[Séminaire] »Reform Initiatives in Health-Care Migration to Japan: A Discussion of Their Political Dimensions », jeudi 30 novembre 2023, 10h30-12h30, Zoom

Le séminaire du Groupe d’Étude sur le Politique au Japon (GEPJ) revient. La prochaine séance aura lieu jeudi 30 novembre, de 10h30 à 12h30, autour de la présentation suivante :

“Reform Initiatives in Health-Care Migration to Japan: A Discussion of Their Political Dimensions” par Gabriel Vogt (Ludwig-Maximilians-Universität München)

Cette séance se tiendra uniquement en ligne (via ZOOM). 

Le formulaire d’inscription : https://forms.gle/87wkGhq2kNzSeJPv6 

[Séminaire] Histoire de l’Asie orientale contemporaine : sources, méthodes, objets (mercredi 25 octobre 2023, 15h30-18h30)

La première séance du séminaire « Histoire de l’Asie orientale contemporaine : sources, méthodes, objets » co-organisé par le CRCAO, le CCJ et le SIRICE se déroulera le mercredi 25 octobre 2023, de 15h30 à 18h30 en salle 405B du Bâtiment de la Halle aux Farines d’Université Paris Cité (4e étage, couloir B, 10 rue Françoise Dolto 75013 Paris).

La séance, intitulée « La modernité au Japon vue à travers les cartes postales – matériel de la collection de l’International Research Center for Japanese Studies », sera animée par Liu Jianhui, professeur au Nichibunken et professeur invité d’Université Paris Cité 2023.

Pour plus d’information sur le séminaire : https://www.crcao.fr/2023/09/26/histoire-de-lasie-orientale-contemporaine-sources-methodes-objets-2/

Programme 2023-2024

25 octobre : Liu Jianhui (International Research Center for Japanese Studies) (cartes postales japonaises) 

8 novembre : Pierre Emmanuel Roux (Université Paris Cité) (sources religieuses) 

13 décembre : Marie-Paule Hille (EHESS) (hagiographies-récits de vie) 

31 janvier : Coraline Jortay (CNRS) (sources littéraires) 

14 février : Homei Aya (Université Manchester) (sources procès/lèpre au Japon) 

28 février : Fujii Kо̄ki (Université Shimane) (sources musicales/sonores) 

3 avril : Xavier Paules (EHESS) (sources des jeux d’argent) 

15 mai : Jie-Hyun LIM (Sogang University) (sources/égo histoire/Corée du Sud) & Joshua Fogel (University of York) (sources Esperanto/Japon)

[Séminaire de recherche] Institut d’Asie Orientale (UMR5062) – Programme automne 2023

 Voici le programme du Séminaire de recherche de l’Institut d’Asie Orientale (UMR5062) pour l’automne 2023. Le séminaire aura lieu deux vendredis par mois, de 14 heures à 15 heures trente.

        Le séminaire se tiendra en visioconférence. Il est nécessaire de s’inscrire via la page suivante : https://iao.cnrs.fr/manifestations/seminaire-iao/inscription-au-seminaire-de-liao/

       – 20 octobre 2023, « Exhumations des dépouilles de travailleurs forcés et engagements pour la paix entre Corée(s) et Japon », par Florence Galmiche (Paris-Cité)

       – 27 octobre 2023, « Le rituel collectif et ses collectivités : contribution à une anthropologie du rituel à partir du cas des tantristes du nord-est tibétain », par Nicolas Sihlé (CNRS) 

       – 10 novembre 2023, « Nouveau capitalisme, inégalités et préférence pour la redistribution au Japon », par Sébastien Lechevalier (EHESS)

       – 17 novembre 2023, « Unification de la langue nationale et militance féministe en Chine républicaine : le cas du Congrès de 1924 pour le progrès de l’éducation », par Coraline Jortay (CNRS)

       – 8 décembre 2023, « La fabrique de l’architecture à Tianjin : autour de l’ouvrage Tianjin, transferts mondiaux et appropriations locales », par Christine Mengin (Panthéon-Sorbonne)

       – 15 décembre 2023, « “Une belle endormie”, Kaesong, Corée du Nord », par Elisabeth Chabanol (EFEO)

       Vous trouverez les résumés des conférences sur la page du séminaire au lien suivant :
https://iao.cnrs.fr/manifestations/seminaire-iao/

[Séminaire] »Les sceaux estampillés sur les livres anciens japonais », mercredi 18 octobre 2023, 10h-12h30

Mme Saki Noel, de la bibliothèque du Musée Guimet, nous informe de l’organisation prochaine d’un séminaire en ligne, en partenariat avec l’Institut National de Littérature Japonaise, et sous l’égide de l’EAJRS (European Association of Japanese Ressource Specialists).

Le premier séminaire portera sur les sceaux estampillés sur les livres anciens japonais (印記) par le professeur Matsunaga Ryusei de NIJL.

Il aura lieu le mercredi 18 octobre de 10h à 12h30 (CEST) en ligne.

L’inscription est gratuite, mais obligatoire avant le 11 octobre, en cliquant sur ce lien. La langue de la formation sera le japonais.

Les personnes intéressées sont invitées à s’inscrire rapidement.

[Lunch Seminar] »Japan’s Geoeconomic Strategy and Challenges in the Indo-Pacific » (Friday June 16th, 12:30-14:00)

L’Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise a le plaisir de vous inviter à :

Lunch Seminar on Friday June 16h, 12:30-14:00
« Japan’s Geoeconomic Strategy and Challenges in the Indo-Pacific »
Room 601 & Online / In English without translation

Speaker

Saori N. KATADA (Professor of International Relations, Univ. of Southern California)

How is Japan coping with the US-China economic competition, and how has the Japanese government formulated its trade policies and infrastructure investment strategy?  The talk will focus on Japan’s geoeconomic strategy in the Indo-Pacific, whose concept has become prominent within Japanese foreign policy since its introduction in the early 2000s. On the one hand, this regional framework has presented distinct opportunities for Japan to shape the regional economic order through enhanced economic connectivity and active rule making. On the other hand, there are looming challenges for Japan to maneuver the delicate balance within the US-China competition.
Moderator: Sébastien LECHEVALIER (FRIJ-MFJ)
Organization: FRIJ-MFJ
Co-organization: CCI France Japon
Support: French Embassy in Japan
Registration: https://www.mfj.gr.jp/agenda/2023/06/16/2023-06-16_katada/

[Webinar] »Water Multilevel Governance: Assessments and Risks » (14 juin 2023, 17:30-20:00)

L’Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise a le plaisir de vous inviter à :

Online / Webinar / In English without translation
« Water Multilevel Governance: Assessments and Risks »
Wednesday June 14th, 17:30-20:00

Speakers

Kumiko OGUMA (Univ. of Tokyo), Carl MIDDLETON (Chulalongkorn Univ.), Anindrya NASTITI (Bandung Institute of Technology), Catherine BARON (Sciences Po Toulouse)


— Reaching SDG6: at what Cost? A critique of decentralized water initiatives in Asian cities. Tradeoffs between economic, technical efficiency and ecological concerns (Catherine BARON)— Decentralized Water Treatment and Supply: Technology Options and Beyond (Kumiko OGUMA)— Water Data, Water Governance and Accountability on the Mekong River (Carl MIDDLETON)
— Closing the Loop of Urban Water System: Advocating for Resilience (Anindya NASTITI)Discussant: Amalinda SAVIRANI (Univ. Gadjah Mada)
Moderator: Adrienne SALA (FIRJ-MFJ) 
Organization: FRIJ-MFJ
Registration: https://www.mfj.gr.jp/agenda/2023/06/14/2023-06-14_water_multilevel_go/

[Séminaire] »Shizume no mai » Laboratoire Musidanse (vendredi 2 juin à 13h, hybride)

Dans le cadre du séminaire du laboratoire MUSIDANSE de l’Université Paris 8, Akiko Hirai présentera son analyse chorégraphique sur le rite Shizume no mai exécuté pendant la cérémonie Hanamatsuri au Japon. 

Le séminaire aura lieu le vendredi 2 juin à 13h en salle A2-217 et se déroulera en mode hybride. 

Vous trouverez ci-dessous le lien ZOOM. https://univ-paris8.zoom.us/j/95906465978?pwd=L2JTS2diNGxaRlM0YWNXT1lLVGJUQT09

Meeting ID: 959 0646 5978
Passcode: 406960

https://musidanse.univ-paris8.fr/seminaire-musidanse-2022-2023

Titre

« Les fonctions rituelles du masque : L’exemple du rite Shizume no mai de la cérémonie Hanamatsuri de Futto – Préfecture d’Aichi (Japon) »

Résumé

Cette présentation a pour objet les fonctions du masque utilisé dans la cérémonie religieuse. Pour cela, je prends l’exemple du rite « Shizume no mai (Cérémonie pour la pacification) » exécuté à la toute fin de la cérémonie Hanamatsuri (Fête des fleurs) de la Préfecture d’Aichi au Japon. Cette cérémonie comprend des danses rituelles qui se caractérisent par l’utilisation de différents masques de créatures folkloriques japonaises appelées oni. Il s’agit de créatures ressemblant beaucoup à des humains mais dotées d’un visage déformé. C’est une présence effrayante pour l’humain mais qui revêt une nature ambigüe, comme souvent dans le folklore japonais, puisqu’elle apporte aussi des bienfaits à la société humaine. Dans la cérémonie Hanamatsuri, les fidèles convoquent l’esprit divin. Cette existence divine est représentée par les officiants-danseurs qui portent le masque d’oni. Où vont les oni  ? Après avoir exécuté diverses danses rituelles, ils doivent partir afin que le lieu du rituel retrouve sa nature originale, voire profane. Pour cela, le départ de l’esprit divin est l’action la plus importante de la cérémonie Hanamatsuri. C’est donc le rite étudié dans cet article : Shizume no mai dans lequel le chef des officiants effectue plusieurs techniques rituelles pour le renvoyer. J’applique la méthode de segmentation de l’analyse musicale à mon analyse chorégraphique, et éclaircit trois techniques rituelles effectuées dans ce rite. Ici, le corps humain est utilisé comme instrument rituel sonore. En répétant le même mouvement dans des directions déterminées, l’officiant prononce le mot magique dit in, physiquement. Cette analyse confirme l’importance de traitement du silence dans l’étude ethnomusicologique du rituel.

Akiko Hirai, ATER en ethnomusicologie, Département Musique, UFR Arts, philosophie, esthétique, Université Paris 8

[Séminaire JapArchi] »建築写真/photographie d’architecture » (3 juin 2023, Nichibunken, Zoom)

La dernière séance du séminaire JapArchi dédiée à la notion japonaise « 建築写真 / photographie d’architecture » aura lieu ce samedi 3 juin à Kyoto, au Nichibunken et sur Zoom. Les inscriptions en présentiel sont closes, mais vous pouvez encore vous inscrire pour participer en ligne.

Pour s’inscrire, envoyer une demande d’inscription en anglais ou en japonais à l’adresse: symposium@nichibun.ac.jp avec les informations suivantes obligatoires :

1. event title: Seminaire JAPARCHI

2. online (zoom) or on-site participation (Nichibunken, 3-2 Goryo Oeyama-cho, Nishikyo-ku, Kyoto)

3. your name

4. your affiliation and status

5. your country of residence

Programme

3 juin / June 3 – 10h-12h (heure de Paris) / 17h-19h (Tokyo time)

Hybride : au Nichibunken à Kyoto et en visioconférence

Modération : Cecile Laly (univ. Kyoto Seika, Sciencescope), Sylvie Brosseau (univ. Waseda, Japarchi)

10h/17h Old Japanese Castles and Photographs: An Examination of the Meanings of the Genre of “Castle Photograph” in the Dawn of Japanese Photography par Andō Chihoko (Kyoto Institute of Technology)

A unique genre of “castle photograph” was developed in 19th-century Japan. The pioneers of photography, the feudal lords, foreign photographers, and Japanese photographers who studied photography with foreigners, left numerous photographs of castles. They were taken for various purposes, such as documents of historical architecture at the historical turning point in late 19th century Japan or as subjects for the photo postcards that were popular in early 20th century Japan. In particular, a castle functioned both as a military base and a residence for feudallords. Therefore, while they took a panoramic photo to grasp a complete view of the outside of the castle exactly, they took an interior photo to enjoy a partial view of the inside of the castle intimately. Thus, castle photography seems to have important implications for the history of Japanese photography. However, the significance of the genre of castle photographs has not been fully considered yet. Therefore, this presentation takes notice of photographs of castles taken in 19th century Japan to begin to discuss the meanings of the genre of castle photographs in the history of Japanese photography.

11h/18h État des lieux de la recherche sur la photographie d’architecture par Matsugi Hiromi (International Research Center for Japanese Studies)

[Séminaire]「大村西崖の美術史研究を支えた中国人コレクター、廉泉」Nichibunken, sur Zoom (25 mai 2023, 16h30-18h00 JST)

国際日本文化研究センター(日文研)では、研究者の交流を目的として、担当者が最新の学術的なテーマを話題として発表する会を「木曜セミナー」として開催しています。

第275回木曜セミナーのテーマは「大村西崖の美術史研究を支えた中国人コレクター、廉泉」です。

発表者

戦 暁梅 国際日本文化研究センター 教授

コメンテーター

伊東 貴之 国際日本文化研究センター 教授

司  会

西田 彰一 国際日本文化研究センター プロジェクト研究員

参加対象者: 研究者の方(学生を含む)

日時:2023年5月25日(木)

開始時間: 16:30

終了時間: 18:00

場  所: Zoomによるオンライン開催

言  語: 日本語

参加方法:申し込みが必要です。

オンラインで参加される場合、5月18日(木)までに下記URLの申込みフォームからお申し込みください。折り返し、開催前日までにZoomミーティング入室用のURLをお知らせいたします。https://forms.office.com/r/VaQxya9YTG

※セミナー開催日当日のお申込みは対応いたしかねますので、必ず上記期日までにお申込みください。https://www.nichibun.ac.jp/ja/research/mokusemi/2023/05/25/

[Séminaire] Groupe d’étude de philosophie japonaise (samedi 6 mai 2023)

Le Groupe d’étude de philosophie japonaise (IFRAE) organise une nouvelle séance, sur Zoom :

Samedi 6 mai 2023, de 9h30 à 12h
Avec Ameline Garnier (Inalco, Université de Kyōto)
« De keiken 経験 à taiken 体験 : le rôle de l’expérience corporelle dans la philosophie de Nishida »

Avec Frédéric Lesigne (Université de Strasbourg, chercheur rattaché GEO-URI 1340)
« Sujet et objet dans la pensée de Yanagita Kunio »

Pour obtenir le lien Zoom, merci de contacter takako.saito@inalco.fr à partir du 2 mai 2023.

Responsables

takako.saito@inalco.frakinobukuroda@gmail.comarthur.mitteau@univ-amu.frsimon.ebersolt@gmail.com, yukiko.kuwayama@inalco.fr

Résumés

1.  A. Garnier,  «De keiken à taiken : le rôle de l’expérience corporelle dans la philosophie de Nishida »

       Revenir à l’expérience quotidienne, voici comment Nishida présente en 1937, dans son article « Rekishiteki shintai », la quête qui l’aurait conduit à la rédaction de Zen no kenkyu (1911). Rattaché originellement à l’expérience pure de James, traduite en japonais par junsui keiken, 純粋経験, le concept d’expérience conserve, au fil de la recherche nishidienne, la primauté de son lien avec le monde de la réalité, défini dans les années 1930 comme le monde historique. Le monde de la réalité est celui que nous expérimentons ; comprendre la réalité du monde, c’est expérimenter le monde. Dès lors, partant de cette équivalence conceptuelle entre réalité et expérience, la question de la nature de cette expérience en vient à être posée. Qu’est ce que l’expérience du monde ?

       Quand bien même ce concept est central dans la philosophie de Nishida, il nous faut pour autant constater que le philosophe n’opère aucune distinction conceptuelle entre taiken 体験et keiken 経験, deux termes possiblement traduisibles par « expérience ». Cette homonymie trompeuse de la traduction française est pourtant étrangère pour le locuteur japonais qui ne peut, dans le langage courant, les employer comme de parfaits synonymes. Comment comprendre alors l’imprécision de Nishida qui semble substituer l’un à l’autre sans aucune raison immédiatement apparente ?

       Le travail de ma recherche cette année, dont je présenterai les premiers aboutissements, est de vérifier l’hypothèse suivante : cette superposition des termes taiken et keiken pourrait révéler que l’éveil à soi nishidien, lequel tente de saisir l’expérience  quotidienne, accorde une place fondamentale au corps, non pas simplement comme objet ou

outil de la quête philosophique mais également comme sujet.  Comprendre les enjeux de la détermination de taiken par Nishida implique donc  d’abord de comprendre la conceptualisation qui est faite du corps. Nous essaierons donc

d’explorer ses différentes acceptions et de saisir la place et le rôle que Nishida lui confère au  sein de son système philosophique.

2.  F. Lesigne ,  « Sujet et objet dans la pensée de Yanagita Kunio »

       Si Yanagita est indiscutablement un intellectuel de premier plan qui a marqué l’histoire de la pensée japonaise moderne au point d’être souvent cité comme une des références de penseurs japonais modernes et contemporains, son œuvre ne relève à l’évidence pas de la philosophie, ni même de tout autre champ réflexif à visée purement théorique. En effet, le folkloriste Yanagita – après avoir été tour à tour poète, agronome, journaliste, représentant à la SDN, etc. – s’est exprimé avant tout en tant que scientifique. Son travail d’ethnologue-folkloriste ayant été principalement consacré à la récolte, la compréhension et la préservation des traditions populaires japonaises, le lecteur se retrouve le plus souvent face à des listes de noms et de faits sociologiques parfois fastidieuses, ordonnées par des théories sur la culture japonaise que Yanagita s’est efforcé, avec plus ou moins de bonheur, de construire au fil de son travail. Rares donc sont les développements théoriques au sein de la trentaine de volumes que constituent ses œuvres complètes.

       Cependant, si ces ouvrages ont marqué des générations de chercheurs en ethnologie japonaise, c’est bien autant en raison de la masse phénoménale d’informations qu’elles contiennent, qu’en raison de la façon dont ces informations sont ordonnées. Il faut sur ce plan différencier deux niveaux. Le premier est celui des analyses théoriques yanagitiennes sur la culture japonaise, sujet largement débattu au sein des ethnologues japonais. Le second niveau, qui nous semble encore nécessiter un travail épistémologique, est celui du paradigme scientifique de Yanagita au sens d’une « méthodologie » générale innovante, ou d’une « philosophie » comme certains commentateurs l’ont qualifié (Torigoe Hiroyuki). 

        Ce paradigme général a maintes fois été abordé par Yanagita. Il s’agissait pour lui, certes de comprendre et d’extraire le sens des pratiques sociales héritées du passé – travail commun à tous les ethnologues –, mais non pas pour s’engager ensuite dans une démarche comparatiste comme la plupart des ethnologues de son temps s’y essayaient. Il jugeait en effet cette démarche trop prématurée tant que l’ethnographie des pratiques sociales japonaises restait incomplète. Ce qu’il pensait en revanche pouvoir être entamé dès sa génération était de faire prendre conscience à un maximum de ses contemporains que les pratiques sociales jugées alors « arriérées » et dépréciées pouvaient servir à un développement endogène en adéquation avec la société japonaise, pour peu que le sens de ces pratiques soit suffisamment éclairci et mis en perspective.

        On comprend alors pourquoi tant de lecteurs (japonais) ont pu être frappés par – et souvent adhéré à – sa pratique intellectuelle consistant, de façon explicitement théorisée, à privilégier une démarche inductive mettant systématiquement en avant les faits les plus anodins, en opposition à la pratique déductive de ses collègues et adversaires ethnologues contemporains. Ce choix-là relève bien d’une forme de « philosophie » de l’action intellectuelle, tout entière tournée vers la réalisation d’un projet : le développement endogène de toute société qui emprunterait les méthodes des sciences sociales pour réévaluer et faire évoluer en conscience – Yanagita utilise le terme de jiko-shōsatsu – des pratiques sociales s’inscrivant dans des référents culturels propres, au sein d’un contexte global de modernisation à l’« occidentale » irréversible (Tsurumi Kazuko).

        Notre parti-pris épistémologique consiste à aborder ces questions en réfléchissant au rapport nouveau qu’établit Yanagita entre « objet » et « sujet ». En effet, la méthode d’objectivation du vécu subjectif qu’il entend faire pratiquer massivement aux Japonais s’appuie certes sur des travaux scientifiques, mais surtout sur une forme de « philosophie » générale résumée plus haut. La tension « objet » / « sujet » au cœur de l’ethnologie yanagitienne allait être féconde mais provoqua des impasses méthodologiques sur lesquelles plusieurs générations de chercheurs japonais ont buté. Nous espérons que notre travail pourra en éclairer les ressorts, et proposer quelques voies possibles d’amélioration méthodologique.