Dans le cadre du Cycle de conférences EURASIA, Agnès Giard (Université Paris Nanterre/Laboratoire Sophiapol) donnera une conférence sur :

“L’Anthropocène au prisme de la culture populaire japonaise ou comment fabriquer un futur quand il n’y en a plus”
Jeudi 13 octobre 2022, 18h00-20h00
Salle Athéna 158, Université Lumière Lyon 2,
Campus Berges du Rhône, Lyon

Résumé de l’intervention

Le Media Mix est un système de collaboration entre des éditeurs et producteurs de dessin animé, de jeux vidéo, de merchandising et de pop idoles permettant d’exploiter simultanément les mêmes personnages sous des formes différentes. Cette pratique culturelle encourage les fans, au Japon, à contribuer eux aussi à la prolifération de personnages qu’ils récupèrent et qu’ils font circuler via les réseaux sociaux afin d’exprimer leur amour pour eux. 

La propension des personnages à « envahir » le monde – les écrans, les vitrines, les couvertures des magazines, les sacs ou les produits de consommation courante – va d’ailleurs souvent de pair avec l’ambivalence du message qu’ils véhiculent : à la façon de virus Internet, les personnages se font les messagers d’une angoisse latente, diffuse, collectivement partagée concernant l’avenir. Y’a-t-il une place pour l’humain dans le monde du futur ? 

Plus les personnages se multiplient, plus le nombre d’humains semble reculer dans les fictions qui assurent leur succès. Plus ils sont attirants (plus les humains se laissent affecter, voire infecter, par ces créatures), plus ils sont associés au thème de l’extinction. 

Pourquoi les animes ou les vidéo-clips montrent-ils si volontiers la fin du monde comme un phénomène inéluctable, voire désirable ? En m’appuyant sur l’analyse d’images (clips, séries, jeux vidéo) issues du Media Mix japonais, j’espère identifier les stratégies qui se déploient derrière cette mise en scène « fun » de la fin.

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weiwei.guo[a]univ-lyon2.fr