Parution / “Nippon Kaigi. Ou la vitalité du nationalisme politique dans le Japon contemporain”

Titre

Nippon kaigi. Ou la vitalité du nationalisme politique dans le japon contemporain

Auteur

Thierry Guthmann

Maison d’éditions

Les Indes savantes (coll. études sur l’Asie)

Date de publication

8 juillet 2021

Nombre de pages

240 p.

Présentation

Les liens étroits et anciens qui lient Abe Shinzô (Premier ministre de décembre 2012 à septembre 2020), à Nippon kaigi, le plus puissant lobby nationaliste du Japon contemporain, expliquent qu’entre 2016 et 2017, au Japon, pas moins de sept ouvrages furent consacrés à ce groupe de pression. Cependant, jusqu’à présent, que ce soit en anglais ou en français, aucun livre n’a traité de ce sujet alors qu’il est pourtant essentiel à la compréhension de la vie politique japonaise. La présente étude est le fruit de sept années de recherche, basées essentiellement sur des documents de première main et sur un grand nombre d’interviews d’individus et d’organisations proches des milieux nationalistes japonais. L’ouvrage débute par un bref retour sur les principales étapes du nationalisme politique au Japon et se poursuit par une présentation détaillée de Nippon kaigi en tant que groupe de pression. Une analyse exhaustive du corpus idéologique de ce lobby, représentatif de celui des milieux nationalistes, met ensuite en lumière son unité et sa cohérence. Dans le chapitre suivant, l’influence réelle exercée par Nippon kaigi sur la vie politique est évaluée. Enfin, après avoir procédé à une analyse du rôle essentiel joué par différentes organisations religieuses au sein de ce groupe de pression, un état des lieux du nationalisme politique dans le Japon contemporain est proposé. Spécialiste des questions relatives à la vie politique japonaise contemporaine, Thierry Guthmann est professeur titulaire à l’université publique de Mie et vit au Japon depuis 25 ans. Il est également chercheur associé à l’Institut d’Asie Orientale (CNRS, Lyon). Il est l’auteur de Shintô et politique dans le Japon contemporain (2010), et de Précis de politique japonaise (2011).”

Lien vers la plaquette de présentation ici.

Parution / “Contingence et communauté : Kuki Shûzô, philosophe japonais”

Titre

Contingence et communauté : Kuki Shûzô, philosophe japonais

Auteur

Simon EBERSOLT

Maison d’éditions

Vrin

Date de publication

Juillet 2021

Nombre de pages

304 p.

Présentation

Entre bergsonisme et phénoménologie, bushidô et mythe de Sisyphe, poétique de la rime et éternel retour du même, nationalisme culturel et esthétique de l’époque d’Edo, l’œuvre protéiforme de Kuki Shûzô (1888-1941) a émergé d’une tension féconde entre les mondes intellectuels japonais, français et allemand. Elle ne saurait être élucidée selon les idées convenues de pensée « proprement japonaise », de synthèse entre « Orient » et « Occident », ou même de métissage culturel. Cette œuvre qui nous incite à repenser les notions d’identité, de communauté, d’universalité, et en premier lieu le « nous » lui-même, est bel et bien une philosophie originale et universelle, son nœud secret étant le commun, dont la modalité d’être est la contingence et où la phénoménalité originaire est la rencontre fortuite, principe inconditionné de tout apparaître.

Lien vers la page de l’ouvrage sur le site de l’éditeur ici.

Parution / “Occupy Tôkyô – SEALDs, le mouvement oublié”

Titre

Occupy Tôkyô – SEALDs, le mouvement oublié

Auteurs

Anne GONON & Christian GALAN

Maison d’éditions

Le Bord de l’eau

Date de publication

Juillet 2021

Nombre de pages

214 p.

Présentation

La jeunesse japonaise, comme partout ailleurs, cherche à construire son avenir malgré les crises qui secouent son univers dont la dernière est la triple catastrophe de Fukushima. Souvent considérée comme davantage tournée vers une vie personnelle voire hédoniste, elle a surpris les médias lorsqu’un mouvement d’étudiants a pris la parole pour critiquer les projets de loi sur la sécurité et les Forces d’auto-défense du gouvernement Abe. Le mouvement dit des SEALDs s’est formé en décalage temporel par rapport aux mouvements Des Indignés ou de Occupy Wall street, mais on y retrouve des préoccupations semblables.

Saisir l’expérience des SEALDs à partir de la philosophie de John Dewey permet de mettre une nouvelle fois en avant les dangers que la technologie numérique fait subir aux individus, au collectif et à leurs valeurs.

Bref, comment en vient-on à la politique dans une société qui n’a eu de cesse de dépolitiser sa population ?

Japon(s) – Carnet de la SFEJ / “Retour sur l’affaire Ghosn et la justice japonaise” par Éric Seizelet

Chères et chers membres de la SFEJ, 

Nous avons le plaisir de vous annoncer la publication du premier article de recherche de notre carnet Hypothèses Japon(s).

Écrit par Éric Seizelet, professeur émérite de l’université de Paris, il est intitulé «Retour sur l’affaire Ghosn et la justice japonaise ». 

Vous le trouverez au bout de ce lien : https://sfej.hypotheses.org/1150


Si vous souhaitez proposer un texte à Japon(s), en voici les conditions de soumission : 
https://sfej.hypotheses.org/199


Nous vous souhaitons une excellente lecture.

Parution / “L’e-politesse dans les courriels en français et en japonais”

Titre

L’e-politesse dans les courrielsen français et en japonais

Auteure

Chantal CLAUDEL

Maison d’édition

Sorbonne-Nouvelle Presses

Date de publication

Juin 2021

Nombre de pages

270 pages

Présentation

Cet ouvrage, unique en son genre, traite des rituels de politesse privilégiés en français et en japonais en contexte électronique. Il apporte un éclairage inédit sur l’évolution des pratiques communicatives mises en œuvre par les cyberscripteurs dans leurs e-mails, qu’il met en regard avec des paramètres culturels, relationnels et générationnels. En ce sens, il déconstruit l’illusion d’uniformité des pratiques communicatives que peut générer l’usage quotidien et partagé d’une même technologie, le courrier électronique.

Il constitue ainsi une aide précieuse pour qui désire mieux comprendre les règles de bonne gouvernance des relations interpersonnelles en français et en japonais. Cet effort d’explicitation compréhensive est d’autant plus nécessaire que les pratiques communicatives japonaises sont bien souvent opaques aux yeux des Français – et inversement. 

La clarté et l’accessibilité de l’ouvrage en rendent la lecture agréable et aisée pour toute personne – experte ou profane – confrontée aux rencontres interculturelles dans le cadre de son travail, de ses déplacements ou d’une expatriation. La richesse et l’exigence des développements plus théoriques seront, eux, appréciés des lecteurs engagés dans une recherche académique touchant à la comparaison de langues et de cultures distantes.

Chantal Claudel est professeure de Sciences du Langage à l’Université Paris Nanterre où elle est rattachée à l’UMR 7114 MoDyCo. Ses recherches se situent notamment dans le champ de l’analyse de discours contrastive (français/japonais).

Lien sur le site de l’éditeur ici.

Sommaire

Sommaire (texte): 

Remerciements

Avertissement

Introduction

Objectifs poursuivis
Public visé
Organisation du volume

Chapitre 1 – La politesse : trois facettes d’un même objet

1. Les mots pour le dire

2. De la pratique ordinaire aux études linguistiques
2.1. Étiquette (echiketto, reigi), esthétique et distance hiérarchique
2.2. Honorifiques (keigo) et politesse (poraitonesu)
2.2.1. Les honorifiques ou keigo (敬語)
2.2.2. De l’influence des travaux anglo-saxons
2.3. Bonnes manières, courtoisie, urbanité et autres civilités
2.4. Côté français, la perspective linguistico-pragmatique

3. Un comportement universel et situé
3.1. Une conception aux propriétés partagées
3.2. Des comportements situés
3.2.1. Valeurs et normes
3.2.2. Les conséquences sur la bonne tenue des échanges
3.3. Nouveaux médias et politesse

Chapitre 2 – Cadres de référence et positionnement théorique

1. Théories de la politesse : quelques travaux fondateurs
1.1. Les principes de clarté et de politesse de Lakoff
1.2. Le principe de politesse et les maximes de Leech
1.3. La théorie de Brown et Levinson (B&L)
1.3.1. La notion de face
1.3.2. Articulation entre face et politesse
1.3.3. Face négative vs face positive
1.3.4. Politesse positive, politesse négative et politesse « off-record »
1.3.5. Portée universelle de la face
1.3.6. Les variables sociologiques
1.4. Des actes valorisants pour la face ou Face Flattening Acts (FFAs)
1.5. La politesse du discernement ou wakimae
1.5.1. De la nécessité d’accorder son comportement aux attentes sociales
1.5.2. Une prise de parole réglée sur des données socio-relationnelles
1.5.3. Les niveaux micro et macro du wakimae
1.6. La théorie du territoire de l’information de Kamio
1.6.1. Deux notions clés : « territoire » et « information »
1.6.2. Arrière-plan de la théorie
1.6.3. En guise d’illustration

2. Le tournant discursif ou post-moderne
2.1. Mise en discussion de l’outillage proposé par B&L
2.1.1. Quel statut accorder à la théorie des actes de langage ?
2.1.2. La dimension individuelle de la politesse
2.1.3. Une conception idéalisée de la communication
2.1.4. Retour sur une définition de la politesse ancrée sur la face
2.1.5. Des instruments de mesure contestés
2.1.6. La portée universelle du modèle
2.2. Une approche critique du discernement (wakimae)
2.3. Une troisième voie : l’analyse située

Chapitre 3 – Approche contrastive d’un genre relevant des discours médiatisés par ordinateur

1. Le discours médiatisé par ordinateur
1.1. Des pratiques scripturales composites
1.2. Le courrier électronique2. La démarche contrastive

2.1. La notion de genre en analyse de discours
2.2. Le genre comme tertium comparationis
2.3. Les catégories d’analyse retenues
2.3.1. Des actes rituels relevant des aisastu
2.3.2. L’entrée en contact
2.3.3. La prise de congé
2.4. Les rituels d’ouverture et de clôture dans des genres antérieurs au courriel
2.4.1. Le modèle de la lettre
2.4.2. Le modèle de la conversation téléphonique
2.4.3. Éléments de synthèse

3. Identification des données à contraster
3.1. Constitution des corpus
3.1.1. Des critères de sélection réglés sur des objectifs comparatifs
3.1.2. Prise en compte de différents niveaux de comparaison
3.2. Modes de traitement du corpus japonais
3.2.1. La transcription du japonais au français
3.2.2. La translittération des caractères du japonais en alphabet romain
3.2.3. Le choix de la traduction

Chapitre 4 – Les rituels d’ouverture

1. La formule d’appel
1.1. Procédés relationnellement et générationnellement marqués en français
1.1.1. Étanchéité des procédures entre niveaux relationnels
1.1.2. Des formules générationnellement marquées
1.2. Un éventail de procédures en japonais
1.2.1. L’impact du dispositif sur les choix opérés
1.2.2. Des tournures porteuses d’une note d’individualité
1.2.3. Une configuration dominante : NOM + san
1.2.4. Une pratique exclusive de la jeune génération : le recours au prénom
1.2.5. Un révélateur générationnel : le choix du système d’écriture

2. Des formules d’entrée en contact partagées
2.1. Les principales tournures post-formule d’appel en français et en japonais
2.2. La requête relative à la santé de l’interlocuteur
2.2.1. Une assertion de salutation : « J’espère que tu vas bien »
2.2.2. De l’usuel « Comment ça va ? » à l’inhabituel « Ça gaze petite ? »
2.2.3. De « genki ka » à « o-genki de irasshaimasu ka »
2.2.4. Un enchaînement de formules rituelles
2.3. Le rappel d’une longue période sans contact
2.3.1. Les tournures japonaises
2.3.2. Les occurrences françaises

3. Des séquences représentatives d’une seule des deux langues et cultures
3.1. Des tournures spécifiques au français
3.1.1. La description du décor
3.1.2. La formule de jonction
3.2. Des tournures spécifiques au japonais
3.2.1. Les salutations saisonnières
3.2.2. L’auto-présentation
3.2.3. Le « negirai » ou les formules de reconnaissance

Chapitre 5 – Les rituels de clôture

1. Principaux actes rituels privilégiés par les deux communautés

2. Un choix réglé sur l’âge et le niveau relationnel ?

3. Le projet : un acte commun aux deux communautés
3.1. Du mot à l’acte
3.2. Les formulations retenues par les cyber-correspondants
3.2.1. « À bientôt » et « à plus »
3.2.2. Sore dewa mata
3.2.3. Les formules d’espoir en français
3.2.4. Le rendez-vous en japonais

4. Salutations et demande de bienveillance
4.1. Une procédure bien française : les salutations
4.2. Un acte dominant en japonais : yoroshiku o-negai shimasu ou la demande de bienveillance

5. Les actes votifs
5.1. Un acte visant à transformer positivement l’avenir du destinataire
5.2. Un acte à deux facettes
5.3. Bonheur, bonne santé et autres formules votives
5.3.1. Des vœux attachés à un moment déterminé
5.3.2. L’appel à certaines valeurs
5.3.3. Des formules liées à des événements cycliques/calendaires
5.4. Le souhait

6. L’appel à prendre soin de soi/de sa santé, les encouragements
6.1. L’empathie
6.2. L’appel à prendre soin de soi/de sa santé
6.3. L’encouragement

7. L’appel à garder le contact ou l’appel à réponse

Chapitre 6 – Remerciement et excuse en ouverture ou en clôture

1. « Remercier » et « s’excuser » en français et en japonais
1.1. Une conception partagée de l’acte de remerciement
1.2. Formes de réalisation linguistique de l’acte de remerciement
1.3. Une conception partiellement partagée de l’acte d’excuse
1.4. Formes de réalisation linguistique de l’acte d’excuse
1.5. Matrice des deux actes

2. Le remerciement et l’excuse dans les corpus
2.1. Approche quantitative
2.2. Nature des formules retenues
2.3. Répartition selon le niveau relationnel
2.4. Une répartition des formules corrélée à la nature des liens interpersonnels
2.4.1. Le remerciement : un acte privilégié dans des relations distantes
2.4.2. Les excuses : un acte différemment mobilisé en français et en japonais

3. Fonctionnement linguistico-discursif des actes
3.1. Actes réactifs ou actes rituels ?
3.2. Un événement de félicité orienté vers le scripteur
3.3. « O-sewa ni narimasu » (Merci de tout ce que vous avez fait pour moi)
3.4. Des actes de gratitude par anticipation
3.4.1. « Merci d’avance » ou « par avance » en français
3.4.2. Une perception des enjeux interactionnels en lien avec l’embarras en japonais
3.5. Diversité des formules d’excuse en japonais
3.5.1. « Gomen nasai », une formule privilégiée par la jeune génération
3.5.2. « Sumimasen », une formule privilégiée par les trentenaires et plus
3.5.3. « Shitsurei » pour signifier de l’embarras
3.5.4. « Môshiwake arimasen » : l’expression de l’embarras en contexte formel
3.6. L’excuse en français : réparer un comportement ou éviter la sanction?

Conclusion

Références bibliographiques

Parution / “L’Empire des yakuza. Pègre et nationalisme au Japon”

Titre

L’Empire des yakuza. Pègre et nationalisme au Japon

Auteur

Philippe Pelletier

Maison d’édition

Le Cavalier Bleu Éditions

Date de publication

Juin 2021

Nombre de pages

296 p.

Présentation

Largement représenté dans la littérature et le cinéma, couvert de tatouages, phalange coupée, langage rude et violence soudaine, le yakuza fascine et interroge : comment cette structure quasi-féodale peut-elle perdurer dans un Japon démocratique, industrialisé et technologique ?

Pour comprendre et éviter le piège de l’essentialisation, une comparaison avec d’autres pays permet de déga- ger des éléments communs, mais aussi de révéler la spécificité de la pègre japonaise : sa proximité avec l’extrême droite, dans l’idéologie comme dans l’action.

S’appuyant sur un méticuleux travail de recherche et une analyse originale, Philippe Pelletier démontre ainsi comment les yakuza sont nés à un moment donné, en un lieu donné, en réponse à une demande politique qui interroge in fine sur deux éléments : la nature réelle de la démocratie japonaise et le rôle d’une figure tout aussi emblématique que le yakuza, celle de l’empereur.

Lien vers le site de l’éditeur ici.

Lien vers le PDF de présentation ici.

Parution / “Le Japon, culture globale ?” Revue Critique (Éditions de minuit)

Critique n° 888 : Le japon, culture globale
2021 
96 pages 
ISBN : 9782707347039 
12.00 € 

Présentation

Le rapport du Japon à l’Occident est singulier : dès son « ouverture » de 1868, il a préféré la rivalité à la soumission et l’identification à l’assimilation.
D’où d’étonnantes circulations et réappropriations : « rêve grec » de nombreux intellectuels japonais à la fin du xixsiècle et, à la même époque, réception confucéenne d’un Rousseau façon IIIRépublique. En sens inverse et près d’un siècle plus tard : acclimatation occidentale d’un Mishima qui a lui-même contribué à forger, pour l’étranger, une certaine image de son œuvre. Ou encore, en 2020, épopée « nippone » écrite par un helléniste français.
À l’heure où émerge un nouveau Japon littéraire, à la fois « transnational » et « transfrontalier », il est temps d’en finir avec le cliché de l’absolue différence japonaise. C’est à quoi nous invitent les textes ici réunis par Thierry Hoquet.

Sommaire

Thierry HOQUET : À qui appartiennent les Grecs ?

Simon EBERSOLT : La philosophie à l’épreuve de l’histoire. La rencontre de Rousseau et du Japon

Cyril LE MEUR : De Troie à Fukushima, via Berlin

Thomas GARCIN : Par-delà l’exotisme. Lire et traduire Mishima en France


ENTRETIEN

Anne BAYARD-SAKAI : La littérature japonaise. Transnationale et transfrontalière

*

Jean-Paul SIMON : Medieval Whodunit. La saga d’un sous-genre

Ninon GRANGÉ : Ambiguïtés du genre weste

Pierre-Mong LIM : Le dernier sinologue

Articles disponibles sur le portail CAIRN

Parution / “Une Merveille de l’histoire, le Japon vu par Elisée Reclus et Léon Metchnikoff”

Titre

Une Merveille de l’histoire, le Japon vu par Elisée Reclus et Léon Metchnikoff

Auteur

Philippe Pelletier

Editeur

Presses universitaires de la Sorbonne

Date de publication

29 avril 2021

Nombre de pages

214 pages

Présentation

Au milieu du XIXe siècle, le Japon connaît des bouleversements intenses. La féodalité est abolie, un État-nation moderne est construit avec le retour de l’empereur sur le devant de la scène. S’agit-il d’une restauration monarchique ou bien d’une révolution ?

Deux géographes anarchistes, compagnons de Bakounine, apportent à cette question une réponse originale, surtout si on la compare à la vision des autres visiteurs du Japon qui, à cette époque, sont essentiellement des diplomates, des militaires, des négociants, des missionnaires ou des voyageurs souvent conservateurs.

L’un, Léon Metchnikoff (1838-1888), a été invité à Tōkyō par les dirigeants du nouveau régime en vertu de ses talents polyglottes et de son passé garibaldien. L’autre, Élisée Reclus (1830-1905), bénéficie des connaissances de son ami, parmi de nombreuses autres ressources, pour rédiger le volume consacré au Japon et à l’Asie orientale au sein de sa monumentale Nouvelle géographie universelle, puis certains passages de L’Homme et la Terre, sans jamais se rendre lui-même dans le pays.

Élisée Reclus, dans son analyse du Japon de Meiji, traite de sujets sensibles comme les « races », les « civilisations » ou le « péril jaune », et propose une analyse souvent ponctuée de remarques visionnaires. Libre de toute approche dogmatique et sans préjugés de classe ou de race, il replace le Japon, et plus largement l’Extrême-Orient, dans un cadre géopolitique et métagéographique mondial qui transcende la classique dichotomie Orient-Occident.

Lien vers la couverture du livre ici.

Lien vers la page du livre sur le site de l’éditeur ici.

Parution / “Les yeux de la ville – Vigilance et lien social France-Japon, analyses croisées”

Titre

Les yeux de la ville – Vigilance et lien social France-Japon, analyses croisées

Auteure

Naoko Tokumitsu-Partiot

Editeur

Hémisphères Éditions – Maisonneuve & Larose

Date de publication

Avril 2021

Nombre de pages

568 p.

Présentation

En réponse à un sentiment croissant d’insécurité, les actions de prévention initiées par des particuliers se multiplient. Ce livre étudie leur récent développement à l’échelle du quartier, en France et au Japon, et en propose une analyse croisée entre les deux pays.

Car, tout en accordant de l’importance au lien social, la France et le Japon adoptent des approches contrastées. Ainsi, en France, ce type d’action est surtout le fait d’agents formés ou rémunérés, alors qu’au Japon, le nombre de bénévoles chargé du maintien de l’ordre a été en augmentation. Dans le cadre de pratiques telles que les « médiateurs de rue » et les « voisins vigilants » en France, et les groupes d’habitants au Japon, le fait que la prévention tende à trier les citoyens au nom de valeurs considérées comme autant de « biens » du quartier transparaît notamment, au Japon, dans les actions des habitants pour la « fabrique de la ville» (machi-zukuri); tandis qu’en France, les liens sociaux représentent surtout un outil à disposition d’agents spécialisés.

Revêtant une portée d’éducation morale, le quartier japonais peut alors apparaître, en contraste avec le cas français, comme une forme de famille visant à se substituer à la famille contemporaine jugée défaillante, sur fond de réappropriation de la notion de tradition, considérée comme une charnière dans un contexte de délitement des liens sociaux au sein de la famille.

Plaquette de présentation ici.

Lien vers le site de l’éditeur ici.