Conférence / « Les travailleurs étrangers au Japon et leur perception par leurs collègues japonais », Philippe Orsini, Axe travail du groupe Populations Japonaises, (vendredi 12 mars, 10h-12h)

La deuxième session du cycle de conférences de l’axe travail du groupe Populations Japonaises (CRCAO-IFRAE) aura lieu le vendredi 12 mars 2021 de 10 h à 12 h (heure de Paris). Il s’agira d’une intervention de Philippe Orsini, professeur de management international à l’Université Nihon. Sa conférence est intitulée  » Les travailleurs étrangers au Japon et leur perception par leurs collègues japonais« 

La conférence aura lieu sur Zoom. Pour obtenir le lien, merci de contacter l’un des organisateurs (cesar.castellvi(a)ehess.fr ou julien.martine(a)univ-paris-diderot.fr).

Lien vers le poster de l’intervention ici.

Résumé :

Le Japon ne compte qu’entre 2 et 2,5% d’étrangers, mais ce chiffre représente cependant presque 3 millions de personnes. A eux seuls, les Chinois (800.000+), les Coréens (440.000), et les Vietnamiens (400.000) comptent pour plus de la moitié (suivis par les Philippins et Brésiliens). Par statut, les résidents permanents sont les plus nombreux (800.000), suivis des 400.000 stagiaires du controversé programme technique (技能実習制度) mis en place par le gouvernement japonais en 1993. Ces stagiaires viennent avant tout de la Chine, du Vietnam et des Philippines. En dépit d’un visa à points mis en place en 2012 pour attirer les professionnels hautement qualifiés, puis d’un autre visa similaire (le SSW-2) introduit en 2019, le Japon peine à attirer des travailleurs qualifiés. Une explication est la notion que le Japon est le pays “d’une race, d’une civilisation, d’un langage et d’une culture” (Asō, 2005; Nakasone, 1986), qui tend à établir une barrière entre les Japonais et leurs collègues de travail étrangers. Cette distance – ou manque de familiarité – est encore plus grande et ressentie vis-à-vis de ceux de ces collègues qui ne sont pas originaires des deux voisins, la Chine et la Corée. La proximité linguistique avec les Chinois (avec lesquelles on partage des idéogrammes), mais surtout avec les Coréens (dont la structure de la langue est la plus proche) rend la communication au travail plus aisée. Cette aisance dans la communication est renforcée par des héritages historiques et culturels partagés. Il n’en va en revanche pas de même pour les étrangers originaires de contrées beaucoup plus distantes: ceux venant de l’Asie du Sud- Est, du sous-continent indien, ou encore des pays occidentaux. Ma présentation oscillera donc entre l’ensemble des travailleurs étrangers du Japon et le groupe particulier des travailleurs occidentaux (Amérique du Nord et Europe), souvent issus d’une immigration volontaire ou choisie (y compris les « expatriés » traditionnels), et qui tendent à travailler pour de grandes entreprises.

Philippe Orsini est professeur de management international à l’Université Nihon, depuis 2004. D’abord dans le programme MBA de l’université puis dans son département d’économie. Diplômé de l’Ecole de Management de Lyon, il part au Japon en 1987 dans le cadre d’un programme d’échange de l’école avec l’université Waseda. Il y réside encore aujourd’hui. En plus d’études en maîtrise et en doctorat dans les universités de Waseda et de Keio, il a travaillé à Kyoto et à Tokyo, entre autres pour une maison de commerce française et pour le Ministère des Affaires Étrangères (français).

Conférence / « Vers une microhistoire du catholicisme japonais : sources croisées sur le fief de Shimabara (c. 1625-1630) », (Séminaire Kyūshū, 19 mars 2021 10h-12h)

Dans le cadre de la prochaine séance du séminaire Kyūshū qui se tiendra le vendredi 19 mars 2021 de 10h à 12hMartin Nogueira Ramos (EFEO), fera une présentation intitulée Vers une microhistoire du catholicisme japonais : sources croisées sur le fief de Shimabara (c. 1625-1630).

La conférence aura lieu via Zoom. Elle est ouverte à tout.e chercheur.se et étudiant.e intéressé.e. Si vous n’avez jamais assisté au séminaire et si vous souhaitez assister à la séance, merci de vous signaler auprès des organisateurs.

Contact :
Annick Horiuchi (horiuchi@univ-paris-diderot.fr)
Pierre-Emmanuel Roux (pierre-emmanuel.roux@u-paris.fr)

Conférence / « Le traité nippo-coréen de 1965 : obstacle à la normalisation des relations nippo-coréennes ? », Institut d’Asie Orientale (26 mars 2021, 14h-15h30)

L’Institut d’Asie Orientale (UMR5062) aura le plaisir de proposer, en visioconférence, la conférence suivante. Les inscriptions doivent être faites au préalable à l’adresse mèl : iao.seminaire@ens-lyon.fr

Vendredi 26 mars 2021, de 14h-15h30

« Le traité nippo-coréen de 1965 : obstacle à la normalisation des relations nippo-coréennes ? »

Samuel Guex, professeur associé à l’Université de Genève, spécialiste d’histoire coréenne et japonaise, et des relations Chine-Corée-Japon.

Résumé : Les relations entre le Japon et la Corée du Sud sont au plus bas depuis plusieurs années. Les controverses autour des femmes de réconfort et, plus récemment, des victimes de travail forcé durant la colonisation, sont la cause de frictions diplomatiques dont les effets s’étendent désormais aux échanges culturels et économiques. Au cœur des dissensions se trouve le traité nippo-coréen de 1965, qui a permis la normalisation des relations entre les deux pays, mais qui fait l’objet d’interprétations divergentes. Alors que Tôkyô ne cesse de répéter que la question du dédommagement des victimes de la période coloniale a été réglée définitivement en 1965, Séoul considère, lui, que les dispositions du traité ne concernaient pas les demandes de dédommagement individuelles. Ces positions radicalement opposées semblent irréconciliables. Mais en a-t-il toujours été ainsi ? Tout en examinant les principaux points d’achoppement concernant le traité de 1965, nous montrerons que, par le passé, les positions officielles des gouvernements japonais et sud-coréens furent parfois bien différentes de ce qu’elles sont aujourd’hui.      

Le programme du séminaire de recherche de l’IAO est disponible à ce lien : https://iao.cnrs.fr/manifestations/seminaire-iao/ (La conférence de mai sera annoncée prochainement).

Lien vers le poster de la conférence ici.

Cycle de conférences / Global Japan(s) : « Rethinking Freedom, Slavery and the Meiji Restoration » (3 mars 2021, 13h-14h30)

Dans le cadre du Global Japan(s), le Centre de recherches sur le Japon (CCJ) a le plaisir de vous inviter à la conférence intitulée :

« Japan and the World vs Japan in the World: Rethinking Freedom, Slavery and the Meiji Restoration »

Bill Mihalopoulos (University of Central Lancashire)
– Mercredi 3 mars 2021 –13h-14h30

Pour recevoir les documents préalables à la séance ainsi que le lien de la salle virtuelle, merci de vous inscrire à : crj@ehess.fr
Global Japan(s) agenda 2021

Conférence / Agenda de l’EFEO, mars 2021

L’EFEO/ISEAS Kyoto organise régulièrement des événements académiques (conférences, journées d’étude). Les activités du centre figurent sur l’agenda de l’EFEO qui est consultable en ligne (https://www.efeo.fr/), sur notre page Facebook (https://www.facebook.com/efeokyoto/) ou sur le site de la Scuola italiana di studi sull’asia orientale (ISEAS ; https://iseas-kyoto.org/).

Deux conférences sont au programme en mars. Elles se tiendront uniquement en ligne. Nos événements sont ouverts à tous. N’hésitez pas à transmettre l’information à vos étudiants ou collègues. 
Agenda EFEO Kyoto (mars 2021)
Kyoto lectures : 


– Thomas French (université Ritsumeikan) présente la conférence : ‘Tommy Atkins’ in Japan Examining the British Garrison of Yokohama (1864-1875) through First Person Accounts. Lundi 8 mars à 18h (heure du Japon) sur la plateforme Zoom. 

– Brian Ruppert (université de Kanagawa) présente la conférence : Scriptures and Their Deployment: Great Notes (Maka shō), Raishin’s Notes (Raishin shō), and the Sacred Works (Shōgyō) of Early Medieval Japan. Jeudi 25 mars à 18h (heure du Japon) sur la plateforme Zoom. 


Les liens ainsi que les mots de passe permettant de se connecter seront affichés sur le blog du Centre de Kyōto et sur le site internet de l’ISEAS la veille de ces conférences (le 7 et le 24 donc).

Conférence / « Du matérialisme historique au concept d’aidagara. Analyse d’une appropriation des idées marxiennes par Watsuji Tetsurô 和辻哲郎 » (6 mars 2021, 14h-15h30)

Dans le cadre de la prochaine séance du groupe d’étude de philosophie japonaise, Grégoire JOUCLAS (Inalco) fera une présentation intitulée « Du matérialisme historique au concept d’aidagara. Analyse d’une appropriation des idées marxiennes par Watsuji Tetsurô (和辻哲郎)« 

Date et horaire : samedi 6 mars 2021, de 14h à 15h30.
La conférence aura lieu sur Zoom. Pour obtenir le lien d’accès, merci de contacter l’un des organisateurs de la séance (takako.saito@inalco.fr,akinobukuroda@gmail.comsimon.ebersolt@gmail.com, arthur.mitteau@univ-amu.fr).

Résumé :

         Il est peu connu que Watsuji Tetsurô 和辻哲郎 (1889-1960), important philosophe japonais du XXe siècle, s’est servi des écrits de Marx comme d’un socle lui permettant d’établir et de justifier l’élément le plus fondamental de son système éthique : le concept d’interrelation (aidagara 間柄), qui structurerait selon lui 

l’existence humaine.

        Jusqu’ici, l’interprétation et l’utilisation des écrits marxiens par Watsuji n’avait pas fait l’objet d’une recherche approfondie. Pourtant, certains chercheurs japonais n’ont pas manqué d’en souligner l’importance. Le présent travail s’est donné pour but d’analyser une autre facette de Watsuji, que l’on qualifie généralement de conservateur : en vérité, il a considéré avec attention et intégré dans son système de pensée diverses théories philosophiques, indépendamment de leur couleur politique.

        Nous verrons en premier lieu comment la pensée marxienne s’imbrique dans la genèse de l’éthique watsujienne. Il s’agira de revenir aux sources, c’est-à-dire aux deux principaux travaux de Watsuji dans lesquels nous retrouvons la totalité de son analyse du matérialisme historique : Rinrigaku (Éthique, 1931) et Ningen no gaku toshite no rinrigaku (L’éthique en tant qu’étude de l’humain, 1934). Théoriquement, Watsuji s’est servi de la nature sociale de l’existence humaine décrite par Marx pour justifier une sorte de primauté de l’interrelation, et pour dépasser les autres théories philosophiques occidentales, qualifiées de trop abstraites ou individualistes. Marx lui a permis d’une part de justifier un projet éthique ancré dans les réalités concrètes et quotidiennes de l’existence, d’autre part de dépasser les dualismes traditionnels (individu-société, sujet-objet, nature-culture, etc.) pour penser l’existence en tant que structure relationnelle.

        Nous verrons dans un second temps, par l’analyse comparée de ces deux sources, la manière dont Watsuji manipule les textes et le vocabulaire afin de justifier un système éthique prenant racine dans la culture et la pensée japonaises. Il s’agit également de comprendre, en recontextualisant brièvement, comment ces écrits s’inscrivent dans les problématiques de leur époque. Par exemple, Watsuji s’est servi du jeune Marx pour contrer les théories marxistes de son époque, dont il critiquait leur vision matérialiste par trop simpliste de l’existence humaine (surtout par crainte des conséquences politiques et sociales). Son opposition à ce sujet est particulièrement intéressante : elle révèle les tensions et contradictions de son système qui se veut une sorte de dépassement de la totalité des penseurs qu’il a analysés.

       Si Watsuji a cherché par prudence à minimiser l’influence marxienne dans ses écrits postérieurs à Rinrigaku, la théorie de l’homme social de Marx, paradoxalement, s’imbrique particulièrement bien dans un système éthique qui met l’empereur et la nation au sommet de la hiérarchie des communautés, l’influence hégelienne commune aux deux penseurs étant, pensons-nous, la principale raison de cet état de fait.

Conférence / « Long-term Economic Stagnation and Social Division-Disfunction of Japan’s Welfare State » Lunch Seminar on Japanese Economy and Society de la Maison franco-japonaise (19 février 2021, 12h30-14h00 HdT)

L’Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise a le plaisir de vous inviter au prochain Lunch Seminar on Japanese Economy and Society.

Long-term Economic Stagnation and Social Division-Disfunction 
of Japan’s Welfare State

IDE Eisaku (Keio University)

Friday February 19th, 2021
12:30-14:00 (Japan)
Online


    This presentation provides an overview of the post-war Japanese welfare state regime, which basis had been on the “popularized moral”, and reveals that its economic foundations have collapsed in the late 1990s. It clarifies the fact that the dismantling of the regime has accelerated the division of Japanese society in recent years.
    The Japanese welfare state was based on the principle of self-responsibility that assumed diligent labor, frugality, and savings. Miraculous economic growth in the 1960s increased average income and enabled a natural increase in tax revenue under a progressive personal income system. The government, however, did not use this revenue increase to expand social services, but instead mostly returned it to the taxpayer through personal income tax cuts. As a result, Japan’s household savings rate had reached the highest level in developed countries. The savings were accumulated both in private financial institutions and postal savings. Backed by such an ample amount of household savings, private financial institutions financed a large amount of corporate capital investment, and postal savings financed public works through the Fiscal Investment and Loan Program. This financing mechanism enabled further economic growth. I define this kind of welfare state regime characterized by low social spending, high savings rate, and dependence on economic growth as the Industrious State.
    The Industrious State resulted in creating a society in which others would not socially approve male workers unless they defend their family at their own risk through labor and savings. In other words, people regarded reliance on public services as their moral failure, which leads to their lower social status. Due to a sharp drop in household income combined with the fear of relying on public services, the number of suicides increased sharply in 1998, when the household income started to decline. Average household income has not recovered to the level of 1997 yet, and the proportion of low-income groups has increased to the standard of the early 1990s. A large number of eligible recipients for welfare programs choose not to receive the benefits, and many low-income people incorrectly classify themselves as middle class. The decline in homeownership and birth rates is also remarkable. Japan, which was once known as an egalitarian nation and had a strong social cohesion, is on a historical juncture.

The event is open to all.
Registration is required at www.mfj.gr.jp/agenda/2021/02/19/ls_ide/

Log in data will be provided after registration.

Conférence / « 10 ans après Fukushima – Environnement et catastrophe : approches littéraire et politique », Rencontres du lundi de l’IFRAE (8 février 2021, 18h)

l’IFRAE vous annonce la tenue de la deuxième Rencontres du Lundi intitulé « 10 ans après Fukushima – Environnement et catastrophes : approches littéraire et politique  » qui se déroulera le 8 février 2021 de 18h à 19h15 à distance via Zoom (merci de contacter les organisateurs afin d’obtenir le lien vers la conférence : rencontresdulundi.ifrae@inalco.fr).


La conférence sera suivie d’une séance de questions-réponses avec le public. 

Avec 
Anne Bayard-Sakai, professeur des universités : Fukushima et le 11 mars 2011 à travers la littérature
Jean-François Huchet, professeur des universités : Politiques publiques et environnement en Chine
Guibourg Delamotte, maître de conférences habilitée : Fukushima et la gouvernance d’un secteur stratégique – leçons de démocratie

Publications :
Anne Bayard-Sakai,
«  Quelle marge d’écriture ? A propos des normes et de l’invention après le 11 mars 2011 », in C. Doumet et M. Ferrier (ed), Penser avec Fukushima, Editions Cécile Defaut, 2016, p. 39-57.
 « Janru to shite no shinsaigo bungaku to hyôshô no genkai » (La littérature de l’après-désastre comme genre et les limites de la représentation », in Tsuboi H. et S. Richter (ed), Sekai no naka no posuto 3.11, Shin.yôsha, 2019, p. 190-217.
 « Goraku shôsetsu to shite no shinsaigo shôsetsu, mata wa mitomerarezaru 3.11 go bungaku ni tsuite » (Les romans de l’après-désastre et le divertissement, ou la littérature de l’après 11 mars déniée), in Kimura S. (ed.), Sekai bungaku to shite no posuto 3.11 bungaku, Akashi shoten, 2021, p.485-498.
Guibourg Delamotte (dir.), 
Le Japon dans le monde, CNRS Editions, 2019, 254p. 
Japan’s World Power. Assessment, Outlook and Vision, Routledge, Londres, 2017, 196p.
« Fukushima, crise d’un modèle de gouvernance », Critique internationale, n°59, avril-mai 2013, p.107-117.
Jean-François Huchet,
La crise environnementale en Chine. Évolutions et limites des politiques publiques, Paris, Presses de SciencesPo, 2016, 154 p.
Avec J. Ruet et X. Richet, Chine, Inde: les firmes au cœur de l’émergence, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, 2015.

Lien vers le poster de l’événement : ici

Conférence / « Stérilisation et léproseries : la loi japonaise de protection eugénique (1948) » (IAO, 28 février 2021, 14h-15h30)

Vendredi 26 février 2021, de 14h-15h30

« Stérilisation et léproseries : la loi japonaise de protection eugénique (1948) »

Isabelle Konuma, professeure à l’INALCO (IFRAE), spécialiste de l’histoire du droit japonais.

Pour les inscriptions préalables, écrire à : iao.seminaire@ens-lyon.fr

Résumé : 
Les léproseries furent la scène des expériences de stérilisation collectives dès les années 1910, fournissant par là-même un modèle réel aux lois de stérilisation de 1940 (Kokumin yûseihô) et de 1948 (Yûsei hogohô). Si la politique d’isolement des lépreux fut l’objet d’un jugement historique (2001) suivi d’une loi d’indemnisation (2006) élargie aux patients coréens (Sorokdo Sanatorium) et taïwanais (Losheng Sanatorium) de la période coloniale, les stérilisations pratiquées dans les sanatoriums quant à elles ne firent pas encore l’objet d’un positionnement clair de la part de l’État japonais malgré les actions en justice menées depuis 2018. À travers les archives et les magazines de la léproserie de Tama Zenshôen (Tôkyô), nous tenterons d’analyser la synergie entre les corps médicaux et administratifs, alimentée par le positionnement des juristes vis-à-vis des causes eugénistes.  

Le programme du séminaire est accessible à la page suivante : https://iao.cnrs.fr/manifestations/seminaire-iao/ ; les informations concernant la conférence du mois de mai seront mises en ligne très prochainement.

Lien vers le poster de la conférence : ici

Conférence / « Musicien.ne de Jazz au Japon. Échapper à sa « destinée » sociale ? », Axe travail du groupe Populations Japonaises, vendredi 12 février, 10h-12h

La première séance du cycle de conférences de l’axe travail du groupe Populations Japonaises (CRCAO-IFRAE) aura lieu le vendredi 12 février 2021 de 10 h à 12 h (heure de Paris). Cette première session sera une intervention de Marie Buscatto, professeure de sociologie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Sa conférence est intitulée : Musicien.ne de Jazz au Japon. Échapper à sa « destinée » sociale ? 

La conférence aura lieu sur Zoom. Pour obtenir le lien, merci de contacter l’un des organisateurs (cesar.castellvi(a)ehess.fr ou julien.martine(a)univ-paris-diderot.fr).

Lien vers le poster de l’intervention : ici

Résumé de l’intervention :
Dans le passé, le jazz a souvent été considéré comme une musique porteuse de critique sociale et politique. Mais cette possibilité semble lointaine : le jazz est surtout devenu une musique appréciée de la classe moyenne et supérieure éduquée, et le rap plus que le jazz apparaît comme un moyen potentiel d’émancipation sociale et de critique politique. Cependant, même si le jazz n’apparaît plus comme un outil d’émancipation sociale fort, il permet bien aux musiciennes et musiciens professionnel.le.s de jazz de résister à leur « destinée » sociale.
C’est précisément ce que révèle notre récente enquête ethnographique menée au Japon. Le jazz est apparu comme un moyen unique mobilisé par ces musiciens et ces musiciennes japonaises des classes moyennes et supérieures éduquées pour résister à un ordre social vécu comme contraint, une résistance personnelle qui se construit principalement de manière implicite et discrète à travers leurs actions quotidiennes.
Ma présentation montrera comment le jazz permet aux musiciennes et aux musiciens de jazz japonais.e.s d’échapper aux attentes et aux rôles conventionnels des classes moyennes et supérieures, et de trouver des moyens d’exprimer ouvertement leur « personnalité ». Il ne s’agit pas de changer la société, mais plutôt de changer son propre destin et de s’exprimer à travers la musique. Si on les compare aux musiciens et aux musiciennes français.e.s de jazz que j’ai étudié.e.s par le passé, les musicien.ne.s de jazz japonais.e.s ne semblent pas si exceptionnel.le.s. En ce début de XXIe siècle, le jazz est peut-être devenu une voie choisie par les musicien.ne.s de jazz, hommes et femmes, des classes moyennes et supérieures éduquées d’échapper à leur destinée sociale dans le monde entier…

Marie Buscatto est Professeure de sociologie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et chercheure à l’IDHE.S (Paris 1 – CNRS). Sociologue du travail, du genre et des arts, elle s’intéresse également aux questions de méthode. Sa réflexion actuelle porte sur les difficultés d’accès, de maintien et de promotion des femmes dans les mondes de l’art et dans les professions prestigieuses. Elle étudie encore les pratiques, les trajectoires et les professionnalités artistiques contemporaines en Europe, aux Etats-Unis et au Japon. Elle développe enfin une réflexion épistémologique sur les méthodes qualitatives.

Pour en savoir plus sur ses publications : https://www.pantheonsorbonne.fr/ufr/isst/annuaire-et-publications-des-enseignants-de-lisst/marie-buscatto/