Dimitran Tatoyan a le plaisir de vous annoncer la soutenance de sa thèse en histoire médiévale du Japon, intitulée :
« Économie et société du domaine de Yugenoshima en Iyo (XIIe-XVe siècles) : transformations du régime domanial et gestion du sel »
Vendredi 2 décembre 2022 à partir de 14h
Dans le Grand Salon de la Maison de l’Asie
22 avenue du Président Wilson, Paris 16ème arrondissement
La thèse de Dimitri Tatoyan a été réalisée sous la direction de Madame Charlotte von Verschuer et Monsieur Nicolas Fiévé.
Résumé de la thèse
« Les recherches effectuées dans le cadre de cette thèse ont trait à l’histoire économique du Japon médiéval (XII-XVIe siècles). Il s’agit d’étudier la production salicole et la distribution du sel, en particulier dans la mer Intérieure de Seto, entre le domaine de Yugenoshima (actuel département d’Ehime) et Kyōto. L’objectif de notre étude était d’étudier les aspects socio-économiques, et dans une certaine mesure les procédés techniques, de la saliculture japonaise des époques Kamakura et Muromachi. La nature et l’orientation des sources disponibles ont conduit à réaliser une histoire plus locale du domaine (shōen) insulaire de Yugenoshima, tout proche d’Onomichi et longtemps propriété du Tôji. Le sel demeure néanmoins le fil conducteur de cette histoire, depuis la formation du domaine à la fin de l’époque Heian. Le premier tiers de la thèse est consacré à l’examen de ce processus de formation et la place qu’occupe le sel dans la fiscalité et la structure foncière du domaine. Mais le sel est également l’enjeu principal qui lie ce modeste domaine aux mouvements historiques du reste de l’archipel. Nous cherchons à comprendre d’une part comment l’organisation de la production salicole de Yugenoshima accompagnait les évolutions du régime domanial entre les XIIe et XVe siècles, et d’autre part, comment le sel de Yugenoshima est passé d’un produit de redevances en nature à une marchandise intégrée aux réseaux commerciaux de la mer Intérieure. La partie concernant le transport du sel en mer Intérieure nous permet de voir comment et par qui le sel, première denrée en volume transitant au milieu du XVe siècle dans l’actuelle baie d’Ōsaka, était transporté des îles de la mer Intérieure jusqu’à Kyōto. L’apparition de transporteurs spécialisés, permettant une externalisation de plus en plus fréquente du transport auparavant assuré par des paysans intégrés au système des domaines, ou encore le développement de réseaux financiers et d’un maillage de ports régionaux, constituent des dynamiques caractéristiques de la seconde moitié du Moyen-âge japonais. Enfin, un point essentiel tout au long de l’étude a été de déterminer autant que possible l’impact de l’hyperspécialisation de la production du domaine, dépourvu d’atouts en dehors de la saliculture, sur le développement de sa société locale.»
Le jury sera composé de :
Monsieur Nicolas Fiévé, Directeur d’études (EPHE), directeur de thèse
Monsieur Guillaume Carré, Directeur d’études (EHESS), rapporteur et examinateur
Madame Nathalie Kouamé, Professeure des Universités (UPCité), rapporteure et examinatrice
Madame Annick Horiuchi, Professeure des Universités (UPCité), examinatrice
Monsieur Mathieu Arnoux, Professeur des Université (UPCité) et directeur d’études (EHESS), examinateur.
Vous êtes par ailleurs chaleureusement conviés au pot organisé en fin d’après-midi, immédiatement après la fin de la soutenance. Je vous serais reconnaissant de me faire part de votre intention d’y participer à l’adresse suivante : dimitri.tatoyan@cnrs.fr