[Rappel]Appel à communications / 6es Rencontres des chercheurs francophones du Kansai (date limite : 7 août 2021)

Sciencescope – Association des chercheurs et étudiants francophones au Japon a le plaisir de vous transmettre son appel à communication pour les 6es Rencontres des chercheurs francophones du Kansai (RCFK 2021). Cette année, les RCFK auront lieu le 4 septembre 2021, et si la situation sanitaire nous le permet, nous aurons le plaisir d’être accueillis par l’université de Kyoto Seika.

Organisées avec le soutien de l’Ambassade de France au Japon et de l’Institut Français de Recherche sur le Japon (IFRJ-MFJ, UMIFRE 19, MEAE-CNRS), les Rencontres des chercheurs francophones du Kansai (RCFK) visent à promouvoir les échanges entre chercheurs, étudiants, ingénieurs et institutionnels du Kansai sur leurs activités de recherche au Japon, toutes disciplines et nationalités confondues. 

Les propositions pour des exposés de 20 minutes (questions incluses) sont à envoyer avant le 7 août 2021 par le biais de notre formulaire en ligne. Les résultats vous seront communiqués le 14 août. 

La participation à cet évènement est libre, gratuite et ouverte à tous, mais l’inscription est obligatoire via la page des RCFK 2021.

Enfin, nous espérons pouvoir organiser un format hybride afin de bénéficier des avantages tant du présentiel que du numérique, mais le format sera confirmé ultérieurement compte tenu de la situation sanitaire.

Nous restons à votre disposition pour toute information complémentaire.

Avec nos sincères salutations.

Sciencescope
Association des chercheurs et étudiants francophones au Japon

Festival de films documentaires Fenêtres sur le Japon, 3-4 décembre 2021

Films documentaires et sciences sociales

Le festival de films documentaires Fenêtres sur le Japon est né d’un constat : il existe entre sciences sociales – en particulier celles qui utilisent la méthode ethnographique – et films documentaires une série de liens et de croisements. Les deux proposent un regard sur le monde social à partir d’un « travail de terrain », c’est-à-dire d’une présence plus ou moins longue auprès des personnes ou sur les lieux dépeints dans les textes ou les films.

Certains chercheurs et chercheuses en sciences sociales – Jean Rouch, Éliane de Latour… – prennent parfois la caméra pour pouvoir rendre compte de leurs observations dans un autre medium. Des réalisateurs, comme Mori Tatsuya, prolongent aussi leurs documentaires par des livres. Ce festival se veut une contribution au dialogue persistant entre ces deux mondes à partir d’un point d’ancrage : le Japon.

Prix décernés

Le jury, composé d’universitaires travaillant sur le Japon et de spécialistes du cinéma et du film documentaire, décernera à la fin du festival deux types de prix, correspondant aux deux mondes – cinéma et sciences sociales – au dialogue desquelles Fenêtres sur le Japon entend contribuer. Le Grand Prix du jury récompense le film que le jury a considéré comme le plus abouti et original, tant par la thématique traitée que par le travail cinématographique. Le Prix du film ethnographique récompense l’œuvre que le jury a choisi de distinguer pour son apport aux réflexions et analyses des sciences sociales. Parmi les films reçus, le jury opérera une pré-sélection de 4 longs métrages qui seront projetés à l’occasion des deux jours du festival.

Inscrire un film à l’édition 2021 du festival

Le festival se tiendra à Paris les vendredi 3 et samedi 4 décembre 2021.Peuvent concourir les films de plus de 50 minutes, traitant de la société japonaise contemporaine et de copyright 2019, 2020 ou 2021.

Inscription– Durée : plus de 50 minutes
– Thématique : société japonaise contemporaine
– Langue : français ; japonais avec sous-titrage français ou anglais ; anglais
→ Pour concourir, merci d’envoyer un courriel à festival@fenetres-japon.fr avec (1) une brève présentation du réalisateur ou de la réalisatrice, (2) un résumé du film – cela servira pour alimenter le site du festival si votre film est présélectionné – ainsi que (3) un lien vers une copie visionnable de votre film. À la place d’un lien, vous pouvez aussi directement téléverser votre film sur le compte Seafile du festival : https://seafile.communs.net/u/d/e1c58b9956154d00812d/.

Calendrier– 10 septembre 2021 : date limite pour l’envoi des films
– Septembre-octobre : sélection des films par le comité de sélection
– Novembre : publication des films présélectionnés qui seront projetés durant le festival
– 3 et 4 décembre 2021 : festival


Organisation

Dimitri Ianni & Nicolas Pinet

Contact

festival@fenetres-japon.fr

Informations

https://fenetres-japon.fr/

Soutien institutionnel
Centre de recherches sur le Japon, EHESS
– Équipe de recherche Populations japonaises (CRCAO, IFRAE)

Conférences / Agenda de l’EFEO (juillet 2021)

L’EFEO/ISEAS Kyoto organise régulièrement des événements académiques (conférences, journées d’étude). Les activités du centre figurent sur l’agenda de l’EFEO qui est consultable en ligne (https://www.efeo.fr/), sur notre page Facebook (https://www.facebook.com/efeokyoto/) ou sur le site de la Scuola Italiana di Studi sull’Asia Orientale (ISEAS ; https://iseas-kyoto.org/). Une conférence est au programme en juillet. Elle se tiendra uniquement en ligne. Nos événements sont ouverts à tous. N’hésitez pas à transmettre l’information à vos étudiants ou collègues.  

Agenda EFEO Kyoto (juillet 2021) 

Dans le cadre des Kyoto lectures,Daimaru Ken (université de Paris) présente la conférence : Health and Modern Warfare. Locating Medical History in Japan’s Long Nineteenth CenturyLundi 19 juillet à 18h (heure du Japon) sur la plateforme Zoom. Le lien ainsi que le mot de passe permettant de se connecter seront affichés sur le blog du Centre de Kyōto et sur le site internet de l’ISEAS la veille.https://www.facebook.com/events/834115250815682/?ref=newsfeed

Parution / « Contingence et communauté : Kuki Shûzô, philosophe japonais »

Titre

Contingence et communauté : Kuki Shûzô, philosophe japonais

Auteur

Simon EBERSOLT

Maison d’éditions

Vrin

Date de publication

Juillet 2021

Nombre de pages

304 p.

Présentation

Entre bergsonisme et phénoménologie, bushidô et mythe de Sisyphe, poétique de la rime et éternel retour du même, nationalisme culturel et esthétique de l’époque d’Edo, l’œuvre protéiforme de Kuki Shûzô (1888-1941) a émergé d’une tension féconde entre les mondes intellectuels japonais, français et allemand. Elle ne saurait être élucidée selon les idées convenues de pensée « proprement japonaise », de synthèse entre « Orient » et « Occident », ou même de métissage culturel. Cette œuvre qui nous incite à repenser les notions d’identité, de communauté, d’universalité, et en premier lieu le « nous » lui-même, est bel et bien une philosophie originale et universelle, son nœud secret étant le commun, dont la modalité d’être est la contingence et où la phénoménalité originaire est la rencontre fortuite, principe inconditionné de tout apparaître.

Lien vers la page de l’ouvrage sur le site de l’éditeur ici.

Parution / « Occupy Tôkyô – SEALDs, le mouvement oublié »

Titre

Occupy Tôkyô – SEALDs, le mouvement oublié

Auteurs

Anne GONON & Christian GALAN

Maison d’éditions

Le Bord de l’eau

Date de publication

Juillet 2021

Nombre de pages

214 p.

Présentation

La jeunesse japonaise, comme partout ailleurs, cherche à construire son avenir malgré les crises qui secouent son univers dont la dernière est la triple catastrophe de Fukushima. Souvent considérée comme davantage tournée vers une vie personnelle voire hédoniste, elle a surpris les médias lorsqu’un mouvement d’étudiants a pris la parole pour critiquer les projets de loi sur la sécurité et les Forces d’auto-défense du gouvernement Abe. Le mouvement dit des SEALDs s’est formé en décalage temporel par rapport aux mouvements Des Indignés ou de Occupy Wall street, mais on y retrouve des préoccupations semblables.

Saisir l’expérience des SEALDs à partir de la philosophie de John Dewey permet de mettre une nouvelle fois en avant les dangers que la technologie numérique fait subir aux individus, au collectif et à leurs valeurs.

Bref, comment en vient-on à la politique dans une société qui n’a eu de cesse de dépolitiser sa population ?

Appel à contributions / revue « Impressions d’Extrême-Orient »

Appel à contributions  pour le numéro 14 de la revue en ligne Impressions d’Extrême-Orient

Hommage au sinologue traducteur André Lévy (1925-2017).

En 2017, le 3 octobre, disparaissait André Lévy qui avait consacré sa vie de chercheur et de traducteur à faire connaître des pans inconnus ou encore mal connus de la littérature chinoise ancienne, principalement celle que l’orthodoxie confucéenne prenait soin de rendre invisible et inacceptable et que le monde sinologique d’alors ignorait superbement. La liste de ses travaux pionniers et de ses traductions est fort longue ; l’énoncé de quelques titres pourtant suffisent à en montrer la qualité et l’ambition : ses écrits sur le conte en langue vulgaire du XVIIe siècle sont depuis longtemps bien installés parmi les ouvrages de référence sur un genre qu’il a envisagé dans toute son étendue en en retraçant la vogue et le déclin, et en en traduisant très tôt dans des revues savantes et des anthologies équilibrées, révélant ainsi, en plus de leur valeur documentaire, leur indéniable qualité littéraire et la profondeur de leur imaginaire. S’il a si bien servi le genre court, il a également rendu toute leur puissance à deux des grands chefs-d’œuvre de la littérature romanesque chinoise avec son Fleur en Fiole d’Or (1985)première traduction intégrale du monumental Jin Ping Mei 金瓶梅 et la Pérégrination vers l’Ouest (1991) traduction du non moins imposant Xiyou ji 西遊記. 

Après ces deux volumes publié à la Bibliothèque de La Pléiade, et bien d’autres ouvrages aussi originaux qu’indispensables, il révéla toute la grandeur d’autres œuvres majeures du génie littéraire chinois : le demi-millier d’histoires fantastiques de Pu Songling 蒲松齡 (1640-1715) — son Liaozhai zhiyi 聊齋誌異 —prit grâce à lui la forme d’un gros coffret intitulé Chroniques de l’étrange (2005) ; ce furent également deux des quatre pièces de Tang Xianzu 湯顯祖 (1550-1616) qu’il révéla au public : Le pavillon aux pivoines (1998) et L’Oreiller magique (2007). Ajoutons à ce palmarès chatoyant un Mencius (2003) qui vint tenir compagnie à des rafraîchissants Entretiens avec ses disciples (1994) de Confucius ; ajoutez à cela une poignée de curiosités littéraires et paralittéraires, et une foule d’articles savants, et vous aurez une petite idée de ce que ce travailleur infatigable et traducteur passionné offrit à un lectorat attentif et reconnaissant. Il est d’autant plus impressionnant qu’André Lévy fut aussi tout du long un chercheur actif et un pédagogue investi, curieux de toutes les littératures et cultures d’Asie, celle de la Chine bien entendu, mais aussi celles de l’Inde, du Japon et du Vietnam, pays où il résida. Les travaux restent, l’homme à l’humour piquant, à l’esprit toujours en alerte nous manque : nous avons donc décidé de lui offrir un numéro de notre revue en invitant celles et ceux qui l’ont connu, qui l’ont lu, qui vont le découvrir, ou étudient déjà son œuvre, qu’il ou elles soient sinologues ou non, à lui rendre, par l’intermédiaire d’une traduction, l’hommage qu’il mérite.

Nous attendons des textes littéraires traduits en français (qui seront précédés d’une courte présentation donnant des informations sur l’œuvre, son auteur et les raisons qui ont conduit à le retenir). Dans l’idéal, le texte sera inédit en traduction française ; si ce n’est pas le cas, le traducteur devra justifier de la nécessité d’une nouvelle traduction. Pour les textes contemporains, pas encore tombés dans le domaine public, le traducteur s’assurera au préalable de détenir l’autorisation de l’auteur pour la publication en ligne d’une traduction de son œuvre. Le texte retenu sera soit un texte intégral (essai, courte nouvelle, conte, récit, poésie), soit un extrait d’une œuvre plus ample (un chapitre de roman, par exemple). Dans l’idéal, la traduction n’excédera pas 30 000 signes. Le traducteur fournira sa traduction sur un support informatique (Word [.doc] avec une copie en format .pdf) portant le minimum d’enrichissement stylistique (avec des notes de bas de page), ainsi que le texte original en format .pdf (celui-ci sera communiqué aux experts chargés d’évaluer la traduction et également mis à disposition des lecteurs de la revue). Voir les recommandations aux auteurs : https://journals.openedition.org/ideo/203. Le traducteur est libre dans le choix de l’appareil critique qui accompagnera son travail. Il peut également proposer des documents annexes dont il détiendra, le cas échéant, les droits de reproduction (les fournir au format .jpg)

Nous pouvons, le cas échéant, retenir des articles dès lors qu’ils proposent des extraits significatifs d’œuvres littéraires en traduction inédite (la taille des articles devra être comprise entre 30 000 et 50 000 signes). Merci d’en fournir un bref résumé en français et, si possible, en anglais également.

Sur André Lévy et son œuvre :

Table-ronde / « Hikikomori – Une expérience de confinement », EHESS (1er juillet 2021, 16h-18h)

Hikikomori – Une expérience de confinement

La Fondation France-Japon de l’EHESS est heureuse de vous inviter à la table-ronde autour de l’ouvrage Hikikomori – Une expérience de confinement en présence des auteur·es.

Le confinement, désormais dans tous les discours, est une notion qui évoque aussi le retrait des jeunes confinés dans leur chambre ; un phénomène d’abord identifié et nommé hikikomori au Japon dans les années 1990. Les conduites de ces jeunes posent de nombreuses questions, aux familles, aux institutions éducatives et de santé, qui inventent et expérimentent des méthodes pour les accompagner. Aucune explication simple ne s’impose pour comprendre leur retrait soudain. Sans pathologie physique, souvent sans diagnostic médical, ils représentent une énigme. Un collectif de chercheurs et cliniciens propose d’aborder ces jeunes comme des sujets pensants et agissants, qui questionnent, bousculent et parfois détournent les formes de soin et de prise en charge. De leur place, ils interpellent la façon dont sont pensées la sortie de l’enfance et la transition vers l’âge adulte. Ce livre s’adresse aux jeunes en retrait, aux professionnels éducatifs et soignants, à toute personne touchée de près ou de loin et à tous ceux qui s’interrogent sur ces nouvelles générations de reclus, néanmoins connectés au monde.

  • 1er juillet 2021 | 16.00-18.00 (France) | 23.00-1.00 (Japon)
  • En ligne et sur place – En français
  • Introduction : Sébastien Lechevalier (FFJ-EHESS)
  • Auteur·es présent·es : Cristina Figueiredo (Université de Paris), Claude Martin (CNRS, École des hautes études en santé publique), Natacha Vellut (CNRS, EHESS, Université de Paris, INSERM, EPFCL)
  • Discutant·es : Christian Galan (Université de Toulouse), Anne-Lise Mithout (Université de Paris)

Conférence / « Usages sociaux et politiques du droit en France et au Japon. Exemples de mobilisation autour de causes », Maison Franco-Japonaise de Tokyo (24 juin 2021, 18h-20h HdT)

Usages sociaux et politiques du droit en France et au Japon.
Exemples de mobilisation autour de causes

L’Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise en collaboration avec la Fondation France-Japon de l’EHESS a le plaisir de vous inviter à la quatrième conférence du cycle « Judiciarisation des enjeux sociaux et environnementaux au Japon et en France ».

Quatrième conférence : 

Usages sociaux et politiques du droit en France et au Japon.
Exemples de mobilisation autour de causes

Jeudi 24 juin 2021
18 h – 20 h (JCT/ UTC+9)
En ligne
Traduction simultanée en français et en japonais

Liora ISRAËL (EHESS)
« Usages sociaux du droit en France : une perspective de sociologie politique »

Mon intervention portera sur les enjeux à la fois théoriques et empiriques d’une perspective de sociologie politique sur les usages du droit. J’aborderai dans un premier temps l’apport de travaux d’origine états-unienne, notamment du courant Law and Society, en termes de catégories d’analyse (cause lawyering, legal mobilization theory). J’aborderai ensuite la question de la transposition raisonnée de ces catégories en France, afin de mettre en évidence l’intérêt de l’analyse de mobilisations autour de causes, en s’intéressant tout particulièrement sur la place du droit et de la justice. Pour cela j’aborderai différents exemples, certains plutôt historiques, d’autres au présent.


IIDA Takashi (université de Tokyo)
« L’action en justice pour construire le futur : un état des lieux de la situation actuelle au Japon »

Au Japon, depuis la période de Haute croissance (1955-1973), il semblerait que les contentieux jouent un rôle de plus en plus important dans la fabrique des politiques publiques. Toutefois, les avis divergent sur la question de savoir si ces recours en justice ont donné lieu à une « judiciarisation » et à des changements sociaux. En effet, le rôle du pouvoir judiciaire dans le processus de changement social et de l’action publique dépend de la nature du mouvement social, de son niveau de mobilisation, de la connaissance de la loi et du droit par ses acteurs, ou encore de leurs attentes vis-à-vis des tribunaux. Dans cette présentation, j’examinerai la place du droit dans la vie quotidienne des Japonais, en particulier leur conception de la notion d’intérêt collectif à l’aide de données empiriques et ainsi développer des sujets de comparaison et de discussion sur le thème de la « judiciarisation » entre la France et le Japon.

Discutant : TAKAMURA Gakuto (université Ritsumeikan)
Modératrice et responsable du cycle de conférences : Adrienne SALA (IFRJ-MFJ) 
Inscription obligatoire : www.mfj.gr.jp/agenda/2021/06/24/judiciarisation/

Conférence / Intervention de Michael LUCKEN et de UEHARA Mayuko dans le cadre des activités du Groupe d’étude de philosophie japonaise (samedi 26 juin 2021, 9h30-12h00)

Groupe d’étude de philosophie japonaise 

(Institut français de recherche sur l’Asie de l’Est UMR 8043, Inalco / Université de Paris / CNRS)

Demi-journée d’étude « Qu’est-ce que l’histoire de la philosophie japonaise ? » avec Uehara Mayuko (Université de Kyôto) et Michael Lucken (Inalco-IFRAE)

Samedi 26 juin 2021, vidéoconférences sur Zoom 

9h30-12h00 heure de Paris, 16h30-19h00 heure de Tokyo

Pour obtenir le lien Zoom, merci de bien vouloir remplir la formule de pré-inscription :
https://ifrae.cnrs.fr/evenements/quest-ce-que-lhistoire-de-la-philosophie-japonaise/

Résumés:  

Michael LUCKEN (Inalco-IFRAE)

      « De l’histoire de la philosophie comme parlementarisation des âmes » 

Il existe un consensus parmi les historiens pour dire avec Jack Goody qu’il s’est produit un « vol de l’histoire » des peuples du monde, que les peuples extra-occidentaux ont été privés de leur histoire par la science coloniale. Qu’il y ait pu y avoir aussi un « vol de la philosophie » n’apparaît en revanche pas aussi clairement, car la définition même de la philosophie est beaucoup plus disputée que celle de l’histoire.

Après avoir remis en perspective les différents rapports que la philosophie occidentale a entretenus au cours des xixe et xxesiècles avec ses marges, nous tenterons dans cette présentation de définir, au travers de l’exemple de la constitution d’une philosophie académique au Japon, les conditions d’une pensée qui accepte l’intégration con-tentieuse et démocratique de la pluralité de l’imagination des fins.

UEHARA Mayuko (Université de Kyôto)

      « L’orientation de la philosophie japonaise : l’émotion chez Nishida ou la pratique chez Tanabe »

La présente communication se focalise sur Nishida Kitarô et Tanabe Hajime, les deux auteurs les plus représentatifs de la philosophie japonaise, plus précisément de l’école de Kyoto. Il s’agit de faire une étude comparative entre leurs pensées du point de vue du sentiment (感情) ou de l’émotion (情). Pour Nishida, le sentiment et l’émotion sont les fondements incontournables de la logique ; il s’oriente donc vers une construction logique de sa philosophie à partir de l’émotion dès la seconde moitié des années 1910. Quant à Tanabe, qui répugne à l’intuitif et au contemplatif (観想的), il poursuit une logique qui insiste radicalement sur l’acte pratique. Pourtant, en fin de compte, Tanabe a persisté dans un mode de pensée saisissant scientifiquement l’émotion et le sentiment. Le domaine appelé « philosophie japonaise » a été inauguré durant la modernisation du Japon à l’occasion de l’introduction de la philosophie occidentale. Et si l’on admet ce fait, on peut dire que Nishida et Tanabe ont tous deux construit une philosophie qui s’efforce de dépasser la pensée dualiste de l’Occident moderne. Nishida prend la position du monisme en construisant la logique sur la base de l’émotion, alors que Tanabe la nie avec fermeté et exprime le conflit entre la logique et l’émotion dans sa philosophie. Afin de montrer la différence et l’opposition entre ces deux philosophes japonais, je traiterai le problème des rapports entre l’émotion et la philosophie en m’appuyant sur leurs discours sur l’art. 

contact courriel : takako.saito@inalco.frakinobukuroda@gmail.comarthur.mitteau@univ-amu.frsimon.ebersolt@gmail.com—