Groupe d’étude de philosophie japonaise 

(Institut français de recherche sur l’Asie de l’Est, Inalco / Université de Paris-Cité / CNRS, F-75013 Paris)

Séance en ligne

Contact pour obtenir le lien Zoom :

takako.saito[at]inalco.fr, akinobukuroda[at]gmail.com, arthur.mitteau[at]univ-amu.fr, simon.ebersolt[at]gmail.com

Communications :

  Samedi 26 mars 2022, vidéoconférences sur Zoom 

    14h – 14h45 suivie de discussion d’une demie heure  

    Grégoire JOUCLAS  (INALCO)

   « Ethique et pensée politique de WATSUJI Tetsurô. A propos du rôle structurant de la dialectique hégélienne. » 

    15h20 – 16h05 suivie de discussion d’une demie heure 

    Quentin BLAEBOET (Université de Strasbourg / CRePhAC, UR2326)

    « Tanabe Hajime (1885-1962) et la modernité philosophique. La « dialectique absolue » et 

     le « monisme du phénomène ».

    16h40 : la fin de séance 

Résumé de la première intervention (Grégoire Jouclas) :

On a beaucoup parlé de Heidegger dans le système éthique de Watsuji, surtout via l’influence de Fûdo (1935), son seul ouvrage traduit en français. Dans ce dernier, en effet, la philosophie de Heidegger est déterminante en ce sens qu’elle permet d’évacuer le dualisme cartésien et de repenser la « quotidienneté » de l’existence humaine dans son rapport essentiellement subjectif avec la nature. Par extension, on en a fait un pôle majeur de l’éthique watsujienne.

Cependant, pour vraiment saisir les fondements de Rinrigaku (1937-49), il faudrait plutôt, selon nous, se tourner vers le Système de la vie éthique (1802-03) de Hegel. Cet ouvrage constitue un véritable socle car il annonce la dialectique de l’interrelation ainsi que l’importance fondamentale des communautés humaines. C’est précisément le cœur de l’éthique watsujienne. On ne comprend cela qu’en analysant Ningen no gaku toshite no rinrigaku (1934), un ouvrage beaucoup moins lu que Fûdo

Du point de vue politique, nous pensons de même que c’est à partir de Hegel que Watsuji a voulu s’inscrire dans le « dépassement de la modernité » (critique de la rationalité occidentale), un enjeu politique majeur à son époque. C’est Hegel, pensons-nous, qui va être son principal outil pour justifier un système de communautés intégrées au plus haut sommet par l’État, sous l’égide de l’empereur.

Pour soutenir notre théorie, nous allons procéder en deux temps. D’abord, nous retracerons les fondements philosophiques de l’éthique watsujienne en comparant l’influence de Heidegger avec celle de Hegel. Dans un second temps, nous allons voir du point de vue politique comment le projet de Watsuji s’inscrit dans la tendance nationaliste de son époque, et comment la philosophie hégelienne a été l’outil majeur d’un système éthique dont la légitimité a été fortement remise en cause après la défaite.

Résumé de la deuxième intervention :

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