Jerry Corral soutiendra à l’Inalco une thèse en étude japonaise intitulée Pratiques et esthétique de la musique pour bande japonaise : le cas du studio de musique électronique de la NHK (1952-1970).
La soutenance aura lieu le samedi 27 novembre 2021 à partir de 9h30 en visioconférence.
Le jury sera composé de :
Monsieur Emmanuel LOZERAND, Professeur des universités, INALCO
Madame Véronique BRINDEAU, Experte, chargée de cours, INALCO
Monsieur Marc BATTIER, Professeur émérite, Sorbonne Université
Madame Mikako MIZUNO, Professeur, Université municipale de Nagoya (rapporteur)
Monsieur Christophe CHARLES, Professeur, Université d’art de Musashino (rapporteur)
Monsieur Michael LUCKEN, Professeur des universités, INALCO (directeur de thèse)
Pour assister à la soutenance, merci d’envoyer votre demande à l’adresse suivante : jicor73[at]hotmail.com
Résumé de la thèse
Au Japon, les premières expériences de musique créée sur bande magnétique ont lieu en 1952 dans les locaux de la NHK. À partir de 1955, la mise en place d’espaces physiques et radiophoniques dédiés à cette musique en gestation témoigne d’une certaine volonté de poser à cet endroit une partie des rudiments d’une modernité musicale des plus radicales. Ce qui sera plus tard connu comme le « studio de musique électronique de la NHK », modelé en regard du studio de la NWDR à Cologne fondé en 1951, permet ainsi à de nombreux compositeurs d’avoir accès à de nouvelles technologies et de mettre à l’épreuve de nouvelles techniques sondées au cours d’un dialogue entretenu avec la production occidentale. Alors que le studio est strictement contemporain aux autres institutions du genre en Europe, la production de musique pour bande japonaise reste pourtant largement ignorée, et aucune historiographie réalisée par le biais de l’histoire de l’art et de l’histoire de la musique contemporaine n’en a encore été proposée. Restent obscurs dès lors les rapports qu’entretinrent les compositeurs avec la création occidentale, mais aussi avec l’idée de modernité nationale – tiraillée entre une certaine conception de la tradition à perpétuer et celle de la réalité sociale dont le caractère international est à rendre compte de manière sincère. Au cours de ce travail, il s’agit, en suivant une progression diachronique de l’art, d’examiner la relation que les compositeurs japonais tissèrent avec les textes étrangers pour appréhender le matériau théorique et les effets sensibles de la musique, puis les dispositions critiques desdits compositeurs vis-à-vis de la production locale à une époque où les échanges directs avec la scène internationale se font davantage présents. Il est question pour finir de considérer en quoi les mesures prises par la direction du studio et par les musiciens pour valoriser l’œuvre japonaise donnent lieu au creusement d’un écart fondamental avec la création occidentale.