Appel à contributions  pour le numéro 14 de la revue en ligne Impressions d’Extrême-Orient

Hommage au sinologue traducteur André Lévy (1925-2017).

En 2017, le 3 octobre, disparaissait André Lévy qui avait consacré sa vie de chercheur et de traducteur à faire connaître des pans inconnus ou encore mal connus de la littérature chinoise ancienne, principalement celle que l’orthodoxie confucéenne prenait soin de rendre invisible et inacceptable et que le monde sinologique d’alors ignorait superbement. La liste de ses travaux pionniers et de ses traductions est fort longue ; l’énoncé de quelques titres pourtant suffisent à en montrer la qualité et l’ambition : ses écrits sur le conte en langue vulgaire du XVIIe siècle sont depuis longtemps bien installés parmi les ouvrages de référence sur un genre qu’il a envisagé dans toute son étendue en en retraçant la vogue et le déclin, et en en traduisant très tôt dans des revues savantes et des anthologies équilibrées, révélant ainsi, en plus de leur valeur documentaire, leur indéniable qualité littéraire et la profondeur de leur imaginaire. S’il a si bien servi le genre court, il a également rendu toute leur puissance à deux des grands chefs-d’œuvre de la littérature romanesque chinoise avec son Fleur en Fiole d’Or (1985)première traduction intégrale du monumental Jin Ping Mei 金瓶梅 et la Pérégrination vers l’Ouest (1991) traduction du non moins imposant Xiyou ji 西遊記. 

Après ces deux volumes publié à la Bibliothèque de La Pléiade, et bien d’autres ouvrages aussi originaux qu’indispensables, il révéla toute la grandeur d’autres œuvres majeures du génie littéraire chinois : le demi-millier d’histoires fantastiques de Pu Songling 蒲松齡 (1640-1715) — son Liaozhai zhiyi 聊齋誌異 —prit grâce à lui la forme d’un gros coffret intitulé Chroniques de l’étrange (2005) ; ce furent également deux des quatre pièces de Tang Xianzu 湯顯祖 (1550-1616) qu’il révéla au public : Le pavillon aux pivoines (1998) et L’Oreiller magique (2007). Ajoutons à ce palmarès chatoyant un Mencius (2003) qui vint tenir compagnie à des rafraîchissants Entretiens avec ses disciples (1994) de Confucius ; ajoutez à cela une poignée de curiosités littéraires et paralittéraires, et une foule d’articles savants, et vous aurez une petite idée de ce que ce travailleur infatigable et traducteur passionné offrit à un lectorat attentif et reconnaissant. Il est d’autant plus impressionnant qu’André Lévy fut aussi tout du long un chercheur actif et un pédagogue investi, curieux de toutes les littératures et cultures d’Asie, celle de la Chine bien entendu, mais aussi celles de l’Inde, du Japon et du Vietnam, pays où il résida. Les travaux restent, l’homme à l’humour piquant, à l’esprit toujours en alerte nous manque : nous avons donc décidé de lui offrir un numéro de notre revue en invitant celles et ceux qui l’ont connu, qui l’ont lu, qui vont le découvrir, ou étudient déjà son œuvre, qu’il ou elles soient sinologues ou non, à lui rendre, par l’intermédiaire d’une traduction, l’hommage qu’il mérite.

Nous attendons des textes littéraires traduits en français (qui seront précédés d’une courte présentation donnant des informations sur l’œuvre, son auteur et les raisons qui ont conduit à le retenir). Dans l’idéal, le texte sera inédit en traduction française ; si ce n’est pas le cas, le traducteur devra justifier de la nécessité d’une nouvelle traduction. Pour les textes contemporains, pas encore tombés dans le domaine public, le traducteur s’assurera au préalable de détenir l’autorisation de l’auteur pour la publication en ligne d’une traduction de son œuvre. Le texte retenu sera soit un texte intégral (essai, courte nouvelle, conte, récit, poésie), soit un extrait d’une œuvre plus ample (un chapitre de roman, par exemple). Dans l’idéal, la traduction n’excédera pas 30 000 signes. Le traducteur fournira sa traduction sur un support informatique (Word [.doc] avec une copie en format .pdf) portant le minimum d’enrichissement stylistique (avec des notes de bas de page), ainsi que le texte original en format .pdf (celui-ci sera communiqué aux experts chargés d’évaluer la traduction et également mis à disposition des lecteurs de la revue). Voir les recommandations aux auteurs : https://journals.openedition.org/ideo/203. Le traducteur est libre dans le choix de l’appareil critique qui accompagnera son travail. Il peut également proposer des documents annexes dont il détiendra, le cas échéant, les droits de reproduction (les fournir au format .jpg)

Nous pouvons, le cas échéant, retenir des articles dès lors qu’ils proposent des extraits significatifs d’œuvres littéraires en traduction inédite (la taille des articles devra être comprise entre 30 000 et 50 000 signes). Merci d’en fournir un bref résumé en français et, si possible, en anglais également.

Sur André Lévy et son œuvre :