Conférence / Intervention de Michael LUCKEN et de UEHARA Mayuko dans le cadre des activités du Groupe d’étude de philosophie japonaise (samedi 26 juin 2021, 9h30-12h00)

Groupe d’étude de philosophie japonaise 

(Institut français de recherche sur l’Asie de l’Est UMR 8043, Inalco / Université de Paris / CNRS)

Demi-journée d’étude « Qu’est-ce que l’histoire de la philosophie japonaise ? » avec Uehara Mayuko (Université de Kyôto) et Michael Lucken (Inalco-IFRAE)

Samedi 26 juin 2021, vidéoconférences sur Zoom 

9h30-12h00 heure de Paris, 16h30-19h00 heure de Tokyo

Pour obtenir le lien Zoom, merci de bien vouloir remplir la formule de pré-inscription :
https://ifrae.cnrs.fr/evenements/quest-ce-que-lhistoire-de-la-philosophie-japonaise/

Résumés:  

Michael LUCKEN (Inalco-IFRAE)

      « De l’histoire de la philosophie comme parlementarisation des âmes » 

Il existe un consensus parmi les historiens pour dire avec Jack Goody qu’il s’est produit un « vol de l’histoire » des peuples du monde, que les peuples extra-occidentaux ont été privés de leur histoire par la science coloniale. Qu’il y ait pu y avoir aussi un « vol de la philosophie » n’apparaît en revanche pas aussi clairement, car la définition même de la philosophie est beaucoup plus disputée que celle de l’histoire.

Après avoir remis en perspective les différents rapports que la philosophie occidentale a entretenus au cours des xixe et xxesiècles avec ses marges, nous tenterons dans cette présentation de définir, au travers de l’exemple de la constitution d’une philosophie académique au Japon, les conditions d’une pensée qui accepte l’intégration con-tentieuse et démocratique de la pluralité de l’imagination des fins.

UEHARA Mayuko (Université de Kyôto)

      « L’orientation de la philosophie japonaise : l’émotion chez Nishida ou la pratique chez Tanabe »

La présente communication se focalise sur Nishida Kitarô et Tanabe Hajime, les deux auteurs les plus représentatifs de la philosophie japonaise, plus précisément de l’école de Kyoto. Il s’agit de faire une étude comparative entre leurs pensées du point de vue du sentiment (感情) ou de l’émotion (情). Pour Nishida, le sentiment et l’émotion sont les fondements incontournables de la logique ; il s’oriente donc vers une construction logique de sa philosophie à partir de l’émotion dès la seconde moitié des années 1910. Quant à Tanabe, qui répugne à l’intuitif et au contemplatif (観想的), il poursuit une logique qui insiste radicalement sur l’acte pratique. Pourtant, en fin de compte, Tanabe a persisté dans un mode de pensée saisissant scientifiquement l’émotion et le sentiment. Le domaine appelé « philosophie japonaise » a été inauguré durant la modernisation du Japon à l’occasion de l’introduction de la philosophie occidentale. Et si l’on admet ce fait, on peut dire que Nishida et Tanabe ont tous deux construit une philosophie qui s’efforce de dépasser la pensée dualiste de l’Occident moderne. Nishida prend la position du monisme en construisant la logique sur la base de l’émotion, alors que Tanabe la nie avec fermeté et exprime le conflit entre la logique et l’émotion dans sa philosophie. Afin de montrer la différence et l’opposition entre ces deux philosophes japonais, je traiterai le problème des rapports entre l’émotion et la philosophie en m’appuyant sur leurs discours sur l’art. 

contact courriel : takako.saito@inalco.frakinobukuroda@gmail.comarthur.mitteau@univ-amu.frsimon.ebersolt@gmail.com— 

Conférence / “Scriptures and Their Deployment: Great Notes (Maka shō), Raishin’s Notes (Raishin shō), and the Sacred Works (Shōgyō) of Early Medieval Japan” par Brian Ruppert (séminaire de l’EFEO – 18 juin 18h, heure de Tokyo)

Dans le cadre des Kyoto lectures de l’EFEO, Brian Ruppert (université de Kanagawa) présente la conférence : Scriptures and Their Deployment: Great Notes (Maka shō), Raishin’s Notes (Raishin shō), and the Sacred Works (Shōgyō) of Early Medieval Japan

Date le et lieu : Vendredi 18 juin à 18h (heure du Japon) sur la plateforme Zoom. 

Le lien ainsi que le mot de passe permettant de se connecter seront affichés sur le blog du Centre de Kyōto et sur le site internet de l’ISEAS la veille.

Conférence / “Le commerce des jonques chinoises dans le Nagasaki pré-moderne : une étude des intermédiaires dans les échanges commerciaux ” par PENG Hao (Séminaire Kyūshū 4 juin 2021, 10h-12h)

Dans le cadre de la prochaine séance du séminaire Kyūshū qui se tiendra le vendredi 4 juin 2021 de 10h à 12h, PENG Hao (Université Municipale d’Osaka) fera une présentation intitulée 「近世長崎の唐船貿易―輸出入品の仲介商に焦点を当てて―」(Le commerce des jonques chinoises dans le Nagasaki pré-moderne : une étude des intermédiaires dans les échanges commerciaux).

La présentation aura lieu en japonais, sans traduction.

Elle se tiendra sur Zoom. La séance est ouverte à tout.e chercheur.se et étudiant.e intéressé.e. Si vous n’avez jamais assisté au séminaire et si vous souhaitez assister à la séance, merci de vous signaler auprès des organisateurs.

Contact :
Annick Horiuchi (horiuchi@univ-paris-diderot.fr)
Pierre-Emmanuel Roux (pierre-emmanuel.roux@u-paris.fr)


* Peng Hao est notamment l’auteur de : 

『近世日清通商関係史』  (東京大学出版会, 2015)
(traduction anglaise) Trade relations between Qing China and Tokugawa Japan : 1685-1859 (Springer, 2019) 

Conférence / “The Rickshaw and the Railroad: Human-Powerd Transport in the Age of the Machine” par Kate McDONALD (cycle de conférences “Global Japon(s)”, 2 juin 2021 13h-14h30)

Dans le cadre du cycle de conférences Global Japon(s), le Centre de Recherches sur le Japon de l’EHESS a le plaisir de vous inviter à la conférence suivante :

The Rickshaw and the Railroad: Human-Powerd Transport in the Age of the Machine

Kate McDonald (University of California, Santa Barbara)

Mercredi, 2 juin 2021, 13h-14h30

Pour recevoir les documents préalables à la séance ainsi que le lien de la salle virtuelle, merci de vous inscrire à : crj@ehess.fr

Conférence / Interventions de KUWAYAMA Yukiko et de Raphaël PIERRES dans le cadre des activités du Groupe d’étude de philosophie japonaise (samedi 29 mai 2021, 9h30-12h00)

Groupe d’étude de philosophie japonaise 

(Institut français de recherche sur l’Asie de l’Est, Inalco / Université de Paris / CNRS, F-75013 Paris)

Communications
Samedi 29 mai 2021, vidéoconférences sur Zoom 
9h30 -12h00 l’heure de Paris, 4h30 – 7h00 PM l’heure de Tôkyô

Programme

9h30-10h10 

KUWAYAMA Yukiko  (Université Hildesheim, Inalco)

« Ki, perception, sentiment – une phénoménologie linguistique de l’expérience antéprédicative »

10h10-10h25 questions – réponses 
10h25-10h35  pause

10h35-11h15 

Raphaël PIERRES (Université Paris I-Panthéon Sorbonne )

« Grammaire du kokoro (心) »

11h15-11h30 questions – réponses 
11h30-12h   discussion générale 

12h00  (7h00 PM l’heure de Tôkyô) la fin de séance 

Pour le lien Zoom, prière de contacter : takako.saito@inalco.fr
contact courriel : takako.saito@inalco.frakinobukuroda@gmail.comarthur.mitteau@univ-amu.fr, simon.ebersolt@gmail.com

Résumé (KUWAYAMA Y.)

   Dans cet exposé, nous allons présenter un résumé de notre thèse qui s’intitule à l’origine, en allemand, « Ki, fühlen, empfinden – eine linguistische Phänomenologie vorprädikativer Erfahrungsformen ». Elle est caractérisée par une méthodologie linguistique phénoménologique. Pour approcher la dimension antéprédicative de l’expérience qu’on peut désigner comme « perception et sentiment », nous posons quelques étapes : dans un premier temps, nous allons contextualiser la thèse du discours phénoménologique confronté directement à la diversité des langages naturels, notamment concernant la description de phénomènes ; dans un deuxième temps, nous introduirons le mot ki à l’aide des traductions processuelles d’expressions en utilisant un lexique ; dans un troisième temps, nous ferons le parallèle entre les deux domaines ki et Gefühl dans la langue allemande. Partant d’un repérage des similarités entre ces deux champs notionnels avec un focus sur l’approche de Yuho Hisayama basée sur la « nouvelle phénoménologie » chez Hermann Schmitz et Gernot Böhme, nous analyserons la différenciation des deux domaines.

        Le mot ki a beaucoup de sens différents. On le remarque notamment quand on compare ses traductions possibles entre le japonais et les autres langages naturels. Le domaine ou le champ notionnel ki (comme l’ensemble des sens de l’expression, ce que J.L. Austin désigne comme word meanings) peut apparaître plus vaste que celui du mot Gefühl en allemand. Le sens d’« attention » (par exemple ki o tsukeru – faire attention) est un bon exemple. Les traductions comme « en un souffle » (in einem Atemzug, , 一気に, ikki ni), « l’air » (Luft, 空気, kūki), « l’intention » (Intention, 気になる, ki ni naru1, 気にする ki ni suru 2), « le courage » (Mut, Mutig-Sein, 勇気 yūki), ou « le mode de vouloir et l’être énergétique » (Wollen und Kraftvoll-Sein, 志気 shiki ou 意気 iki) peuvent clairement souligner la diversité des sens du mot. Le mot ki peut exprimer différents caractères de l’homme et du monde comme la matérialité, la corporalité, la spiritualité, l’affectivité ou l’émotionnalité. Ainsi, le mot ki peut paraître complexe à traduire. En comparaison, le mot kokoro ( 心 , Herz ou Herzgeist,3 cœur) a son noyau sémantique à la dimension d’expérience plus privée des sentiments, même s’il peut toucher également des dimensions de sentir, comme le mot ki.4 Outre une introduction historique à propos de la distinction de kokoro et ki de néoconfucianisme, nous travaillons à trouver un axe entre une approche orientée spatialement (phénoménologie de l’atmosphère et ki comme l’approche de Hisayama, Schmitz et Böhme) et de la perspective de la première personne, qui sent et parle de son cœur (心の内を打ち明ける kokoro no uchi o uchiakeru).

        De cette manière, nous arrivons à toucher la frontière entre dimension de l’expérience antéprédicative et prédicative au moyen des expressions verbales et concrètes. Dans le cadre de l’exposé, nous avons choisi de nous concentrer sur la dimension antéprédicative au moyen d’idées merleau-pontiennes comme la « pensée sauvage » ou l’« existence brute et préalable ». Il apparait que même cette étape puisse tourner autour du cœur (心) qui change (心変わり kokorogawari) comme la météorologie (天気, tenki), mais qui prend des décision (決心する) de temps en temps et qui trouve sa paix (穏やかな心) également de temps à autres.

 1. L’expression « ki ni naru » (気になる) peut être traduit comme « quelque chose me concerne » en français.
2. L’expression « ki ni suru » (気にする) peut être traduite comme « s’inquiéter de quelque chose » ou « se préoccuper de quelque chose ». J’ai hâte de poser de telles questions ouvertes dans le cadre de mon exposé concernant les traductions des expressions en français.
3.  Wohlfahrt (2001): p. 17.
4.  c.f. Yamaguchi (1997): p. 61., Kimura (1995): p. 126f., Hisayama (2014): p. 89.

Résumé (R. PIERRES)

Nous mobilisons ici la notion japonaise de 心 comme outil pour dépasser – ou problématiser –le partage entre intérieur et extérieur. 心 (kokoro) est l’un des termes les plus couramment utilisés en japonais pour désigner le mental, quoiqu’il englobe une dimension affective : en ce sens, il renvoie à la fois au coeur et à l’esprit, et semble subsumer la séparation entre pensée et corps (de fait, nous le retrouvons également comme clé dans le verbe 思う, omou, penser). Nous cherchons ici à en déployer les implications. Les coordonnées de notre interrogation peuvent être posées en situant la notion de 心 à l’aide des outils proposés par Ricoeur dans le quatrième chapitre de L’homme faillible, en particulier vis-à-vis des notions de sentiment et de θυμός (thumos).
Dans ce cadre conceptuel, nous nous attachons plus spécifiquement à analyser la portée et les limites de la notion de 心 en regard du problème de la localisation du mental. Ce problème trouve une première traduction remarquable dans la philosophie de Nishida autour de l’idée que l’esprit doit et ne peut pas être localisé dans le monde. C’est sous cet angle que nous commençons à saisir en quoi la notion de 心 ouvre à une forme de dépassement de l’intériorité, en tant que notion mixte. Comme Nishida l’indique dans un article de jeunesse, 心の内と外, il n’y a pas d’un côté le monde intérieur, de l’autre, le monde extérieur : en ce sens, le 心 n’est ni intérieur ni extérieur. En s’appuyant sur ce caractère mixte du 心, il est possible de tendre vers une forme de monisme. Au début de son travail, dans 善の研究, Nishida accorde une grande importance à l’expérience pure (純粋経験) où la distinction entre intérieur et extérieur n’a pas cours, à la manière du mouvement instinctif de l’animal, ou de la perception du nouveau-né. Le paradoxe tient à ce que si pensée et étendue ne sont pas deux ordres logiques ou ontologiques strictement distincts, alors la question du lieu de la pensée doit être reposée.
D’un deuxième point de vue, la notion de 心 signale en effet l’ancrage du soi dans la chair : elle joue à la fois comme point d’application des catégories spatiales à l’esprit, en tant qu’il est associé à un corps particulier, situé dans un espace déterminé. Pour aborder cette tension d’une manière plus aisément compréhensible, nous ouvrirons ici une étude de cas, que nous désignons provisoirement comme grammaire du 心. L’enjeu de cette enquête lexicologique est de rendre plus concrète la question théorique de l’incarnation de l’esprit. Si son premier objet est bien l’observation d’expressions courantes en japonais afin d’en mesurer la portée, il faut toutefois faire un pas de plus. En effet, la mention par Nishida de l’éthique et de l’esthétique comme chemins pour retrouver cette indistinction nous invite à étudier des usages remarquables dans les textes poétiques, mais aussi dans certains textes bouddhiques classiques. Ces analyses ponctuelles ont pour horizon une conception non-naturaliste de l’incarnation, dans le fil de ce que Merleau-Ponty désigne, en particulier dans ses cours de 1954 au collège de France, comme « l’institution des sentiments ».

Ce caractère institué du sentiment permet enfin de remettre en question le caractère privé que semblait d’abord impliquer la notion de 心. L’influence de la polémique analytique contre l’intériorité conduit ainsi Ōmori à souligner que les sentiments ne sont pas indépendants des situations, contre la tendance à les renfermer dans le coeur. La critique de l’intériorité dans 物と心 engage à la fois une dimension épistémologique, en tant qu’il s’agit de dépasser la distinction entre la chose et sa représentation. C’est bien l’intériorité du coeur qui se trouve battue en brèche (「心」には「中」がないのである。) Ce qui était tenu pour le plus intime, l’au-dedans radical, est projeté d’un même mouvement dans la dimension d’un environnement et d’une atmosphère. Faisant retour vers notre point de départ, il faut bien, à la fin, poser à nouveau la question, afin de mesurer apports et apories de cette proposition singulière : la philosophie du 心 est-elle enfin la « philosophie du coeur » que Ricoeur appelait de ses voeux, pour dépasser un certain partage entre intériorité et extériorité ?

Conférences / Agenda de l’EFEO (mai 2021)

L’EFEO/ISEAS Kyoto organise régulièrement des événements académiques (conférences, journées d’étude). Les activités du centre figurent sur l’agenda de l’EFEO qui est consultable en ligne (https://www.efeo.fr/), sur notre page Facebook (https://www.facebook.com/efeokyoto/) ou sur le site de la Scuola italiana di studi sull’asia orientale (ISEAS ; https://iseas-kyoto.org/). Deux conférences sont au programme en mai. Elles se tiendront uniquement en ligne. Nos événements sont ouverts à tous. N’hésitez pas à transmettre l’information à vos étudiants ou collègues. 

Agenda EFEO Kyoto (mai 2021)

– Le 21 mai, de 17h à 19h (heure du Japon), le centre EFEO-ISEAS organise un événement (en japonais) autour de la parution du livre de Lawrence MARCEAU (ISEAS) sur l’unique rouleau illustré complet des fables d’Esope (Rinsen shoten, 2021, 絵入巻子本 伊曽保物語 ―臨川書店 (rinsen.com)). Kishimoto Emi (université d’Osaka), Hyôdô Toshiki (université de Wakayama) et Lawrence Marceau feront des présentations en rapport avec le rouleau et les fables d’Esope dans le Japon d’Edo. Araki Hiroshi (International Research Center for Japanese Studies) sera discutant. L’événement se tiendra en ligne sur la plateforme Zoom. Pour s’inscrire utiliser le code QR du poster ou écrire au centre EFEO-ISEAS. 

– SAKA Chihiro (université Ryûkoku) présente la conférence : Datsueba’s Role in Structuring the Religious Landscapes: An Examination of the Precinct of Risshakuji and the Pilgrimage Route to Atsuta Shrine. Vendredi 28 mai à 18h (heure du Japon) en format hybride ou uniquement sur la plateforme Zoom. 

Conférence / “Traduire la littérature humoristique française au Japon – le cas des oeuvres de Cami” par Gérald Peloux (séminaire transversal du CRCAO, 7 mai 2021, 11h-13h)

Titre de la conférence et informations

Traduire la littérature humoristique française au Japon : le cas des œuvres de Cami

Gérald Peloux, CY Cergy Paris Université, UMR Héritages, CRCAO

Date : 7 mai 2021 11h-13h

Info pour lien zoom :
– lara.maconi(at)college-de-france.fr
– xiangyun.zhang(at)u-paris.fr

Résumé

À partir des années 1920, le Japon est pris d’une frénésie de traductions d’œuvres des grands auteurshumoristiques occidentaux : Mark Twain, P.G. Wodehouse, Stephen Leacock, Jerome K. Jerome, etc. chez les anglophones, les frères Fischer, Alphonse Allais, Georges Courteline, Tristan Bernard, Cami, etc. chez les

francophones. Durant les mêmes années, de nombreuses anthologies de l’humour paraissent tandis que le mot-valise, ero-guro-nansensu, vient affirmer l’importance du nonsense (nansensu) à côté de l’érotisme et du grotesque. À travers l’exemple de Cami, un des chantres de l’humour loufoque à la française, nous voudrions présenter durant cette séance le contexte dans lequel ce phénomène d’introduction de l’humour occidental se produit et comment l’humour – réputé souvent intraduisible – a pu être transmis. Nous voudrions aussi présenter l’évolution ultérieure des traductions de cet auteur.

Biographie du conférencier

Gérald Peloux est maître de conférences à CY Cergy Paris Université. Il est spécialiste de littérature populaire japonaise de l’entre-deux-guerres. Il travaille actuellement sur l’œuvre de Tani Jōji dont il a traduit en 2019 un recueil de nouvelles aux Belles Lettres, Chroniques d’un trimardeur japonais en Amérique qui a obtenu en 2021 le prix d’encouragement de la traduction littéraire décernée chaque année par la fondation japonaise Konishi

Lien vers le poster de l’événement ici.

Conférence / “Marché du travail divisé au Japon: emplois réguliers et non-réguliers, hommes et femmes, entreprises japonaises et étrangères, et pandémie de Covid-19”, par HASEGAWA Shinji, Axe travail du groupe Populations Japonaises (15 mai 2021, 10h-12h)

La troisième session du cycle de conférences de l’axe travail du groupe Populations Japonaises (CRCAO-IFRAE) aura lieu le vendredi 14 ai 2021 de 10 h à 12 h (heure de Paris). Il s’agira d’une intervention de HASEGAWA Shinji, professeur à l’Université de Waseda. Sa conférence est intitulée “Marché du travail divisé au Japon: emplois réguliers et non-réguliers, hommes et femmes, entreprises japonaises et étrangères, et pandémie de Covid-19“.

La conférence aura lieu sur Zoom. Pour obtenir le lien, merci de contacter l’un des organisateurs (cesar.castellvi(a)ehess.fr ou julien.martine(a)univ-paris-diderot.fr).

Lien vers le poster de l’intervention ici.

Résumé :

Le Japon est une société de disparité(格差社会. Il existe une grande disparité de revenus et dʼactifs(資産)entre les personnes ou foyers, qui ont tendance à être fixes ou à sʼélargir sur le long terme. Derrière cet écart se cache le système dʼemploi japonais.

Au Japon, il existe des disparités nettes entre les travailleurs réguliers et non réguliers, les travailleurs des grandes entreprises et des PMEs, les hommes et les femmes, etc. En outre, il existe des différences significatives entre ceux qui travaillent pour des firmes japonaises et ceux travaillant pour les firmes étrangères implantées au Japon, en matière de recrutement, de rémunération, de formation, …, ce qui nʼest sans doute pas le cas dans dʼautres pays.

Dans cette présentation, après avoir rapidement montré lʼétat actuel de ces disparités, Shinji les examinera du point de vue de la division du marché du travail japonais, et non comme une particularité unique au Japon que lʼon retrouve souvent dans les études culturelles comparatives. De telles divisions se produisent parce que les segments qui forment le marché du travail sont séparés les uns des autres en raison des barrières à la mobilité. Les travailleurs du segment mal conditionné ne peuvent pas se déplacer vers le segment mieux positionné en raison des barrières à la mobilité, de sorte que la disparité est maintenue pendant de longues périodes.

Il va dénouer ces barrières à la mobilité en tant que mécanisme dʼ« isolement » causé par des différences dans la formation du capital humain. On peut observer la division du marché du travail sous différents angles en fonction de lʼaxe de segmentation, mais il cherche à élucider ce mécanisme en termes de rationalité économique, expliquant ainsi de manière unifiée les disparités qui se produisent entre les différents segments.

Enfin, il essaiera dʼexaminer comment la pandémie actuelle de Covid-19 affecte cette division du marché du travail. La pandémie a déjà endommagé le stock de capital humain en tant que choc dʼapprovisionnement (supply shock), dʼune manière différenciée selon les segments du marché du travail. Elle aura également un impact majeur sur la façon dont le capital humain sʼy formera à lʼavenir. De tels impacts renforceront-ils la division traditionnelle du marché du travail japonais ? Ou sera-t-elle réduite pour créer une nouvelle division du marché ?

Biographie :
Shinji Hasegawa est professeur de gestion internationale depuis 1999 à l’Université Waseda, à la faculté des sciences sociales. En 1996, il a obtenu son doctorat en sciences de gestion de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ses publications récentes incluent Société et Economie post-Corona (titre provisoire, Tokyo : Dobunkan, à paraître en juillet 2021), Gestion Internationale – Cas et Theories (Tokyo: Yuhikaku 2013), et Théories de Management International (Tokyo: Chuokeizai 2008). En outre, il a publié de nombreux articles dans des revues académiques et a donné de nombreuses présentations dans diverses conférences internationales.
Ses recherches actuelles portent sur la localisation des entreprises multinationales, le rôle de filiale des multinationales, les entreprises étrangères au Japon, la gestion des ressources humaines et de la diversité, la stratégie et lʼorganisation des entreprises multinationales, les alliances stratégiques internationales et la théorie de lʼinvestissement étranger direct.

Conférence / Agenda du Centre de recherches sur le Japon de l’EHESS – mai/juin 2021

5 mai 2021 – Global Japon(s)

David Mervart – The Strange Adventures of Don Francisco Pizarro in Japan: The First East-Asian History of the Americas
5 mai 2021 | 13h-15h | Visioconférence
Conférence de David Mervart (Universidad Autónoma de Madrid) dans le cadre du cycle de conférences « Global Japon(s) ».
Inscription par mail : crj@ehess.fr
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6 mai 2021 – Histoire du Japon moderne et contemporain

Ann-Sophie Schoepfel – Les Procès de Nuremberg et de Tôkyô
6 mai 2021 | 15h-17h | Visioconférence
Conférence d’Ann-Sophie Schoepfel (Sciences Po) dans le cadre du séminaire « Histoire du Japon moderne et contemporain : dynamique et trajectoires d’une modernité », organisé par Guillaume Carré (CRJ-CCJ), Cyrian Pitteloud (CRJ-CCJ) et Grégoire Sastre (CRJ-CCJ).
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18 mai 2021 – Aux origines de la mondialisation et de la “grande divergence”

Changements structurels au sein du régime domanial dans la première moitié du Moyen-Âge japonais (XIIIe-XIVe siècles)
18 mai 2021 | 11h-13h | Visioconférence
Conférence de Dimitri Tatoyan (CRCAO/ERC J-Innovatech) dans le cadre du séminaire « Aux origines de la mondialisation et de la “grande divergence” », organisé par François Gipouloux et Aleksandra Kobiljski.
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26 mai 2021 – Rendez-vous du Japon contemporain

Rapatrier les morts d’un pays disparu : travail forcé et rapatriements contemporains des morts coréens du Japon
26 mai 2021 | 11h-13h | Visioconférence
Conférence de Florence Galmiche (Université de Paris – CCJ) dans le cadre de la 4e saison des « Rendez-vous du Japon contemporain » organisés par Aleksandra Kobiljski et César Castellvi
Inscription par mail : crj@ehess.fr
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2 juin 2021 – Global Japon(s)

Foot Work: Rethinking the History of Labor and Technology in Modern Japan
2 juin 2021 | 13h-15h | Visioconférence
Conférence de Kate McDonald (University of California – Santa Barbara) dans le cadre du cycle de conférences « Global Japon(s) ».
Inscription par mail : crj@ehess.fr
En savoir plus

Conférence / “The Strange Adventures of Don Francisco Pizarro in Japan: the First East-Asian History of the Americas” par David MERVART (cycle de conférences “Global Japan, 5 mai 2021 13h-14h30)

Dans le cadre du cycle de conférences Global Japon(s), le Centre de Recherches sur le Japon de l’EHESS a le plaisir de vous inviter à la conférence suivante

The Strange Adventures of Don Francisco Pizarro in Japan: the First East-Asian History of the Americas


David Mervart (Universidad Autonoma de Madrid)

Mercredi 5 mai 2021 13h-14h30

Pour recevoir les documents préalables à la séance ainsi que le lien de la salle virtuelle, merci de vous inscrire à : crj@ehess.fr