La Grammaire du japonais classique, de Catherine Garnier, fruit de sa longue expérience du 文語 à l’Inalco, paraît aux éditions Assimil. Les personnes souhaitant acquérir le volume au prix préférentiel de 30 euros au lieu de 35, sont invitées à s’inscrire sur le lien de la campagne de financement participatif suivant : https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/grammaire-du-japonais-classique
En cliquant sur le lien vous pourrez également voir une courte vidéo de présentation de l’ouvrage.
Colloque « Japon sonore : modernité, constructions sociales, rapports de force » 14 & 15 novembre 2024 Université Bordeaux Montaigne
Le colloque vise à accueillir des communications portant, entre autres propositions, sur :
le rôle du son dans la représentation et la construction des identités sociales et culturelles ;
le son comme donnée mesurable et objectivable, dès lors comme outil politique de normalisation des représentations et du rapport à l’autre ;
le son comme moyen d’administration et de discipline, d’assourdissement et d’aphonie ; comme instrument de pouvoir et de contre-pouvoir ;
l’usage de la technologie et des médias sonores dans la construction d’espaces sensoriels, affectifs ou mémoriels déterminés ;
la relation entre espace physique et espace imaginé dans les pratiques de production et de consommation du son ;
les défis liés à la préservation des « paysages sonores » au sein d’une nature transformée et transformante ;
le son comme élément de dynamiques plurimédiatiques ou transmédiatiques complexes.
Le son tel que nous l’abordons ici est considéré dans ses diverses formes et acceptions. Il inclut la musique, la voix, le bruit. Il est également à comprendre dans ses formes translatées par le biais de l’image et de l’écrit.
L’attention se porte ici principalement sur le Japon. Les propositions élargissant la perspective à l’aire asiatique, voire, à des fins comparatives, à d’autres zones quelle qu’en soit l’échelle, sont bienvenues.
Nous invitons les enseignants-chercheurs, les étudiants post-doctorants, doctorants et en master, les chercheurs indépendants et autres spécialistes du son à participer à l’appel à communication.
Les propositions devront être constituées d’un titre, d’un résumé d’environ 200 mots, de l’affiliation si applicable, ainsi que d’une adresse mail de contact, à faire parvenir à l’adresse japosono@gmail.comjusqu’au 30 avril 2024.
Les réponses à l’appel seront données avant juillet 2024.
Des recherches ethnographiques et historiques récentes ont montré que les pratiques de production et d’écoute sonores et musicales sont liées aux constructions sociales, notamment à la question de l’identité et aux rapports de force (Mitsui, Hosokawa 2005 ; Wajima 2010 ; Hankins, Stevens 2014 ; Kheshti 2015 ; Manabe 2015 ; Novak, Sakakeeny 2015 ; Radano, Olaniyan 2016 ; Plourde 2019 ; Chenhall, Kohn, Stevens 2021 ; Haukamp, Hoene, Smith 2022 ; Skelchy, Taylor 2022). Ces études suggèrent que la relation entre le son et la vie quotidienne doit être comprise à l’intérieur de contextes culturels spécifiques, c’est-à-dire au sein de cadres temporels, spatiaux et sociaux déterminés. Ainsi la dissémination globale des technologies et l’uniformisation des techniques de production et de médiation du son depuis l’époque moderne sont des phénomènes qui immanquablement s’accompagnent d’actes de réappropriation et de réinterprétation du son, qu’il soit déterminé comme naturel ou artificiel, ainsi que des manières de l’entendre. Interroger comment est fait, médiatisé et reçu le son, c’est de la sorte mettre au jour une tension politique fondamentale entre ce qui peut être ramené au couple entendre et se faire entendre ; c’est se renseigner sur des processus d’exploration du rapport à l’autre et d’affirmation psychique et sociale d’un soi, d’un espace, d’une « oreille », individuels ou collectifs ; c’est repenser les structures du pouvoir à travers les empreintes, et l’écologie desquelles elles dépendent, d’une forme transitoire.
En suivant le questionnement ci-dessus, le colloque a pour intention d’identifier des zones de friction historiques et sociales qui potentiellement invisibles ou peu renseignées sont cependant proprement non muettes ; de scruter les dispositifs médiatiques et techniques de construction et d’expression par le son d’identités déterminées ; d’examiner de quelle manière le son se constitue comme un instrument de contrôle ou de résistance, de cohésion ou de dispersion des forces, d’unification ou de segmentation d’espaces, au sein des multiples trajectoires, qu’elles soient internationales, nationales ou locales, qui accompagnent les changements relatifs à la société japonaise moderne et contemporaine ; d’explorer des représentations liées au son et à l’écoute, qui, en réalité rarement isolées sur les plans médiatique et sensible, sont transférées depuis ou vers d’autres objets et modalités de perception. Il s’agit de ce fait de tracer de nouvelles lignes de compréhension du pays et de ses habitants, à diverses échelles humaines et spatiales, dans la continuité de ce que les études antérieures sur le son ont apporté pour poursuivre le travail de décentrement d’un regard, et d’une oreille, dont la perspective a souvent été occidentale.
Longtemps resté en retrait par rapport à la culture visuelle et à la littérature, des formes discursives dont les traces imprimées, sculptées ou peintes même anciennes nous sont souvent immédiatement saisissables car médiatiquement disponibles, le son, fuyant par nature, est aujourd’hui un objet d’étude sur lequel commence à se pencher la recherche sur les modernités. Compris dans ses dimensions matérielle, sensible et performative, le son aura nécessité le déploiement d’approches pluridisciplinaires incluant l’histoire, l’anthropologie, la sociologie dans ses multiples champs d’application, la science politique, la musicologie et les études culturelles pour composer au mieux avec un objet agissant en profondeur à divers endroits de la société : une configuration de recherche dont le colloque que nous proposons tire également parti pour affiner considérablement la compréhension de phénomènes intégrateurs et de coercition complexes.
L’UFR LCAO a publié une offre de recrutement pour un poste d’ATER, commençant en septembre 2024. Le poste est susceptible d’être vacant mais son ouverture n’est pas confirmée à ce stade.
Nous invitons néanmoins les personnes intéressées à déposer leur candidature. Vous trouverez la fiche de poste en cliquant sur ce lien.
L’ambassade du Japon nous informe du lancement de l’appel à candidature pour les bourses d’études et de recherche du MEXT pour un départ au Japon en 2025.
Ces bourses de niveau master ou doctorat sont offertes par le ministère japonais de l’Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie (MEXT) aux étudiants français de toutes les disciplines (sciences humaines, sciences sociales, sciences exactes et sciences appliquées), y compris les arts. Vous trouverez tous les détails de ce programme ainsi que le calendrier de recrutement sur le site de l’ambassade :
C’est avec tristesse que nous vous annonçons le décès de Francine Hérail, qui fut, entre bien d’autres distinctions, la première membre d’honneur (2015) de la SFEJ.
Elle s’est éteinte avant-hier dans la nuit.
Nathalie Kouamé a eu la gentillesse de rédiger un texte évoquant sa mémoire, que nous joignons à ce message.
Pionnière en France de l’histoire du Japon classique, elle nous a donné une oeuvre imposante et fondamentale, servant de référence à de nombreux travaux jusqu’à aujourd’hui encore. Citons notamment :
Histoire du Japon des origines à Meiji, Paris, Publications orientalistes de France, 1986, 462 p.
Histoire du Japon, des origines à nos jours, Hermann, 2013, 1413 p. (rééd.)
La Cour et l’Administration du Japon à l’époque de Heian, Droz, 2006, 793 p. (rééd.)
Recueil de décrets de trois ères méthodiquement classés, traduction et commentaire du Ruiju sandai kyaku, livres 8 à 20, École Pratique des Hautes Études, Sciences historiques et philologiques, Hautes Études Orientales, et livres 1 à 7, Hautes Études Orientales, Genève, Droz, 2008 (811 p.) et 2011 (779 p.)
Notes journalières de Fujiwara no Michinaga (995-1018), traduction du Midô kanpakuki, Genève et Paris, Droz, 1987, 1988 et 1991, (tome 1 : 640 p. ; tome 2 : 782 p. ; tome 3 : 772 p.).
Les obsèques auront lieu le mercredi 10 avril prochain à 14h30, à l’église de Jougne (Doubs).
Texte de Nathalie Kouamé
Une page de l’histoire de la japonologie française vient de se tourner aujourd’hui avec la disparition de Francine Hérail. Les plus anciens de notre communauté ont tous eu l’occasion de lire ou de rencontrer cette grande historienne et savent l’importance de son travail et l’étendue de ses connaissances; les plus jeunes doivent savoir en ce jour ce qu’ils lui doivent quand bien même ils n’auraient pas eu l’occasion de la croiser ou de se plonger dans les milliers de pages qu’elle a produites sur l’histoire générale du Japon et l’époque de Heian. Née en 1929, normalienne, agrégée d’histoire, professeur à l’INALCO (1974) puis directrice d’études à l’EPHE (1981), Francine Hérail a donné à l’historiographie française japonisante la dimension scientifique que celle-ci possède de nos jours. Francine Hérail fondait en effet son immense savoir historique sur une connaissance des plus approfondie et des plus fine des textes d’époque, que ces matériaux soient rédigés en japonais ou en chinois classique. Ce « goût de l’archive » japonaise, largement partagé aujourd’hui par les chercheurs japonisants, n’allait pas de soi à l’époque où Francine Hérail se lança dans la voie, qu’elle disait « sans fin », des études sur l’histoire de l’archipel. C’est en ce sens que nombre d’entre nous lui devons beaucoup, que l’on ait été, comme moi, son élève, ou que nous ayons baigné, directement ou par nos maîtres, dans l’atmosphère qu’elle et quelques autres pionniers de sa trempe imprimèrent aux études japonaises hexagonales durant la seconde moitié du vingtième siècle. Un maître mot résume cet apport: rigueur, une qualité dont témoignent en particulier ses traductions minutieuses de sources primaires essentielles de l’histoire du Japon classique, depuis les codes de l’administration aux journaux privés et autres mémoires des aristocrates fonctionnaires qui se trouvaient au coeur de la vie politique. Ceux qui ont rencontré Francine Hérail vous parleront à coup sûr de la douceur de son ton, de sa discrétion, et de sa modestie non feinte. Ceux qui l’ont connue évoqueront son humour, sa juste appréciation de la nature humaine, son amour pour la littérature française, et son penchant pour les questions économiques. Mais, pour nous tous, son nom, son œuvre et son image resteront à jamais attachés au monde unique de l’aristocratie de cour du Japon ancien, un monde que nul ami du Japon ne saurait ignorer sans prendre le risque de méconnaître ce pays. Nul doute : il nous faut encore, et toujours, lire Francine Hérail.
Nathalie Kouamé, le 4/4/2024
Celles et ceux qui souhaiteraient connaître un peu plus précisément le parcours de l’historienne Francine Hérail pourront consulter l’ouvrage issu d’entretiens entre Nathalie Kouamé et Francine Hérail, Conversations sous les toits – De l’histoire du Japon, de la manière de la vivre et de l’écrire, éditions Philippe Picquier, 2008.
Susan L. Burns présentera son nouveau livre, histoire d’Edo-Tokyo vue par la santé, à Université Paris Cité le jeudi 4 avril.
La séance prendra sous forme d’un atelier et le manuscrit du 6e chapitre « Waste, Water, and Poverty in Tokyo: Cholera and Urban Infrastructure » sera préalablement transmis aux participants, sur demande (contact : ken.daimaru@u-paris.fr).
Elle se déroulera en salle 405B du bâtiment de la Halle aux Farines d’Université Paris Cité, de 10h à 12h.
La littérature de la catastrophe, 13 ans après En présence de l’écrivaine Kanehara Hitomi Vendredi 29 & samedi 30 mars 2024 INALCO, Amphithéâtre 6 65 rue des Grands Moulins, 75013 Paris
Près de 13 années se sont écoulées depuis la triple catastrophe de mars 2011. Durant cette période, le Japon a subi de nombreuses calamités naturelles, et à l’échelle mondiale les phénomènes météorologiques catastrophiques se sont multipliés en raison du réchauffement climatique. Dans le même temps, le monde a connu l’épidémie de Covid, les restrictions de circulation et la réaffirmation des logiques étatiques qui en découlent. A peine l’épidémie semblait-elle jugulée que les troupes russes attaquaient l’Ukraine, et aujourd’hui, fin 2023, tous les regards sont tournés vers le Proche-Orient. Comme si le monde était passé du silence de la pandémie aux terribles fracas de la guerre.
Dans ces temps où les désastres semblent s’accumuler, de la triple catastrophe à la pandémie puis à la guerre, cette rencontre permettra d’explorer les discours que la littérature japonaise peut proposer — et les questions qui se posent alors à la recherche dans le domaine.