[Journée d’étude]Groupe Japon(s)&Patrimoine(s), 24 novembre 2023, 9h-12h30

À l’occasion des 20 ans de l’adoption de la Convention UNESCO pour la sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel (PCI), le groupe Japon(s)&Patrimoine(s) propose une demi-journée d’études pour revenir sur l’émergence de cette catégorie patrimoniale — aussi bien au sein de cette instance internationale que dans les pratiques japonaises — et sur le rôle joué par le Japon dans la reconnaissance d’une conception plus englobante des traditions culturelles, pour ne pas dire ethnologiques. 

À travers une approche pluridisciplinaire, il s’agit de porter un regard neuf sur les processus historiques, politiques, économiques et sociaux qui ont façonné les rapports de l’archipel avec le patrimoine immatériel, des temps difficiles de l’immédiat après-guerre aux cérémonies internationales d’aujourd’hui. Loin d’être un inventaire poussiéreux de pratiques figées dans le passé, cette forme patrimoniale manifeste, peut-être mieux qu’aucune autre, ce caractère vivant et dynamique du patrimoine qui n’est pas sans ambiguïtés pour les acteurs locaux aussi bien que globaux.

Date : 24 novembre 2023, 9h-12h30 (heure française) / 17h-20h30 (heure japonaise)

Le programme est présenté sur l’affiche en pièce jointe ainsi qu’à la page suivante : https://bunkazai.hypotheses.org/1959 

L’événement aura lieu intégralement en ligne (Zoom).

Pour s’inscrire : https://forms.gle/3dhNYXcdMiqqDjYL8 

Plus d’informations sur notre carnet Hypothèses : https://bunkazai.hypotheses.org/

[Colloque international] »Horizon 2073 : vers un siècle de recherches en sciences sociales sur le Japon », 22-24 novembre 2023, CRJ, Aubervilliers

Dans le cadre de son 50e anniversaire, le Centre de recherches sur le Japon (CRJ) a le plaisir de vous inviter au Colloque international intitulé :

« Horizon 2073 : vers un siècle de recherches en sciences sociales sur le Japon »
22-24 novembre 2023
Auditorium 150 du Centre de colloques du Campus Condorcet
Place Front Populaire, 93300 Aubervilliers

Entrée libre. Contact : crj@ehess.fr

Programme du 22 novembre 2023

10h-10h30
Ouverture du Colloque « Horizon 2073 » : Mode d’emploi

10h30-12h
« L’historiographie du Japon prémoderne (1570-1870) : nouveaux contextes, nouveaux défis »

PANEL
Yannick Bardy (Université de Lille), Rebekah Clements (Université autonome de Barcelone), Annick Horiuchi (Université Paris Cité); Discutant: Guillaume Carré (EHESS)

12h-13h : Pause déjeuner

13h-14h30
« Who needs a history of biomaterials in Japan? »

KEYNOTE
Lisa Onaga (Max Planck Institute for the History of Science); Discutante: Alice Doublier (CNRS)

15h-17h
« The Challenge of New Natures: An Update »

TABLE RONDE
Wolf Feuerhahn (CNRS), Aleksandra Kobiljski (CNRS), Ian Miller (Harvard University), Wakana Suzuki (University of Osaka)
Chair: Noémi Godefroy (INALCO/CNRS)

17h30-20h : Cocktail d’ouverture

Programme du 23 novembre

10h-12h
« Sciences sociales en traduction : La patience de l’Autre »

TABLE RONDE
Vincent Azoulay (EHESS/Annales), Alain Delissen (EHESS), Michael Lucken (INALCO)
Chair: Guillaume Carré (EHESS)

13h-14h
« A Confluence: Human-Water Interactions Past and Present »

KEYNOTE
ShinIchirō Nakamura (University of Nagoya)
Discutant: Cyrian Pitteloud (Université de Lille)

14h30-16h
« Digital Republic: Open Science, Data Visualization and New Collaborations »

TABLE RONDE
Rebekah Clements (Université autonome de Barcelone), Éric Mermet (CNRS) Sara Teasley (RMIT University, Melbourne)
Chair: Aleksandra Kobiljski (CNRS)

16h30-18h30
« New Aspects of Maritime Cartography in Japan »

PANEL
Patrick Beillevaire (CNRS), Vera Dorofeeva-Lichtmann (CNRS), Elke Papelitzky (University of Oslo), Ekaterina Simonova-Gudzenko (Moscow State University), Yuko Takigawa (University of Kagawa)
Discutant : Georges Métailié (CNRS)

Programme du 24 novembre

10h-12h
« La société japonaise contemporaine comme objet pour les sciences sociales »

TABLE RONDE
Karoline Postel Vinay (Science Po), Christian Sautter (EHESS), Isabelle Thireau (CNRS), Kazuhiko Yatabe (Université Paris Cité)
Chair : César Castellvi (Université Paris Cité)

12h-13h : pause déjeuner

13h-15h
« Horizon 2073 »

座談会
Claire-Akiko Brisset (Université de Genève), Guillaume Carré (EHESS), Alice Doublier (CNRS), Noémi Godefroy (INALCO/CNRS), Matthias Hayek (EPHE/SFEJ), Aleksandra Kobiljski (CNRS), Barak Kushner (Cambridge University)

15h : 
Clôture du colloque

[Soutenance de thèse] »Du jukebox à Sonic : Sega, une entreprise japonaise de jeux vidéo au coeur des échanges culturels globaux (1973-2001), Romain Lebailly, lundi 13 novembre 2023 à 9h

Veuillez trouver ci-dessous des informations concernant la de soutenance de Romain Lebailly :

« Du jukebox à Sonic : Sega, une entreprise japonaise de jeux vidéo au cœur des échanges culturels globaux (1973-2001) »
Lundi 13 novembre 2023 à 9h

Salle Jean-Baptiste Duroselle, Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne
17 rue de la Sorbonne 75005 Paris

Le jury est composé de :

Julien Bouvard, maître de conférences, Université Jean Moulin Lyon 3
Isabelle Gaillard, maîtresse de conférences, Université Grenoble-Alpes
Michael Lucken, professeur des universités, Inalco (rapporteur)
Emmanuelle Loyer, professeure des universités, Sciences Po (rapporteure)
Pierre Singaravélou, professeur des universités, Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne (directeur de thèse)
Sylvain Venayre, professeur des universités, Université Grenoble-Alpes (directeur de thèse)

Résumé
Cette monographie se propose de retracer le parcours d’un acteur particulier de l’industrie vidéoludique japonaise, Sega, sous un angle d’histoire culturelle et d’histoire des circulations. Pionnière du jeu vidéo japonais dès 1973, cette entreprise a en effet pour originalité de connaître, à partir du milieu des années 1980, un succès plus important en dehors des frontières du Japon que dans le pays même. Pourtant, au milieu des années 1990, Sega connaît un retournement de situation et voit ses activités à l’étranger péricliter, tandis qu’elle se concentre sur le marché japonais, au prix d’un déclassement marqué par l’arrêt de sa production de consoles en 2001. Cette trajectoire originale, qui appelle une analyse donnant leur place tant aux réussites qu’aux échecs, reste peu explorée par une historiographie extra-universitaire inégale, mais aussi par des travaux académiques forgés autour d’un paradigme centré sur la technique ou les aspects ludiques. Par ailleurs, les historiens eux-mêmes se sont très peu penchés sur l’objet jeu vidéo. Cette thèse se veut donc être une porte vers une histoire sociale des représentations vidéoludiques centrée autour de l’acteur Sega, à même d’éclairer plus largement l’histoire du jeu vidéo japonais sous un angle culturel. L’abondance de sources, notamment rassemblées par des amateurs, permet en effet d’ambitionner l’élaboration d’un tableau complet de Sega partout dans le monde, tant en tant qu’entreprise dotée d’une organisation et d’un fonctionnement particuliers, qu’en tant que productrice de biens culturels. Ces derniers, traités de manière tant quantitative que qualitative, éclairent les modalités mais aussi les significations des circulations vidéoludiques, à une période d’intensification de l’exportation des jeux vidéo japonais à l’échelle globale.

    Entreprise japonaise de machines de divertissement avant 1973, Sega, actrice de l’américanisation du pays, se tourne logiquement vers le jeu vidéo lorsque les premières bornes d’arcade sont commercialisées aux États-Unis en 1972. Copiant dans un premier temps les productions américaines, Sega, à mesure que l’intérêt pour le médium grandit, tourne entièrement son fonctionnement interne vers l’innovation vidéoludique. Cela lui permet de devenir leader du marché japonais de l’arcade dans les années 1980, mais aussi d’exporter sa production. L’entreprise, qui cherche un équilibre avec les États-Unis où elle installe une partie de ses activités, entretient un réseau de distribution large. Toutefois, sur le marché des consoles où elle se lance en 1983, Sega est distancée par sa concurrente Nintendo. C’est pour parvenir à rivaliser avec celle-ci qu’elle adopte un fonctionnement très original au sein de l’industrie vidéoludique japonaise : la transnationalisation. En laissant une grande autonomie à ses filiales aux États-Unis et en Europe, contrairement aux pratiques de ses concurrentes, Sega permet l’éclosion de marketings dédiés pour ses différents publics, et surtout l’adaptation de la création vidéoludique, qu’il s’agisse de l’élaboration de la mascotte Sonic, ou de la mise en place d’un processus rationalisé d’exportation et de localisation des jeux produits au Japon. Il s’agit là d’un facteur décisif dans le succès que Sega rencontre aux États-Unis et en Europe, alors même qu’elle n’arrive pas à concurrencer Nintendo au Japon. Pourtant, des conflits dans le fonctionnement transnational de l’entreprise ont raison du succès de l’entreprise à partir de 1995. Il n’en reste pas moins qu’alors qu’elle souhaite effacer sa japonité à l’étranger, Sega produit des jeux vidéo où persistent plus ou moins explicitement des marques de celle-ci, ce qui participe au développement, chez une partie des joueurs à l’étranger, d’une nippophilie contemporaine.

[Appel à contribution] Nouvelle revue de japonologie

La section de japonais de l’université Toulouse-Jean Jaurès est en train de finaliser la création d’une nouvelle revue de japonologie dont le titre est Études japonaises. 

Fondée sur le principe des varia, son premier numéro, par voie électronique d’abord, est prévu pour le premier semestre 2024.

De plus amples renseignements sont disponibles sur le site de la revue (https://sites.google.com/view/revuetudesjaponaises, en cours de construction), mais vous pouvez dores et déjà adresser des propositions d’articles (entre 22000 et 45000 signes) à l’adresse : revueetudesjaponaises@gmail.com.

La revue publiera également des recensions ou comptes rendus critiques d’ouvrages parus en français, anglais ou japonais, à envoyer à la même adresse…

A vos plumes (pinceaux et claviers…) !

Bien cordialement à tous

Le comité de rédaction d’Études japonaises

[Conférence] »La binarité du sexe dans le droit constitutionnel au Japon : vers l’indifférence ou la redéfinition ? », Emiko Saitō, jeudi 9 novembre 2023, 18h-20h

Nous avons le plaisir de vous annoncer la conférence de Madame Emiko SAITŌ, organisée dans le cadre du cycle de conférences La construction du genre – au-delà de la binarité (Inalco, 65 rue des Grands Moulins, 75013 Paris) jeudi 9 novembre 2023, de 18h à 20h :

« La binarité du sexe dans le droit constitutionnel au Japon : vers l’indifférence ou la redéfinition ?« 

http://www.inalco.fr/evenement/binarite-sexe-droit-constitutionnel-japon-vers-indifference-redefinition

La conférence sera au format hybride. Si vous souhaitez y assister à distance, merci d’écrire à Isabelle KONUMA (isabelle.konuma@inalco.fr), qui vous enverra le lien zoom.

[Call for applications 2024] Japanese Early Modern Palaeography (University of Cambridge, 29 July to 9 August 2024)

The call for applications for the eleventh edition of the Mitsubishi Corporation Summer School in Early Modern Japanese Palaeography at the University of Cambridge is now open. The Summer School will run between 29 July and 9 August 2024. 

All details can be found at:

Call for applications 2024 – Japanese Early Modern Palaeography (wakancambridge.com)

Deadline: 10 January 2024.

[Conférence performée] »Mitsouko & Mitsuko », du 6 au 9 novembre 2023, MCJP

Nous avons le plaisir d’annoncer une conférence-performée qui aura lieu à la Maison de la culture du Japon à Paris :

 « Mitsouko & Mitsuko »
du 6 au 9 novembre 2023 (20h) 

Pourquoi le parfum de Guerlain s’appelle-t-il « Mitsouko » ? 

A partir de cette question, Michikazu Matsune nous embarque dans un voyage dans le temps. 

Il porte un regard à la fois réflexif et poétique sur l’attirance que le Japon a exercé sur l’Occident et interroge ce qu’est la frontière, le déracinement, l’éloignement. 

Une conférence-performée pleine de tendresse et non dépourvue d’humour, à la découverte d’horizons inattendus.

Tarif à 8€ au lieu de 20€ avec le code FAPMM23 en réservant ici.

[Conférence] »Exploring Cosmology with a Clockwork Astronomical Model: A Public Scientific Lecture in 18th Century Japan », mercredi 8 novembre 2023 à 10h30

Dans le cadre du séminaire EHESS Sciences et savoirs de l’Asie orientale dans la mondialisation (co-organisé par Catherine Jami, Huiyi Wu et Bing Zhao), le Professeur Ryuji HIRAOKA (Université de Kyoto) donnera une conférence intitulée :

“Exploring Cosmology with a Clockwork Astronomical Model :
A Public Scientific Lecture in 18th Century Japan”
Mercredi 8 novembre à 10h30
Campus Condorcet, bâtiment Recherche Nord, Salle 0.007,93300 Aubervilliers

Lien Zoom de connexion :
https://cnrs.zoom.us/j/96041925514?pwd=MFlkcW9nUkxWVUVKVFRDcW0xOVp3QT09
ID de réunion : 960 4192 5514
Code secret : 0uR55V

Résumé

This talk investigates an 18th-century public cosmology lecture in Japan that employed a clock-driven astronomical model. In his book published in 1720, Minamoto Keian, a Shintoist residing in Kyoto, introduced a spherical model called Santengi 三天儀 (Three luminaries instrument), claiming it accurately simulated the sun and moon’s motions via clockwork. After his death, the instrument found a home at a Buddhist temple in the city, where annual exhibitions featuring it, along with cosmology lectures for the general public, were held during winter solstices. A recently discovered manuscript offers detailed insights into these lectures and audience queries. The talk analyzes the lecture’s content and explores its significance in the early modern history of East Asian Science.
Informations complémentaires sur ce lien.

[Films documentaires] Festival Fenêtres sur le Japon, 17 & 18 novembre 2023, Paris

Le festival Fenêtres sur le Japon est né d’un constat : il existe entre sciences sociales – en particulier celles qui utilisent la méthode ethnographique – et films documentaires une série de liens et de croisements. Ce festival se veut une contribution au dialogue persistant entre ces deux mondes à partir d’un point d’ancrage : le Japon.

Programme de l’édition 2023

Vendredi 17 novembre 2023, Auditorium de l’INALCO, 65 rue des Grands Moulins, 75013 Paris

  • 9h15-12h : Tokyo Kurds [東京クルド] de HYŪGA Fumiari (vost anglais, 103 min.)
  • 14h-18h30 : My Story, The Buraku Story [私のはなし 部落のはなし] de MITSUKAWA Yūsaku (vost anglais, 204 min.)
  • 19h-21h30 : Tokyo Uber Blues [東京自転車節] d’AOYAGI Taku (vost anglais, 93 min.)

Samedi 18 novembre 2023, Amphithéâtre Buffon, Campus des Grands Moulins, Université Paris Cité, entrée située au 15 rue Hélène Brion, 75013 Paris

  • 10h-12h45 : Education and Nationalism [教育と愛国] de SAIKA Hisayo (vost anglais, 107 min.)
  • 15h-18h : Soupe et Idéologie [スープとイデオロギー] de YANG Yong-hi (vost français, 118 min.)
  • 17h-18h30 : Délibérations du jury
  • 18h30-19h30 : Remise des prix et clôture du festival

L’entrée est libre, gratuite et sans inscription, dans la limite des places disponibles. Toutes les projections seront suivies de discussions.

Jury de l’édition 2023

Le rôle du jury est de décerner deux prix à l’issue du festival. Les deux films primés feront l’objet d’un sous-titrage en français et seront projetés à nouveau en 2024 à Paris et à Genève.

Ses membres sont issus à parité des mondes du cinéma et des sciences sociales.

→ Côté cinéma
Christophe Postic
Ina Seghezzi
Franck Vidal

→ Côté sciences sociales
Jeremy Corral
Titouan Poënces
Kanae Sarugasawa

 Présentations des membres du jury

Synopsis et bandes-annonces des films sélectionnés

→ Information pratiques (accès aux deux lieux du festival…)

Affiche de l’édition 2023 (300 dpi, pour impression)

Organisation

Dimitri Ianni & Nicolas Pinet

Comité de sélection

Claire Brisset, Jean-Michel Butel, Mathieu Capel, Beat Frey, Dimitri Ianni, Ricardo Matos Cabo, Anne-Lise Mithout, Sayaka Mizuno, Mary Picone, Nicolas Pinet

Partenaires institutionnels

Équipe Populations japonaises (IFRAE & CRCAO)

Institut français de recherche sur l’Asie de l’Est (IFRAE)

Centre de recherche sur les civilisations de l’Asie orientale (CRCAO)

Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO)

Université Paris-Cité

Département d’études est-asiatiques de la Faculté des lettres de l’Université de Genève

[Disparition] Madame Laurence Caillet

Nous avons eu le regret d’apprendre la disparition de notre collègue madame Laurence Caillet. 

Sophie Houdart et les membres du laboratoire en anthropologie de Nanterre ont composé le texte suivant, que nous vous transmettons :

« Nous avons l’immense tristesse d’apprendre que Laurence Caillet est décédée dans la nuit
du 21 au 22 octobre. Nos pensées vont à son mari et à leur fille.

Après avoir commencé des études de médecine et d’arabe, Laurence Caillet est devenue
en 1970 journaliste au Bureau international de la radiodiffusion télévision japonaise (NHK),
et s’est formée à l’ethnologie à l’université de Tokyo. De retour en France, elle a obtenu son
doctorat à l’INALCO, puis plus tard son HDR à l’EHESS. Chargée de recherche au CNRS,
elle a été rattachée au Collège de France avant de devenir professeure au Département
d’anthropologie de l’université Paris Nanterre et de rejoindre le Laboratoire d’ethnologie et de
sociologie comparative. Elle a assuré de nombreuses fonctions au sein de nos institutions de
recherche et d’enseignement, occupant tour à tour les postes de directrice du Laboratoire
d’ethnologie et de sociologie comparative, de directrice du Département d’anthropologie de
l’université Paris Nanterre, de chargée de mission auprès de la présidence de cette même
université, et de directrice scientifique adjointe de l’Institut des sciences humaines et sociales
du CNRS.

Laurence a mené de nombreuses enquêtes dans le Kansai, le Tohoku et à Tokyo, sur les
rituels saisonniers d’abord (Fêtes traditionnelles en Asie : Japon publié en 1984 ou Fêtes et
rites des 4 saisons au Japon
en 2002), puis plus généralement sur les processus de
construction des savoirs religieux (Ethnographies japonaises en 2006) et la manière dont ils
venaient se frotter à une modernisation galopante (La maison Yamazaki en 1991 ou Démons et
merveilles. Nuits japonaises
en 2018). Soucieuse de restituer le grain des situations vécues
sans rien ôter de leur complexité et de leurs nuances, elle a porté une grande attention à
l’écriture, tant celles auxquelles avaient recours ses interlocuteurs que la sienne propre. Le
Japon, disait-elle, « est un grand pays moderne où le mot “ethnologie” appartient au langage
ordinaire d’une population très éduquée » (Caillet 2006). De sorte que, dès lors que l’on se
donne pour tâche de « pénétrer les arcanes d’un savoir local extrêmement construit » (ibid.),
les informateurs sont parfois, à un degré ou à un autre, des collègues. Pointant, bien avant que
cela ne devienne la norme, l’importance de la réflexivité et du « travailler avec » plutôt que du
« travailler sur », elle invitait à compliquer la posture d’enquête, en intégrant une
connaissance du savoir du Japon sur lui-même et un appareil critique spécifiques, sans cesse à
réinterroger, et ce jusque dans l’écriture.

De nombreux étudiants et collègues se rappelleront son intelligence, sa rigueur, sa
curiosité, sa générosité, son humour également. Travailler à ses côtés a été un plaisir et a
contribué à former durablement des manières de pratiquer la discipline et d’approcher le
Japon. Jusque dans la maladie qui l’a touchée durement ces dernières années, elle parvenait à
cultiver un art de la distance et de l’observation qui finit d’honorer la discipline qu’elle a
magnifiquement servie. »

Les obsèques seront célébrées le lundi 30 octobre à 14h30 à l’Eglise Saint Romain, rue de
l’Eglise, 92310 Sèvres, suivies de l’inhumation au cimetière de Sèvres, 42-44 Rue de la
Garenne, 92310 Sèvres.