MODERNITÉS EN ASIE ORIENTALE (CHINE, CORÉE, JAPON, VIETNAM)

Organisé par l’équipe Dynamiques, Interactions, Interculturalité Asiatiques (D2IA de l’Université Bordeaux Montaigne), l’IETT (Univ. Jean Moulin Lyon 3), l’Ifrae (CNRS, Inalco, Univ. Paris Cité) et l’IrAsia (CNRS, Aix-Marseille Univ.)

Co-financé par le GIS Asie

Date : jeudi 2 juin 2022 – 9h à 18h45 et vendredi 3 juin 2022 – 9h à 13h30

Lieu : Amphithéâtre MILC, Université Jean Moulin Lyon 3, 35 rue Raulin, 69007 Lyon

Contact : frederic.wang[at]inalco.fr et marion.sylla[at]ens-lyon.fr

Argumentaire

La modernité est souvent associée à l’Occident ou à l’occidentalisation. Le point de vue dominant à propos de la modernité en Asie orientale, non seulement des historiens occidentaux, mais aussi de ceux de l’Asie orientale, a été pendant longtemps le suivant : c’est grâce à l’Occident que l’Asie orientale – pas seulement d’ailleurs – s’est modernisée. Cela traduit incontestablement une partie de réalité historique.

On sait que l’Occident a grandement contribué à la modernité en Asie orientale dans les domaines industriel, littéraire, philosophique, scientifique… Le transfert et/ou la diffusion du savoir occidental ont aidé à la prise de conscience des élites locales qui se sont mises à partir de la seconde moitié du XIXe siècle à la modernisation de leurs pays respectifs et ce d’abord au Japon, qui a, à son tour, entraîné les autres pays de l’aire concernée dans ce processus modernisateur. Or, cette vision des choses, unilatérale et linéaire, ne peut qu’être partielle, voire partiale, car elle gomme habillement une autre réalité, celle d’une modernité concomitante, voire antérieure à celle de l’Occident.

Tout dépend en effet de la compréhension même de la notion de modernité. Est-elle purement occidentale ou plus globale ? Quel est le rapport entre le moderne et le pré-moderne qui l’a préparé ? Quelle est la part des éléments locaux révélateurs d’un modernisme ? Sous quelles modalités les pays de l’Asie orientale se sont-ils (ré)appropriés les éléments modernes en provenance de leurs voisins ? Comment la conception de la modernité occidentale a été transférée et reçue en Asie orientale, avec fidélité, distanciation ou distorsion ? Dans quelles mesures la modernité ressuscite-t-elle la tradition ou des conservatismes divers ? Que faire de l’héritage de la langue et de la culture chinoises, qui, jadis, furent un socle commun du monde sinisé ? Toutes ces questions, qui avaient été posées dans une certaine mesure, méritent d’être reposées, réexaminées, sans mettre pourtant en cause l’apport de l’Occident. Pour les traiter, il est nécessaire, à partir de nos compétences linguistiques de l’aire étudiée, d’adopter une vision de la modernité, plurielle, plus nuancée, plus ouverte et non-linéaire.
Une approche interdisciplinaire (anthropologie, histoire, philosophie, sciences politiques…) est requise pour les aborder qu’il s’agisse du processus d’appropriation de la modernité occidentale dans l’Asie orientale, ou des éléments modernisateurs propres aux pays de l’Asie orientale.

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