L’Ecole française d’Extrême-Orient (EFEO), fondée en 1900 à Saigon, a pour mission la recherche interdisciplinaire sur les civilisations asiatiques, de l’Inde au Japon. L’EFEO est présente, grâce à ses 18 centres de recherche, dans 12 pays d’Asie. Cette spécificité permet à ses 42 chercheurs permanents (anthropologues, archéologues, linguistes, historiens, philologues, sociologues des religions, etc.) d’être sur les terrains de leurs études, et d’animer un réseau de coopérations locales et d’échanges internationaux entre scientifiques orientalistes.
Les centres de l’EFEO en Asie
Installés dans des lieux-clés pour les études de terrain en Asie, les centres de l’EFEO, constituent des points de rencontre privilégiés pour les chercheurs :
– ils mettent à leur disposition d’importantes ressources documentaires en langues vernaculaires ainsi qu’une connaissance unique de l’environnement local
– ils servent de plate-forme scientifique, stimulant des échanges entre chercheurs de passage européens et mettant ceux-ci en relation avec des partenaires scientifiques locaux, aussi bien dans leur spécialité qu’au-delà (par exemple en organisant des conférences internationales, des ateliers ou des séminaires)
– ils facilitent l’immersion linguistique et culturelle, et les échanges, dans les sociétés et les communautés locales
– ils soutiennent les collaborations internationales et contribuent à l’émergence de recherches de premier plan au niveau mondial
– ils offrent un soutien pratique et logistique aux jeunes chercheurs et aux nouveaux arrivants sur le terrain
– ils favorisent les rencontres en dehors du monde académique, avec certains réseaux locaux et internationaux, avec diverses organisations ou associations (par exemple, avec des diplomates européens, des décideurs politiques, des leaders d’opinion ou des responsables d’organisations non gouvernementales).
Ouvert en 1968, le centre de l’EFEO à Kyoto, actuellement dirigé par Martin Nogueira Ramos, a pour mission le développement et la valorisation des recherches sur le Japon ancien et contemporain dans le domaine des sciences humaines et sociales. Initialement installée dans le monastère Zen du Shōkokuji, au nord du Palais impérial, l’EFEO a consolidé sa présence à Kyoto en se dotant d’un nouveau centre de recherche au début de l’année 2014. L’architecture du centre, exemplaire sur le plan des qualités environnementale et architecturale, a été récompensée par un prix de la Fondation Holcim pour la construction durable.
En tant qu’institution de recherche, le site est pourvu d’une riche bibliothèque (de plus de 10 000 ouvrages) sur trois niveaux (Japon, Inde, Chine), spécialisée dans les études classiques et les religions d’Asie. Ce fonds documentaire, constitué depuis les années 1960, comprend une grande partie d’ouvrages en langues asiatiques (principalement en japonais, chinois, coréen).
Le centre est voué à accueillir d’autres institutions européennes, à commencer par l’ISEAS (Italian School of East Asian Studies). Conçu pour devenir un pôle régional en Asie orientale, au sein du réseau des 18 centres de l’EFEO et en partenariat avec les universités japonaises, il est un lieu de rencontre international pour l’étude des civilisations asiatiques.
L’EFEO Kyoto est partenaire de l’ISEAS et, depuis 2003, de l’Institut de recherche en sciences humaines de l’université de Kyoto. Le centre entretient aussi des liens privilégiés avec le Tōyō bunko (Tokyo), le Centre international d’études japonaises (Nichibunken), des universités bouddhiques (Ryūkoku, Ōtani), la Maison franco-japonaise (Tokyo) et l’Institut français du Japon qui dispose d’une antenne à Kyoto.
De concert avec leurs collègues en poste à Tokyo, les chercheurs du centre ont développé des collaborations avec différentes institutions françaises et japonaises. Au Japon, outre les institutions mentionnées ci-dessus, B. Jacquet a tissé des liens avec plusieurs universités du Kansai proposant des programmes en architecture. M. Nogueira Ramos, qui est déjà engagé dans un programme de recherche sur la présence catholique dans l’archipel avec des collègues japonais, développe de nouveaux projets ayant trait à l’histoire sociale du fait religieux.
Le Centre de l’EFEO à Kyoto organise de nombreux colloques et séminaires en partenariat avec des institutions locales et internationales. Le centre organise mensuellement, depuis 2002, les Kyoto Lectures, un cycle de conférences dans le domaine des études asiatiques. Ce programme est organisé en partenariat avec l’ISEAS et l’Institut de recherche en sciences humaines de l’université de Kyoto. En 2014, l’EFEO a lancé un nouveau cycle annuel de conférences intitulé Anna Seidel Memorial Lecture ; ce programme, qui a été créé à l’occasion de l’inauguration du nouveau centre de l’EFEO à Kyoto, a permis d’inviter plusieurs chercheurs de renommée internationale travaillant sur les religions de l’Asie orientale.
Dès son origine, le Centre de Kyoto a été chargé, en collaboration avec l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, l’Académie du Japon et la Maison-franco japonaise, de la rédaction du Hôbôgirin, dictionnaire encyclopédique du bouddhisme. Le centre assure l’édition des Cahiers d’Extrême-Asie. Depuis sa création en 1985, cette revue propose des dossiers ayant trait, en particulier, aux religions de l’Asie orientale. Par son bilinguisme français/anglais, elle s’efforce de toucher un large public de chercheurs travaillant sur l’Asie et joue un rôle de coordination entre la recherche française et la recherche internationale.
Le centre de Tōkyō, établi en 1994, est installé au sein du bunko, la plus importante bibliothèque consacrée aux études orientales au Japon et l’une des institutions de recherche les plus actives dans le domaine des études asiatiques au niveau mondial. La convention conclue entre l’École française d’Extrême-Orient et cet établissement prévoit l’échange de renseignements en matière de documentation scientifique et de publications, l’échange de chercheurs et l’exécution de projets communs.
Les bâtiments du Tōyō bunko se composent des réserves dans lesquelles les collections sont conservées, d’une salle de lecture, de salles de séminaire pour les chercheurs, ainsi que d’un musée. Le bureau du centre de l’EFEO à Tōkyō se trouve au septième étage.
Les programmes de recherche que le centre développe concernent :
– Réseaux lettrés, moines et collectionneurs dans le Japon d’Edo (1603-1867).
– Histoire des échanges internationaux en Asie orientale et en Eurasie à l’époque moderne – notamment (à partir de l’automne 2017) sur la « découverte du bouddhisme » dans les sources occidentales (1550-1850).
– Histoire de l’art et esthétique du Japon moderne.
Le centre fait aujourd’hui partie de l’équipe de recherche « systèmes de pensée et pratiques » et conduit plus spécifiquement des recherches sur l’histoire religieuse, artistique et littéraire du Japon moderne (1600-1900), ainsi que sur les échanges internationaux en Asie orientale. D’autre part il participe à l’édition des Cahiers d’Extrême-Asie, en collaboration avec son équipe éditoriale : François Lachaud du centre de Tōkyō, Martin Nogueira Ramos du centre de Kyōto, Luca Gabbiani (Paris) et Élisabeth Chabanol du centre de Séoul.
En dehors de son partenariat principal avec le Tōyō bunko, le centre est lié à l’université de Tōkyō, à l’université Keiō et l’université Jōchi (Sophia).
Le centre accueille sur rendez-vous les boursiers et les chercheurs de l’EFEO qui séjournent au Japon. À partir de l’automne 2017 un séminaire sera organisé autour d’œuvres appartenant au fonds Morrison à l’origine de la fondation du Tōyō bunko et dont l’année 2017 marque le centenaire.
Site Internet de l’EFEO : ici