Séminaire doctoral de la MFJ / « Du jeu vidéo japonais au jeu vidéo global : histoire, méthodes, perspectives » (16 février 2020, 18h heure de Tokyo, 10h heure de Paris)

La prochaine séance du séminaire doctoral de la Maison franco-japonaise aura lieu sur Zoom, le mardi 16 février 2021 à 18 h heure de Tokyo (10 h heure de Paris)

Le séminaire accueillera Romain Lebailly, Doctorant contractuel sous la direction de Sylvain Venayre (Université Grenoble-Alpes) et de Pierre Singaravélou (Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne).

Pour obtenir le lien Zoom, merci de contacter les organisateurs à l’adresse suivante : doctorantsmfj(at)gmail.com

Titre de la présentation : « Du jeu vidéo japonais au jeu vidéo global : histoire, méthodes, perspectives »

Résumé :
Si le jeu vidéo est devenu au cours des vingt dernières années un objet d’étude pour de plus en plus de sciences humaines, il reste tout à fait ignoré autant de l’histoire que des études japonaises. Ce constat est d’autant plus regrettable que ces dernières ont entrepris de s’intéresser à la culture populaire japonaise, dont le jeu vidéo apparaît comme l’angle mort.
Cette intervention se propose de replacer le jeu vidéo à la fois dans le paysage de la culture populaire japonaise, en mettant en avant ses correspondances autant que ses singularités au sein de celle-ci, et dans le paysage vidéoludique global. On se concentrera plus particulièrement sur la période allant des années 1970 au début des années 2000, qui recouvre l’essentiel des dynamiques historiques propres à ce médium.
Il apparaît en effet que dès l’origine, et contrairement au reste de la culture populaire japonaise, le jeu vidéo est conçu autant pour le marché national que pour l’international, c’est-à-dire essentiellement les Etats-Unis et l’Europe de l’Ouest, ainsi que quelques autres marchés secondaires. Sur le modèle de l’industrie technologique plutôt que sur celui de l’industrie culturelle, le secteur du jeu vidéo naissant et ses acteurs (Taito, Sega, Nintendo…) tentent en effet, dans les années 1970, de copier le pionnier américain à moindre coût, dans un but de conquête d’un marché japonais en pleine croissance, puis dans celui de disputer aux firmes américaines des parts de marché.
Porté par sa domination du marché du milieu des années 1980 au milieu des années 1990, le jeu vidéo japonais se lance dans une politique d’adaptation de ses productions à un marché globalisé, même si, dans le même temps, certains genres sont marqués par des représentations visuelles et narratives propres à la culture populaire nationale. A partir des années 1990, dans un contexte où l’industrie japonaise est davantage concurrencée, ce tiraillement se manifeste encore davantage avec d’un côté une production à vocation globale (incarnée par Sony) et de l’autre une production très empreinte de références japonaises, qui n’est souvent pas exportée, ou qui tend à devenir une niche à l’étranger.
On s’intéressera enfin aux modalités des appropriations du jeu vidéo japonais qui ont pu avoir lieu dans les espaces de réception, et des images du Japon qui ont pu en naître : de la France où, conjointement avec le manga et l’anime, le jeu vidéo alimente une nippophilie nouvelle, au Brésil, où un paysage vidéoludique original émerge, en passant par la Corée du Sud, où le Japon s’efface derrière ses consoles.
A la présentation de ces dynamiques générales, on adjoindra également une présentation des questionnements en cours, notamment en termes méthodologiques : la méthode d’analyse du jeu vidéo en tant que source historique reste ainsi à construire. Cette exploration méthodologique ouvre cependant des perspectives riches pour l’histoire culturelle du Japon contemporain, que nous terminerons par esquisser.

Séminaire / Histoire du Japon moderne et contemporain (EHESS) – « Pollution minière et expertise environnementale à Meiji. L’affaire d’Ashio » (jeudi 4 février, 15h-17h)

La prochaine séance du séminaire « Histoire du Japon moderne et contemporain : dynamique et trajectoires d’une modernité » aura lieu le 4 février de 15h à 17h sur zoom.

Conférencier : Cyrian Pitteloud (chercheur postdoctorant au CRH et jeune chercheur associé au CRJ de l’EHESS).

Titre de la conférence : Pollution minière et expertise environnementale à Meiji. L’affaire d’Ashio.

Pour obtenir le lien d’accès à la conférence, merci de contacter l’un des organisateurs du séminaire.
Contact : guillaume.carre@ehess.fr, sastre.gregoire@gmail.com, Cyrian.Pitteloud@unige.ch

Séminaire : Les solidarités à l’épreuve de la Terre : vers des territoires de résilience ? Séance 2 – Sensibilités culturelles et évolution des représentations de la nature (en ligne, 29 janvier 2021)

Programme
(disponible également en version PDF ici)

Les retours à la terre, qui se présentent à la fois comme des actes (changement de vie) et comme des discours, sont indissociables de certaines représentations de la nature. Quels rôles jouent ces représentations, sous quelles formes se présentent- elles et comment exercent-elles leur influence ?

Ces deux séances du séminaire proposent un glissement de la Terre vers la Nature en se portant sur l’étude des représentations. La nature, le naturel ne se signifiant en effet pas par eux-mêmes, mais par un regard porté par les groupes humains. Il n’existe pas de nature en soi et la nature, son ordre, ses valeurs, ses significations résultent de leurs saisissements par les sociétés, qui en retour se retrouvent influencées par cette nature construite. Comment ce message se construit-il ? Comment est-il transmis ? Peut-il être manipulé, manipulé, orienté en rapport avec des rapports politiques et sociaux qui varient selon les contextes historiques ? Quelles leçons pouvons-nous en tirer pour éclairer notre prise de conscience de la terre comme territoire de vie (retour de la terre) ?

Dans ces séances nous tenterons d’explorer et de débattre ces questions à travers des études portant sur le Japon et au-delà, en examinant différents supports de circulation des idées de nature : un poème de la Chine antique (Augustin Berque), idéologie nationale dans le Japon moderne (Victoria Leroy), la gastronomie (Nicolas Baumert et Ikuhiro Fukuda) et ou les films d’animation japonais (Kenjiro Muramatsu et Antonin Bechler).

Séance 1 : Retour à/de la terre et représentations de la nature : transmission, ruptures et ambiguïtés

Le 15 janvier 2021, 9h-11h30 (France) / 17h-19h30 (Japon)
Pour obtenir le lien Zoom, merci de contacter les organisateurs.

9h-9h15 : Accueil (réglage technique) et mots d’introduction des organisateurs (Laurence Granchamp, Kenjiro Muramatsu, Nicolas Baumert)

Modérateur : Nicolas Baumert

9h15-10h45 : présentation de Augustin Berque (directeur d’études retraité à l’École des hautes études en sciences sociales / CNRS) suivie d’une discussion.
Titre : Boisson V (Yinjiu wu 飲酒五), de Tao Yuanming, et le paradigme du retour à la terre en Asie orientale
Résumé : Tao Yuanming (365-427) est fameux dans toutes l’Asie orientale comme poète du retour à la terre, et Boisson V (YĬNJIŬ WŬ 飲酒五) est son poème le plus représentatif. C’est une figure marquante de l’érétimisme mandarinal, qui s’est particulièrement développé en Chine du sud sous les Six Dynasties (222-589), époque troublée durant laquelle, entre autres, est apparue la notion de paysage. Cet héritage a marqué l’esthétique de l’Asie orientale dans de nombreux domaines, notamment l’architecture, et plus généralement le sens du rapport humain à la nature.

10h50-11h30: présentation de Victoria Leroy (Doctorante en Géographie, Université Lyon 2・UMR 5600 EVS) suivie d’une discussion

Titre : Le Japon entre nature nationalisée et nation naturalisée : premières pistes dans l’étude de discours éconationalistes
Résumé : à venir
Et merci de lire au préalable la poésie ci-dessous que Monsieur Berque abordera => voir la page du séminaire ici

Séance 2 : Sensibilités culturelles et évolution des représentations de la nature
Le 29 janvier 2021, 9h-11h30 (France) / 17h-19h30 (Japon)

Modérateur : Augustin Berque, directeur d’études en retraite à l’École des hautes études en sciences sociales / CNRS.

9h-10h20 : présentation de Fukuda Ikuhiro (Professeur, Université de Waseda) et Nicolas Baumert (Maitre de conférences, Université de Nagoya), suivie d’une discussion.

Titre : Le cru et le cuit dans la gastronomie japonaise : triangulations autours du sauvage et de l’artifice.

Résumé : La gastronomie japonaise donne souvent l’image d’une cuisine saine et naturelle, en particulier par son utilisation du cru ou du très peu cuit qui permettent consommer des produits au plus proche de leur état originel. La plupart des modes de préparation et de présentation tendent vers cet objectif pas toujours explicité, mais néanmoins présent dans le travail des cuisiniers, que ce soit pour la haute cuisine comme le kaiseki ou pour beaucoup de plats traditionnels qui mettent en avant la saisonnalité. Il s’agit toutefois d’une apparence de naturalité et d’une construction de sensibilités qui s’est faite sur le temps long. Il apparaît en effet que le processus gastronomique au Japon ait eu pour objectif premier de révéler le goût naturel des aliments qui accompagnent le riz. Le produit brut n’est donc pas vraiment perçu comme un produit non culturel et peut être en même temps le point de départ ou le point final du processus d’appropriation culturelle de la nourriture.
En analysant tant les discours que les pratiques, et en utilisant le célèbre triangle culinaire de Claude Lévi-Strauss qui permettra des comparaisons avec d’autres modèles culinaires, la présentation tentera de déterminer la place du « naturel » dans la gastronomie culinaire japonaise et de comprendre pourquoi le cru est devenu si emblématique. Nous insisterons dans l’explication sur la relation particulière avec le milieu et en penchant tant sur les explications culturelles que sur l’évolution historique des modes de préparation et des goûts.

10h20-10h30 : pause-café en ligne (communication libre sur Zoom)

10h30-11h30 : présentation de Kenjiro Muramatsu (maître de conférences, Université Jean Moulin Lyon 3) et de Antonin Bechler (maître de conférences, Université de Strasbourg), suivie d’une discussion.

Titre : Takahata et Miyazaki : la nature animée entre le réalisme et la fantaisie (provisoire)
Résumé :
Si Takahata Isao (1935-2018) et Miyazaki Hayao (1941-) apparaissent comme des artistes d’animation qui incarnent une certaine philosophie « écologique », il existe de nombreuses œuvres qui chez eux ne sont pas nécessairement axées sur la nature elle-même, même si ces questions sont au premier plan de leur travail. Miyazaki est d’ailleurs également connu pour sa connaissance approfondie des avions (y compris les avions de chasse), des voitures et de la science-fiction d’une certaine époque, et il serait trop simpliste de les étiqueter de manière simpliste comme des « animateurs écologistes ». Plutôt que de se demander si leurs œuvres et leurs visions du monde incarnent « véritablement » ou non une idéologie écologique, il conviendrait de se demander plus largement comment la « nature » y est représentée, quelles peuvent être les fonctions et les significations qui peuvent lui être attribuées à l’intérieur comme à l’extérieur de leurs œuvres (narration, direction et contexte social).
Cette présentation examinera les implications sociales et contemporaines de la « nature » telle qu’elle est représentée par le biais de l’animation, en s’efforçant de clarifier la manière dont ces représentations ont été construites et modifiées dans la série d’œuvres créées par Takahata Isao et Miyazaki Hayao depuis la fin des années 1960. En particulier, en mettant en évidence quelques aspects convergents et divergents entre ces deux auteurs, on discutera des possibilités et des limites de la transmission de pensées de la nature par les œuvres de l’animation japonaise moderne.

Modalités de participation

Toutes les séances se dérouleront sur Zoom, les liens sont indiqués par séance ci- dessous. La participation aux séances sera sous inscription. Merci de nous contacter au préalable à l’adresse suivante en précisant les séances auxquelles vous souhaiteriez assister. Nous vous enverrons par la suite le code d’accès.

Ecrivez à : kenjiro.muramatsu@univ-lyon3.fr

Ce séminaire est ouvert aux chercheurs confirmés comme aux jeunes chercheurs (doctorants et post-doctorants) de différentes disciplines (philosophie, histoire, anthropologie, sociologie, économie…) et d’études aréales (Europe, Japon, Asie, etc.). Les présentations et discussions se feront essentiellement en français. N’hésitez pas à nous contacter si vous avez besoin de plus de renseignements.

Contacts :
Laurence Granchamp, Maître de conférences, Université de Strasbourg, Dyname UMR7367.
laugran@unistra.fr.

Kenjiro Muramatsu, Maître de conférences, Université Jean Moulin Lyon 3, IETT EA 4186.
kenjiro.muramatsu@univ-lyon3.fr

Nicolas Baumert, Maître de conférences, Université de Nagoya, chercheur associé à l’Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise. baumert@ilas.nagoya-u.ac.jp

Séminaire doctoral de la MFJ – Retour d’expérience : doctorat et suites immédiates (19 janvier 2021)

La prochaine séance du séminaire doctoral de la Maison franco-japonaise de Tokyo aura lieu sur Zoom, le mardi 19 janvier 2021 à 18 h heure de Tokyo (10 h heure de Paris) avec l’intervention de Blanche Delaborde.

Pour participer au séminaire et obtenir le lien Zoom, merci de contacter les organisateurs à l’adresse suivante : doctorantsmfj@gmail.com

Résumé :
Je propose de consacrer cette séance à un retour d’expérience, pour lequel je reviendrai sur les conditions dans lesquelles j’ai effectué mon doctorat ainsi que ma première année post-soutenance. J’aborderai un certain nombre de difficultés que j’ai rencontrées, les stratégies que j’ai mises en place pour y remédier quand je l’ai pu et les ressources auxquelles j’ai fait appel, ainsi que ma situation actuelle de recherche d’emploi au Japon. Je n’évoquerai mon sujet spécifique de recherche qu’à la marge, pour me concentrer sur les éléments qui pourraient être utiles à d’autres jeunes chercheurs et chercheuses.Parmi les difficultés d’ordre scientifique que je souhaite aborder : le manque de formation méthodologique à la fois en raison de mon inscription dans des études aréales (et non disciplinaires) et en raison d’un sujet particulièrement transdisciplinaire ; l’appartenance à une unité de recherche (CEJ puis IFRAE) situé en France et proposant très peu de contacts délocalisés. Parmi les difficultés matérielles : l’isolement de la vie au Japon loin de Tokyo ; l’absence de financement qui a entraîné la nécessité de travailler à côté de la recherche tout en restant dans une dépendance financière à l’égard de mon compagnon ; une grossesse et les soins à un petit enfant durant la thèse ; les conséquences en termes de santé mentale et physique. Enfin, parmi les ressources utilisées et les actions entreprises : les demandes d’aide financière au déplacement auprès de mon unité de recherche et de mon école doctorale (Inalco) ; le recueil de ressources méthodologiques en ligne au sujet du doctorat ; et bien sûr les échanges avec d’autres chercheurs et chercheuses, de vive voix lors d’événements scientifiques et grâce à la participation à l’organisation du séminaire doctoral de la MFJ mais aussi en ligne grâce à twitter et en m’impliquant dans une association de jeunes chercheurs et chercheuses spécialistes de bande dessinée (La Brèche). Je conclurai par un aperçu de mes perspectives professionnelles post-doctorat.

Blanche Delaborde, IFRAE, chargée de cours à l’Université de Fukuoka est titulaire d’un doctorat d’études japonaises à l’INALCO consacré à la poétique des impressifs graphiques (c’est-à-dire les onomatopées) dans les mangas (1986-1996). Elle nous présentera dans un premier temps manière concise ses travaux de recherche, puis nous parlera des conditions de son parcours doctoral et de son expérience de jeune docteur.

Séminaire : « S’éloigner de la ville ? Discuter les effets de la pandémie de Covid-19 sur les mobilités et les transports en France et au Japon », Maison franco-japonaise (21 janvier 2021)

Jeudi 21 janvier / 17 h 30 – 19 h 30 (heure de Tokyo) / En ligne / avec traduction simultanée

Débat d’idées franco-japonais / S’éloigner de la ville ? Discuter les effets de la pandémie de Covid-19 sur les mobilités et les transports en France et au Japon

[Conférenciers] Christophe ENAUX (univ. de Strasbourg), Jean-Baptiste FRETIGNY (Cergy Paris Université), SAKANISHI Akiko (univ. Ritsumeikan), TŌURA Ryōsuke (entreprise Tokyū)
[Modératrice] Sophie BUHNIK (IFRJ-MFJ)

Lien vers la page de l’événement : ici

Cette conférence se tiendra sur la plateforme Zoom.
Un e-mail d’invitation, avec un ID de réunion et un mot de passe, sera envoyé le jour même de la conférence avant 12 h, à l’adresse indiquée lors de votre inscription. Merci de bien vouloir les entrer dans l’application Zoom afin de participer à l’événement.
Pour plus d’informations sur les modalités d’adhésion, veuillez consulter : https://support.zoom.us/hc/fr/articles/115004954946-Rejoindre-et-participer-%C3%A0-un-webinaire-participant-

Séminaire : Les solidarités à l’épreuve de la Terre : vers des territoires de résilience ? 3ème séance (11 décembre 2020 de 9h à 11h30)

La 3 ème séance du séminaire « Les solidarités à l’épreuve de la Terre : vers des territoires de résilience ? » aura lieu ce vendredi 11 décembre 2020 sur Zoom de 9h à 11h30.

N’hésitez pas, si vous voulez y assister, à vous inscrire en écrivant un mot à l’adresse suivante. Par la suite, le lien et le code d’accès vous seront envoyés (pour celles et ceux qui ont déjà assisté à une séance, le code restera le même. Dans ce cas, merci juste de prévenir de votre présence si vous ne l’avez pas encore fait !).
kenjiro.muramatsu@univ-lyon3.fr

Programme à télécharger : ici

Séance 3 : Retours à la terre en temps de crise Japon – Europe

Le 11 décembre 2020, 9-11h30 (France) / 17h-19h30 (Japon)

Modérateur : Kenjiro Muramatsu

9h-9h50 : présentation de Madame Cecilia Luzi, doctorante à Freie Universität Berlin,  suivie d’une discussion.

Titre : Partir de la métropole, cultiver le futur à la campagne. Esquisse pour une recherche anthropologique du mouvement de « retour à la terre» dans la préfecture de Wakayama

Résumé : Les mouvements de migration interne en direction des zones rurales sont un phénomène qui est en train de gagner de l’ampleur, au Japon comme ailleurs dans le monde. Un nombre croissant de Japonais décide aujourd’hui de sortir des grandes villes pour aller s’installer à la campagne. Ils partent à la recherche d’une nouvelle routine et d’un changement radical de style de vie, loin des rythmes imposés par le contexte capitaliste-consumériste de la métropole et plus près d’un contexte adapté aux besoins d’épanouissement personnel de chacun.

Basée sur les données issues d’une recherche ethnographique conduite au cours de 12 mois d’allers-retours entre Tokyo et la municipalité de Kushimoto (préfecture de Wakayama), cette intervention se propose de dévoiler la dynamique du travail quotidien de construction d’une alternative sociale au sein de la précarité des temps contemporains. Nous partirons d’une critique de la représentation du « retour à la terre » en tant que refus absolu et total du style de vie  uniformisé de la société japonaise contemporaine. Nous allons, en suite, remettre en question la cohérence empirique de la dichotomie opposant ville/campagne sur la base des observations effectuées sur le terrain. Cela nous conduira, finalement, à proposer une lecture de ce phénomène distinct de retrait social qui puisse en souligner la valeur en tant qu’expérience propre du temps et de l’espace globalisés contemporains.

9h50-10h00 : pause café en ligne (communication libre sur Zoom)

10h00-10h30 : Visionnage de la conférence de Monsieur Anthony Tchekemian, maître de conférences en Géographie et Aménagement du territoire (CNU 23-24), Université de la Polynésie Française UMR 241 Ecosystèmes Insulaires Océaniens.

Titre (fr): Contre la crise, le retour au local ? L’exemple du jardin collectif de la résidence du campus d’Outumaoro, à l’Université de la Polynésie Française

Résumé :

La crise sanitaire interroge la capacité des systèmes de production, notamment agricoles et industriels, à faire face à des catastrophes. Les mesures de protection mises en place à l’échelon étatique (fermeture des frontières, arrêt des échanges internationaux, mesures de confinement…) incitent à un retour au local. Après l’étude de six jardins collectifs développés dans l’agglomération urbaine de Papeete, sur l’île de Tahiti, nous présenterons plus particulièrement le jardin collectif mis en place par les étudiants de la résidence universitaire d’Outumaoro (campus de l’Université de Polynésie française – UPF).

Dans une perspective résiliente, ce jardin apparaît comme une réponse à l’augmentation des prix constatée depuis le début de la crise sanitaire ; avant le déclenchement de celle-ci, il avait déjà été envisagé comme un moyen d’accéder à une alimentation équilibrée, saine et durable. Après quelques mois, les étudiants, isolés et éloignés de leurs familles, constatent en outre que le travail de la terre crée du lien social dans la résidence. Il améliore leur cadre de vie et leur offre une occupation vécue comme apaisante, que certains relient à leur identité polynésienne, en invoquant la pratique du fa’a’apu.

En définitive, le jardin collectif de l’UPF favorise la prise de conscience des problématiques environnementales et l’évolution des habitudes alimentaires, eu égard aux problèmes de santé croissants que pose l’obésité en Polynésie française. Dans le cadre de la réflexion autour du Projet de Rénovation Urbaine (PRU) du quartier Outumaoro (municipalité de Punaauia) et du « campus ouvert », l’on pourrait envisager le développement de jardins collectifs au sein du campus qui associeraient étudiants et habitants du quartier, deux populations qui se croisent sans toujours se fréquenter. Tout cela ne serait pas sans évoquer les jardins ouvriers européens du XIXe et du XXe siècle, les jardins d’insertion des années quatre-vingt ou les jardins partagés des années quatre-vingt-dix ; à chaque fois se manifeste une volonté de ne pas couper le cordon ombilical entre l’homme et la terre.

10h30-11h00 : présentation de Madame Lerbet Lucie, doctorante en science politique à l’Université Lumière Lyon-2, UMR Triangle.

Titre : L’habiter écologique et ses imaginaires dans les grandes périphéries : le cas de la Vallée Longue (Cévennes)

11h00-11h30 : discussion

Séminaire : Histoire du Japon moderne et contemporain (EHESS) – Jesuit Sources on the Imjin War: Introducing « Relação do fim e remate que teve a guerra da Corea » (3 décembre 2020 de 15h à 17h)

Le prochaine séance du séminaire « Histoire du Japon moderne et contemporain : dynamique et trajectoires d’une modernité » aura lieu le 3  décembre 2020 de 15h à 17h en ligne sur BigBlueButton.

Conférenciers : Giuseppe Marino and Rebekah Clements:

Titre de la conférence

« Jesuit Sources on the Imjin War: Introducing Relação do fim e remate que teve a guerra da Corea« 

Abstract :
In this talk we will discuss a newly unearthed manuscript from the Marsden collection at the British Library. The Relação do fim e remate que teve a guerra da Corea, written by a Jesuit known as Francisco Rodriguez, offers insights into the final weeks of the Imjin War, and contains detailed information about negotiations for retreat, the course of various battles, and the practical application of military technology in the field.

Séminaire en ligne : Olympic Games and Global Cities, Fondation France-Japon de l’EHESS (2020-2021)

Ce rendez-vous mensuel de la FFJ vise à interroger le renouveau des candidatures des villes globales à l’accueil des Jeux Olympiques et Paralympiques depuis les années 2000. Après Londres, les Jeux s’installeront à Tokyo, Paris et Los Angeles. Cette tendance s’inscrit dans une critique de plus en plus forte des Jeux, de leur préparation et de leur influence sur les environnement sociaux, urbains et naturels. Pourtant, ces villes globales candidates portent aussi une mutation des projets urbains olympiques, plus sobres sur les plans budgétaires et environnementaux.

Ce Webinaire se tiendra tous les deuxièmes mardis du mois et rassemblera des acteurs de la recherche en études urbaines, en études olympiques et en études politiques autour de l’actualité des villes globales olympiques. 

Programme <
Séances suivantes à venir

Les vidéos du webinaire seront disponibles sur un carnet de recherche sur lequel nous communiquerons prochainement.

Première séance – 8 décembre 2020

The recovery from the war and pestilence: Tokyo 1964 and 2020

Professor Hisashi Sanada (University of Tsukuba) will present the state of his research and his arguments on the importance of holding the Games despite the challenging situation. He will remind us that the Games of 1964 were also the Games of reconstruction after the war, as well as Tokyo 2020 was initially the Games of the reconstruction after the earthquake.

  • 8 décembre 2020 | 10h-11h30 (CET) | 6.00-7.30 pm (JST)
  • En ligne – En anglais
  • Intervenant : Professeur Hisashi Sanada (Université de Tsukuba)
  • Discutant : Alexandre Faure (FFJ, EHESS)
  • Plus d’informations
  • Contact : events_ffj@ehess.fr

Lien vers le site du webinaire : https://oggc.hypotheses.org/programme

Séminaire doctoral de la MFJ : L’urbanisation autour des complexes monastiques à l’époque médiévale (24 novembre 2020)

La prochaine du séminaire doctoral aura lieu sur Zoom (lien à la fin du mail), le mardi 24 novembre 2020 à 18 h heure de Tokyo (11 h heure de Paris, lien à la fin du mail).

Lors de cette séance, nous aurons le plaisir d’écouter Sania Carbone, étudiante de Master 2 à l’Inalco sous a direction de M. Laurent Nespoulous, qui nous parlera de :

« L’urbanisation autour des complexes monastiques à l’époque médiévale. » 

A partir des années 1960, la découverte et la fouille de la ville portuaire de Kusado Sengen (département d’Hiroshima), suivie par celles de la jôkamachi d’Ichijôdani (département de Fukui), ont prouvé la nécessité de recourir à l’archéologie pour étudier les villes médiévales. Depuis, les fouilles archéologiques se sont multipliées dans tout l’archipel, enrichissant considérablement nos connaissances sur l’urbanisme à l’époque médiévale. Cependant, un phénomène reste encore peu étudié par les archéologues : celui de l’urbanisation autour des grands complexes monastiques. Très peu de ces agglomérations ont fait l’objet de fouilles programmées et nos connaissances s’appuient presque exclusivement sur l’étude des sources écrites et cartographiques. Pourtant les vestiges exceptionnels de routes pavées, de murs en pierre, d’habitat, mis au jour sur des sites comme celui du Binman-ji (département de Shiga), du Negoro-ji (département de Wakayama) ou du Heisen-ji (département de Fukui), à peine évoqué dans les textes historiques, nous prouvent que ces temples étaient entourés d’une agglomération étendue, à la structure complexe et abritant une grande diversité d’activités. Ainsi, l’objectif de notre recherche est double. D’une part, à l’aune des découvertes archéologiques sur les sites du Binman-ji, du Negoro-ji et du Heisen-ji, nous souhaitons réévaluer la place des agglomérations à centre religieux dans le paysage urbain médiéval. D’autre part, nous souhaitons étudier ce que les jôkamachi, souvent considérés comme le phénomène urbain majeur de la période prémoderne, doivent à ces agglomérations, notamment en ce qui concerne la structure de l’espace urbanisé et les techniques de construction. 

Par ailleurs, nous sommes à la recherche de volontaires souhaitant présenter leurs travaux dans le cadre du séminaire doctoral. Le séminaire n’existe pas sans volontaire pour présenter. Celui-ci ayant lieu en ligne pour l’instant, nous sommes ouverts à des intervenants résidant en-dehors du Japon.

Voici le lien et le mot de passe de la réunion :

Sujet : Séminaire doctoral de l’IFRJ-MFJ

Heure : 24 nov. 2020 06:00 PM Osaka, Sapporo, Tokyo

Participer à la réunion Zoom
https://us02web.zoom.us/j/88366665327?pwd=RU5RUzRtUVU2MjFOdElnWXlCd1JUdz09

ID de réunion : 883 6666 5327
Code secret : pour obtenir le code, merci de contacter les organisateurs à l’adresse suivante => doctorantsmfj@gmail.com

Séminaire : JAPARCHI séminaire annuel du réseau scientifique thématique « spécialité au Japon » (2020-2021)

Le séminaire annuel « Spatialité au Japon » du réseau scientifique thématique JAPARCHI a repris à l’automne 2018. En s’intéressant à un ensemble de notions et de dispositifs fondamentaux de la culture spatiale du Japon, il s’inscrit dans la continuité de l’« encyclopédie ouverte » publiée en 2014 : Vocabulaire de la spatialité japonaise.

Cette année, les entrées thématiques portent : 1) sur la notion d’informel dans l’actualité de l’espace. Cette notion apporte un renouvellement conceptuel et pratique utile pour aborder les questions de transitions, de ville soutenable et également de crises, 2) sur les notions de paysage au Japon avec une deuxième journée d’étude 3) les jardins japonais en France, c’est-à-dire sur la présence/l’empreinte/la réception/l’influence du Japon dans le paysagisme en France, avec une première journée d’étude 4) sur le patrimoine architectural, urbain et paysager dans la ville japonaise d’aujourd’hui. Cette thématique est l’occasion d’interroger les pratiques patrimoniales actuelles et les divers enjeux de la conservation et de la valorisation patrimoniale dans la ville japonaise d’aujourd’hui. Deux autres entrées s’ajoutent : sur la représentation et la revitalisation urbaine.

Toutes ces thématiques sont abordées à travers des dispositifs ou des agencements matériels, construits ou se déployant dans le territoire ; des notions ou des concepts relevant de l’architecture, de l’urbanisme, du jardin ou du paysage ; des acteurs ou actrices qui agissent dans ou avec l’espace et sa représentation. Chacune de ces entrées, correspondant à un terme ou à une expression, voire à un toponyme, est définie par une mise en perspective historique, une description, une analyse des fonctions, significations dans son actualité, accompagnées de tout autre caractéristique essentielle.

En raison des conditions liées à la COVID19 et de l’impossibilité de se déplacer, nous confirmerons certaines modalités au fur et à mesure ainsi que les lieux et certaines dates.

Au plaisir de vous retrouver au fil des séances, Sylvie BROSSEAU et Catherine GROUT, coresponsables du séminaire.

Programme complet à télécharger : ici