La 3 ème séance du séminaire “Les solidarités à l’épreuve de la Terre : vers des territoires de résilience ?” aura lieu ce vendredi 11 décembre 2020 sur Zoom de 9h à 11h30.

N’hésitez pas, si vous voulez y assister, à vous inscrire en écrivant un mot à l’adresse suivante. Par la suite, le lien et le code d’accès vous seront envoyés (pour celles et ceux qui ont déjà assisté à une séance, le code restera le même. Dans ce cas, merci juste de prévenir de votre présence si vous ne l’avez pas encore fait !).
kenjiro.muramatsu@univ-lyon3.fr

Programme à télécharger : ici

Séance 3 : Retours à la terre en temps de crise Japon – Europe

Le 11 décembre 2020, 9-11h30 (France) / 17h-19h30 (Japon)

Modérateur : Kenjiro Muramatsu

9h-9h50 : présentation de Madame Cecilia Luzi, doctorante à Freie Universität Berlin,  suivie d’une discussion.

Titre : Partir de la métropole, cultiver le futur à la campagne. Esquisse pour une recherche anthropologique du mouvement de « retour à la terre» dans la préfecture de Wakayama

Résumé : Les mouvements de migration interne en direction des zones rurales sont un phénomène qui est en train de gagner de l’ampleur, au Japon comme ailleurs dans le monde. Un nombre croissant de Japonais décide aujourd’hui de sortir des grandes villes pour aller s’installer à la campagne. Ils partent à la recherche d’une nouvelle routine et d’un changement radical de style de vie, loin des rythmes imposés par le contexte capitaliste-consumériste de la métropole et plus près d’un contexte adapté aux besoins d’épanouissement personnel de chacun.

Basée sur les données issues d’une recherche ethnographique conduite au cours de 12 mois d’allers-retours entre Tokyo et la municipalité de Kushimoto (préfecture de Wakayama), cette intervention se propose de dévoiler la dynamique du travail quotidien de construction d’une alternative sociale au sein de la précarité des temps contemporains. Nous partirons d’une critique de la représentation du « retour à la terre » en tant que refus absolu et total du style de vie  uniformisé de la société japonaise contemporaine. Nous allons, en suite, remettre en question la cohérence empirique de la dichotomie opposant ville/campagne sur la base des observations effectuées sur le terrain. Cela nous conduira, finalement, à proposer une lecture de ce phénomène distinct de retrait social qui puisse en souligner la valeur en tant qu’expérience propre du temps et de l’espace globalisés contemporains.

9h50-10h00 : pause café en ligne (communication libre sur Zoom)

10h00-10h30 : Visionnage de la conférence de Monsieur Anthony Tchekemian, maître de conférences en Géographie et Aménagement du territoire (CNU 23-24), Université de la Polynésie Française UMR 241 Ecosystèmes Insulaires Océaniens.

Titre (fr): Contre la crise, le retour au local ? L’exemple du jardin collectif de la résidence du campus d’Outumaoro, à l’Université de la Polynésie Française

Résumé :

La crise sanitaire interroge la capacité des systèmes de production, notamment agricoles et industriels, à faire face à des catastrophes. Les mesures de protection mises en place à l’échelon étatique (fermeture des frontières, arrêt des échanges internationaux, mesures de confinement…) incitent à un retour au local. Après l’étude de six jardins collectifs développés dans l’agglomération urbaine de Papeete, sur l’île de Tahiti, nous présenterons plus particulièrement le jardin collectif mis en place par les étudiants de la résidence universitaire d’Outumaoro (campus de l’Université de Polynésie française – UPF).

Dans une perspective résiliente, ce jardin apparaît comme une réponse à l’augmentation des prix constatée depuis le début de la crise sanitaire ; avant le déclenchement de celle-ci, il avait déjà été envisagé comme un moyen d’accéder à une alimentation équilibrée, saine et durable. Après quelques mois, les étudiants, isolés et éloignés de leurs familles, constatent en outre que le travail de la terre crée du lien social dans la résidence. Il améliore leur cadre de vie et leur offre une occupation vécue comme apaisante, que certains relient à leur identité polynésienne, en invoquant la pratique du fa’a’apu.

En définitive, le jardin collectif de l’UPF favorise la prise de conscience des problématiques environnementales et l’évolution des habitudes alimentaires, eu égard aux problèmes de santé croissants que pose l’obésité en Polynésie française. Dans le cadre de la réflexion autour du Projet de Rénovation Urbaine (PRU) du quartier Outumaoro (municipalité de Punaauia) et du « campus ouvert », l’on pourrait envisager le développement de jardins collectifs au sein du campus qui associeraient étudiants et habitants du quartier, deux populations qui se croisent sans toujours se fréquenter. Tout cela ne serait pas sans évoquer les jardins ouvriers européens du XIXe et du XXe siècle, les jardins d’insertion des années quatre-vingt ou les jardins partagés des années quatre-vingt-dix ; à chaque fois se manifeste une volonté de ne pas couper le cordon ombilical entre l’homme et la terre.

10h30-11h00 : présentation de Madame Lerbet Lucie, doctorante en science politique à l’Université Lumière Lyon-2, UMR Triangle.

Titre : L’habiter écologique et ses imaginaires dans les grandes périphéries : le cas de la Vallée Longue (Cévennes)

11h00-11h30 : discussion