[Colloque] “Droits humains des minorités sexuées, sexuelles et genrées – Regards franco-japonais” (5 et 6 nov. 2022, Université de Tokyo, présentiel et distanciel)

Le CERCRID, sous la direction scientifique de Yoshie Ito, Benjamin Moron-Puech et Tetsushi Saito, organise un colloque :

“Droits humains des minorités sexuées, sexuelles et genrées – Regards franco-japonais”
Samedi 5 et dimanche 6 novembre 2022
En présentiel et en distanciel à l’Université de Tokyo

Les interventions se feront en japonais et français, les débats en japonais, français et anglais.

Ces deux journées d’étude visent à jeter un regard comparatif sur le respect au Japon et en France des droits humains des minorités sexuées, sexuelles et genrées (MISSEG), à l’heure où les juridictions japonaises n’hésitent plus à s’appuyer sur les sources européennes. La situation de ces minorités étant parfois difficile à aborder de manière apaisée au niveau national, l’éclairage comparatiste présente tout son intérêt sur un tel sujet. En outre, l’éclairage comparatiste peut permettre d’apercevoir des questions passées jusqu’alors sous les radars des revues généralistes ou spécialisées. Enfin, ces sujets étant fréquemment dans l’actualité législative, qu’on songe à l’ouverture du mariage, à la reconnaissance de l’identité de genre ou encore à l’interdiction des « thérapies de conversion sexuelle », le recours au droit comparé peut s’avérer utile pour réaliser au mieux ces réformes.

Ces deux journées seront structurées autour de quatre thèmes : après un thème introductif sur les aspects historiques, sociologiques, philosophiques et internationaux du sujet, suivront les thèmes de l’identité, du corps et des ressources patrimoniales.

Dans un premier thème introductif, l’on étudiera les dimensions méta-juridiques et internationales du sujet. Une première table ronde sera l’occasion d’échanger sur les éléments historiques, sociologiques et philosophiques du sujet dans chacun des deux ordres juridiques français et japonais. Puis interviendra une deuxième table-ronde mêlant droit international privé et public.

On s’intéressera pour ce dernier à la manière dont il a pu influencer certaines réformes récentes et inversement comment le droit national a pu lui influencer les positions prises sur ce sujet par la France et le Japon dans les organisations internationales.

Concernant le deuxième thème sur l’identité, deux tables-rondes se succèderont, une sur l’identité personnelle et une autre sur l’identité familiale. Dans la première il sera question de la reconnaissance dépathologisée de l’identité personnelle des MISSEG, qu’il s’agisse de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre ou de leurs caractéristiques sexuées. Quant à la deuxième table-ronde y seront évoquées les questions de l’accès au mariage, à la filiation, à l’adoption et aux techniques d’assistance à la procréation.

Quant au troisième thème, le corps, une première table ronde s’intéresserait à la question du corps nu, en particulier à propos des défis posés au droit pénal par ces minorités féminines que sont les Femen. Quant à la seconde table-ronde, il y serait question, dans une approche résolument moniste, du corps transformé via des pseudo thérapies de conformation sexuée, sexuelle ou genrée.

Concernant le quatrième thème sur les ressources patrimoniales, on s’intéressera dans deux tables-rondes distinctes aux droits patrimoniaux dans la famille et hors de celle-ci, au travers notamment la question de l’accès des MISSEG aux divers droits sociaux (retraite, congé pour aidant familiaux, accès aux toilettes, etc.

Programme (pdf en téléchargement)

SAMEDI 5 NOVEMBRE

9h30 : Accueil

9h45 : Ouverture
Ryuji Yamamoto, Doyen de la faculté de droit, Professeur à l’Université de Tokyo
Julien Boudon, Président de la Section Japon à la Société de législation comparée, Professeur à l’Université Paris-Saclay

10h00 : Eléments historiques, sociologiques et philosophiques
Takayuki Kira, Professeur adjoint à l’Université Aichi
Benjamin Moron-Puech, Professeur à l’Université Lyon 2
Raphaëlle Théry, Maîtresse de conférences à l’Université Paris-Panthéon-Assas
Dimitri Vanoverbeke, Professeur à l’Université de Tokyo
avec Anthe Herweyers, Etudiante de master à la KU Leuven

12h00 : Déjeuner

13h30 : Eléments internationaux : regards d’universitaires et de praticien. Nes
Victoria Bellami, Doctorante à l’Université Paris-Panthéon-Assas
Samuel Fulli-Lemaire, Professeur à l’Université de Strasbourg
Hirotaka Honda, Avocat au barreau de Tokyo
Yuko Nishitani, Professeure à l’Université de Kyoto
Mila Petkova, Avocate au barreau de Paris
Hiroyuki Taniguchi, Professeur à l’Université Aoyama-Gakuin

15h30 : Pause

15h45 : Le corps nu
Yoshie Ito, Juge du tribunal local de Nagano, branche d’Ueda
Regis Schlagdenhauffen, Maître de conférences à l’EHESS
François-Xavier Roux-Demare, Maître de conférences à l’Université de Bretagne Occidentale

16h45 : Pause

17h00 : Le corps transformé
Caroline Beyer, Doctorante à l’Université Paris Nanterre
Jimmy Charruau, Docteur en droit et chercheur au CERSA (CNRS – Université Paris-Panthéon-Assas)

18h00 : Fin de la première journée

DIMANCHE 6 NOVEMBRE

9h30 : Accueil

9h45 : L’identité personnelle
Keisuke Abe, Professeur à l’Université Seikei
Julie Mattiussi, Maîtresse de conférences à l’Université de Haute-Alsace

10h45 : Pause

11h00 : L’identité familiale
Hugues Fulchiron, Professeur à l’Université Lyon 3 et Conseiller à la Cour de cassation
Lisa Oshima, Professeure adjointe à l’Université de Niigata

12h00 : Les personnes majeures protégées
Gilles Raoul-Cormeil, Professeur à l’Université de Caen
Kazuma Yamashiro, Professeur à l’Université Waseda

13h00 : Déjeuner

15h00 : Les ressources familiales
Julien Boisson, Maître de conférences à l’Université Paris Nanterre
Tetsushi Saito, Professeur à l’Université de Tokyo

16h00 : Pause

16h15 : Les ressources sociales
Marie Eliphe, Post-doctorante JSPS attachée à l’Université de Tokyo
Eri Kasagi, Professeure à l’Université de Tokyo et chargée de recherche au CNRS

17h00 : Conclusion
Isabelle Konuma, Professeure à l’INALCO

17h45 : Fin de la deuxième journée

Inscription

L’inscription est obligatoire avant le 3 novembre 2022, en cliquant sur ce lien.

Lien vers le site Internet.

Contact

Benjamin Moron-Puech : benjamin.moron-puech@univ-lyon2.fr

Adresse

Université de Tokyo
Faculté de Droit – Amphi 31
113-0033 Bunkyo City 7-3-1 Hongo
Tokyo

Conférence / “Le traité nippo-coréen de 1965 : obstacle à la normalisation des relations nippo-coréennes ?”, Institut d’Asie Orientale (26 mars 2021, 14h-15h30)

L’Institut d’Asie Orientale (UMR5062) aura le plaisir de proposer, en visioconférence, la conférence suivante. Les inscriptions doivent être faites au préalable à l’adresse mèl : iao.seminaire@ens-lyon.fr

Vendredi 26 mars 2021, de 14h-15h30

« Le traité nippo-coréen de 1965 : obstacle à la normalisation des relations nippo-coréennes ? »

Samuel Guex, professeur associé à l’Université de Genève, spécialiste d’histoire coréenne et japonaise, et des relations Chine-Corée-Japon.

Résumé : Les relations entre le Japon et la Corée du Sud sont au plus bas depuis plusieurs années. Les controverses autour des femmes de réconfort et, plus récemment, des victimes de travail forcé durant la colonisation, sont la cause de frictions diplomatiques dont les effets s’étendent désormais aux échanges culturels et économiques. Au cœur des dissensions se trouve le traité nippo-coréen de 1965, qui a permis la normalisation des relations entre les deux pays, mais qui fait l’objet d’interprétations divergentes. Alors que Tôkyô ne cesse de répéter que la question du dédommagement des victimes de la période coloniale a été réglée définitivement en 1965, Séoul considère, lui, que les dispositions du traité ne concernaient pas les demandes de dédommagement individuelles. Ces positions radicalement opposées semblent irréconciliables. Mais en a-t-il toujours été ainsi ? Tout en examinant les principaux points d’achoppement concernant le traité de 1965, nous montrerons que, par le passé, les positions officielles des gouvernements japonais et sud-coréens furent parfois bien différentes de ce qu’elles sont aujourd’hui.      

Le programme du séminaire de recherche de l’IAO est disponible à ce lien : https://iao.cnrs.fr/manifestations/seminaire-iao/ (La conférence de mai sera annoncée prochainement).

Lien vers le poster de la conférence ici.

Séminaire doctoral de la MFJ / « Du jeu vidéo japonais au jeu vidéo global : histoire, méthodes, perspectives » (16 février 2020, 18h heure de Tokyo, 10h heure de Paris)

La prochaine séance du séminaire doctoral de la Maison franco-japonaise aura lieu sur Zoom, le mardi 16 février 2021 à 18 h heure de Tokyo (10 h heure de Paris)

Le séminaire accueillera Romain Lebailly, Doctorant contractuel sous la direction de Sylvain Venayre (Université Grenoble-Alpes) et de Pierre Singaravélou (Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne).

Pour obtenir le lien Zoom, merci de contacter les organisateurs à l’adresse suivante : doctorantsmfj(at)gmail.com

Titre de la présentation : « Du jeu vidéo japonais au jeu vidéo global : histoire, méthodes, perspectives »

Résumé :
Si le jeu vidéo est devenu au cours des vingt dernières années un objet d’étude pour de plus en plus de sciences humaines, il reste tout à fait ignoré autant de l’histoire que des études japonaises. Ce constat est d’autant plus regrettable que ces dernières ont entrepris de s’intéresser à la culture populaire japonaise, dont le jeu vidéo apparaît comme l’angle mort.
Cette intervention se propose de replacer le jeu vidéo à la fois dans le paysage de la culture populaire japonaise, en mettant en avant ses correspondances autant que ses singularités au sein de celle-ci, et dans le paysage vidéoludique global. On se concentrera plus particulièrement sur la période allant des années 1970 au début des années 2000, qui recouvre l’essentiel des dynamiques historiques propres à ce médium.
Il apparaît en effet que dès l’origine, et contrairement au reste de la culture populaire japonaise, le jeu vidéo est conçu autant pour le marché national que pour l’international, c’est-à-dire essentiellement les Etats-Unis et l’Europe de l’Ouest, ainsi que quelques autres marchés secondaires. Sur le modèle de l’industrie technologique plutôt que sur celui de l’industrie culturelle, le secteur du jeu vidéo naissant et ses acteurs (Taito, Sega, Nintendo…) tentent en effet, dans les années 1970, de copier le pionnier américain à moindre coût, dans un but de conquête d’un marché japonais en pleine croissance, puis dans celui de disputer aux firmes américaines des parts de marché.
Porté par sa domination du marché du milieu des années 1980 au milieu des années 1990, le jeu vidéo japonais se lance dans une politique d’adaptation de ses productions à un marché globalisé, même si, dans le même temps, certains genres sont marqués par des représentations visuelles et narratives propres à la culture populaire nationale. A partir des années 1990, dans un contexte où l’industrie japonaise est davantage concurrencée, ce tiraillement se manifeste encore davantage avec d’un côté une production à vocation globale (incarnée par Sony) et de l’autre une production très empreinte de références japonaises, qui n’est souvent pas exportée, ou qui tend à devenir une niche à l’étranger.
On s’intéressera enfin aux modalités des appropriations du jeu vidéo japonais qui ont pu avoir lieu dans les espaces de réception, et des images du Japon qui ont pu en naître : de la France où, conjointement avec le manga et l’anime, le jeu vidéo alimente une nippophilie nouvelle, au Brésil, où un paysage vidéoludique original émerge, en passant par la Corée du Sud, où le Japon s’efface derrière ses consoles.
A la présentation de ces dynamiques générales, on adjoindra également une présentation des questionnements en cours, notamment en termes méthodologiques : la méthode d’analyse du jeu vidéo en tant que source historique reste ainsi à construire. Cette exploration méthodologique ouvre cependant des perspectives riches pour l’histoire culturelle du Japon contemporain, que nous terminerons par esquisser.