1er décembre, minuit (heure japonaise), le 1er décembre à 16h00 (heure française)

Ce programme permet de soutenir les postdoctorants en leur offrant la possibilité de séjourner au Japon et de mener leurs recherches au sein de le Centre International de Recherche pour les Etudes Japonaises Nichibunken. 

EN https://www.nichibun.ac.jp/en/research/employment/acceptance/#jf-nichibun

JP https://www.nichibun.ac.jp/ja/research/employment/acceptance/#jf-nichibun

※ Il est possible de candidater à la fois à la subvention « Japan Foundation Japanese Studies Fellowship Program » et à celle-ci. (Cependant, il est impossible de cumuler cette candidature avec celle pour le “JF-GJS Fellowship Program”)

[Sollicitation] Enquête relative aux études doctorales

Nous vous transmettons la demande de Madame Saki Araki, qui sera doctorante à l’Université de Bordeaux à partir de septembre 2025.

Son sujet de recherche porte sur l’utilisation des langues (français, anglais et japonais) par les Japonais travaillant en France, ainsi qu’à leur choix de langue pour la communication dans un contexte professionnel. Avant de commencer officiellement les entretiens, Madame Saki aimerait connaître le nombre approximatif de Japonais qui travaillent en France. Si vous connaissez des Japonais dans cette situation, merci de bien vouloir leur transmettre le lien Google Forms suivant : https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSeoyRkD-0HWBmXTxUYTePZ-u577nbJLVgfXaafXWE-Q92AvEw/viewform

L’enquête prend environ 5 minutes. Madame Saki vous remercie pour votre aide.

フランス日本研究学会 ご担当者様

こんにちは。今年度よりボルドー大学で博士課程を始める予定の荒木彩記と申します。応用言語学を専攻しています。

博士課程では在仏日本人で仕事をされている方 (会社勤めの方・個人ビジネスを展開されている方等) を対象に、言語(フランス語、英語、日本語) をどのように仕事の場面で使い分けているかを調査したいと思っており、調査参加のお願いと呼びかけを行なっております。該当する方がいらっしゃいましたら、ぜひ以下のアンケートにご回答のご協力をよろしくお願いします。
https://forms.gle/dnowxahwnqatVSQc6

また、お知り合いの方で在仏日本人労働者の方がいらっしゃいましたら、ぜひこのリンクを共有していただきたいです。

どうぞご協力の程、よろしくお願いいたします。

Saki Araki 荒木彩記

Email: pragmatics.saki@gmail.com

Mobile: +81-8063723939

[Appel à contributions] Revue Ebisu. Études japonaises, n°64 (2027) : « 1995, une « boîte noire » pour penser le Japon contemporain », envoi des propositions 15 décembre 2025

La revue Ebisu. Études japonaises a le plaisir d’annoncer son nouvel appel à contributions. Nous attendons vos propositions.

Nous vous rappelons qu’Ebisu publie aussi des articles varia, ainsi que des comptes rendus sur des ouvrages récents relevant des études japonaises.

No 64 (2027) : 1995, une « boîte noire » pour penser le Japon contemporain

Envoi des propositions : 15 décembre 2025

Envoi des articles : 31 juillet 2026

L’année 1995 est souvent présentée comme un tournant dans l’histoire du Japon contemporain. Le pays a d’abord été frappé par deux événements traumatiques : le séisme de Kobe en janvier puis les attentats perpétrés par la secte millénariste Aum Shinrikyō dans le métro de Tokyo en mars. Il est aussi touché par une crise depuis l’éclatement de la bulle spéculative au début de la décennie, qui a pour conséquence une remise en cause du modèle social et économique en vigueur jusqu’alors, ainsi qu’une recomposition politique inédite mettant fin à quarante années d’hégémonie du pouvoir conservateur. De nombreux discours ont tenté de conceptualiser le changement de paradigme initié autour de 1995, dans les domaines historique, économique, sociologique, philosophique et culturel, axés notamment sur la notion de postmodernité et l’émergence d’une société post-industrielle.

Ainsi, cette année pourrait être considérée comme une matrice qui aurait conditionné les transformations ultérieures de la société japonaise, mais également comme une « boîte noire », objet d’un refoulement plus ou moins conscient. Y a-t-il un « avant » et un « après » cristallisés autour de cette année ? Si oui, pour quels changements ? Ou au contraire, quelles continuités derrière cette façade de drames hypermédiatisés ? Quelles leçons peut-on tirer des discours et études produits sur cette période pour éclairer et repenser le Japon contemporain, voire le monde d’aujourd’hui ?

Avec désormais trente ans de recul, ce dossier propose de croiser les regards et les approches dans une perspective transdisciplinaire, qu’il s’agisse d’études de cas, comparatives et/ou sur le temps long, pour faire émerger une nouvelle image de cette année 1995 au Japon, réévaluer son importance et sa singularité, confirmer ou relativiser les travaux antérieurs. Il permettra de revenir sur certaines idées reçues, à commencer par celle d’une année unilatéralement marquée par des phénomènes négatifs. En effet, 1995 se situerait plutôt au croisement de plusieurs paradigmes parfois contradictoires : la crise économique et les faillites bancaires côtoient des secteurs à l’apogée de leur puissance, comme ceux de l’édition et de la télévision, et d’autres qui prennent une nouvelle dimension, à l’image de l’industrie du jeu vidéo ou de l’animation. La crise sociale s’accompagne de véritables avancées du point de vue du droit des femmes, d’initiatives militantes pour fédérer les communautés LGBT, et d’un immense élan de solidarité populaire à la suite du séisme de janvier. Des progrès parfois eux-mêmes en trompe l’œil, suivis de périodes de stagnation, de reculs ou de récupérations politiques, et autant de phénomènes qui pourront faire l’objet de propositions dans ce dossier.

Quatre axes (non exhaustifs) sont proposés :

  •  Économie et politique : au-delà de la bulle spéculative, causes structurelles de la crise économique et des « décennies perdues » ; transition vers une économie des services et ses conséquences ; du séisme de Hanshin-Awaji au désastre du Tōhoku ; de la recomposition politique de 1993-1996 à l’alternance de 2009-2012, etc.
  • Société et religion : « problèmes sociaux » et leur médiatisation (katei hōkai 家庭崩壊, gakkyū hōkai 学級崩壊, ijimefutōkō 不登校, shōnen hanzai 少年犯罪, enjo kōsai 援助交際…) ; avancées en termes d’égalité des sexes ; initiatives militantes pour les droits des personnes LGBT ; « 1995, année du volontariat », ou de sa récupération par l’État ? ; Aum Shinrikyō et les nouvelles religions (dont la secte Moon) ; dérives des grands médias à l’apogée de leur influence, etc.
  • Histoire : enjeux mémoriels à l’occasion du cinquantenaire de la défaite de 1945, de la déclaration Murayama sur la responsabilité japonaise, etc.
  • Culture : productions artistiques, narratives, interactives ; le secteur de l’édition aux limites de son expansion économique ; arrivée d’Internet et démocratisation de l’informatique, etc.

Les propositions de traduction d’article ou de recension d’ouvrage en langues japonaise et anglaise se rattachant à la thématique du dossier sont également bienvenues.

Responsable du dossier : Antonin Bechler, avec le comité de rédaction de la revue EbisuÉtudes japonaises

Instructions aux auteurs

Les propositions d’article seront envoyées par e-mail, sous forme de fichier attaché (.doc ou .docx), à l’adresse ebisu@mfj.gr.jp.

Elles ne devront pas excéder 2 000 signes et seront obligatoirement composées des éléments suivants : 

–      nom, rattachement institutionnel et adresse électronique, 

–      titre provisoire ; 

–      problématique ; 

–      annonce de plan ; 

–      résumé (2 000 signes max.) ; 

–      bibliographie indicative.

Les articles définitifs seront d’une longueur maximale de 50 000 signes. Consignes de rédaction détaillées : https://journals.openedition.org/ebisu/1057.